polyphonie dans Loxias


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Loxias | Loxias 30 | Doctoriales VII

Le schème du désordre à l’épreuve des textes romanesques de Marie Darrieussecq

Cet article se propose d’analyser le mode selon lequel opère le schème du désordre dans le régime de la fiction de Marie Darrieussecq. Dans la pratique textuelle de cette romancière, la discontinuité régit tous les éléments de la narration, notamment à travers la complexification de la voix narrative mais aussi, et surtout, dans l’hétérogénéité compositionnelle d’une écriture mêlant des matériaux de toutes sortes. La mobilisation de toutes ces ressources auxquelles s’ajoutent une ponctuation excessive et une gestion anarchique de l’espace textuel créent une prose haletante dont les contours restent flous et indéterminés. L’objectif d’une telle turbulence est de contester les grands récits fondateurs et d’ouvrir les romans pour en libérer des potentialités insoupçonnées. This article is an analysis of the way disorder view is presented in Darrieussecq fictious regime. In this novelist’s textual practice, there is a kind of discontinuity in all the narrative items, particularly through the complex of the narrative voice as well as the assorted handwriting using together devices of every sorts. The mobilization of all these resources combined with an excessive punctuation and the textual space mismanagement cause a panting prose with blurred and undetermined outlines. The aim of such a turbulence is to contest the great founding writings, to open novels and set the unsuspected potentialities free.

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Loxias | Loxias 32 | I.

Entre silence et voix, Le Silence des rives de Leïla Sebbar : roman volubile ?

Leïla Sebbar met en scène, dans ses écrits protéiformes (essais, albums, récits, articles, romans, lettres), les difficultés langagières de ses personnages. Elle s’interroge, tout d’abord, sur la voix en tant qu’espace féminin. Les phénomènes de lecture, d’écriture et de prise de parole à l’œuvre dans Des femmes dans la maison et dans Fatima ou les Algériennes au square sont de véritables réseaux de voix féminines qui ont eu du mal à sortir avant de se mêler en un bourdonnement sonore. Shérazade, brune, frisée, les yeux verts et Les carnets de Shérazade,sorte de réécriture du mythe, présentent la puissance de la parole d’une jeune fille qui voyage sur les routes françaises. Ensuite, Leïla Sebbar s’interroge sur la voix en tant qu’espace masculin : c’est l’enfermement dans le mutisme d’un petit garçon pluriculturel dans Le chinois vert d’Afrique, thème repris dans Parle mon fils, parle à ta mère. La difficulté de faire entendre une voix, thématique centrale des récits de Leïla Sebbar, se double, on le voit, d’une conception originale du genre romanesque. C’est dans Le Silence des rives que ce thème comme l’expérimentation romanesque sont les plus significatifs. Leïla Sebbar shows in her works (essays, albums, narratives, articles, novels, letters), the linguistic difficulties of her characters. First of all, she wonders about the voice as feminine space. The phenomena of reading, writing and speaking in Des femmes dans la maison and Fatima ou les Algériennes au square are real networks of feminine voices which had difficulty in going out before getting involved in a sound humming. Rewriting the myth, Shérazade, brune, frisée, les yeux verts and Les carnets de Shérazade present the power of the word of a girl who travels on the French roads. Then, Leïla Sebbar wonders about the voice as male space: the confinement in the dumbness of a multicultural little boy in Le chinois vert d’Afrique and Parle mon fils, parle à ta mère. The difficulty of speaking is the central theme of Leïla Sebbar’s narratives based on an original conception of the novel which is most significant in Le Silence des Rives.

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Loxias | 60. | I.

Michel Butor, une écriture polyphonique

L’objet de cet article est de mettre à l’épreuve un outil théorique venu de la musique par un emploi métaphorique : peut-on vraiment de parler de polyphonie dans l’art verbal, et plus particulièrement chez Michel Butor ? Pour répondre à cette question, nous reviendrons au sens premier du mot polyphonie en musique, puis en linguistique, afin d’en montrer les difficultés et les limites. L’œuvre de Michel Butor, tournée vers le dialogue entre les arts, permet une utilisation plus rigoureuse du concept de polyphonie, car la mise en page de certains de ses livres les rapproche de livres-partitions, et la présence de différentes voix narratives étalées sur la page plaide en faveur d’une description de ces livres comme polyphoniques. Une analyse stylistique des aspects visuels, poétiques et musicaux de 6 810 000 litres d’eau par seconde permettra de redéfinir ce que peut être une écriture polyphonique.

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