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La dégénérescence outrageante de Peyton Place

Mi-brûlot mi soap-opera, Peyton Place est un best seller inclassable qui sent le soufre et le savon. S’agit-il pour autant d’une œuvre mineure ? Le peu d’intérêt que lui portent les chercheurs pourrait le confirmer mais ce serait ignorer la force de ce roman qui a si longtemps fasciné l’Amérique. Pittoresque, grotesque, carnavalesque, l’œuvre est littéralement inqualifiable. Hantée par la mort du père, elle met en scène de nombreuses perversions et révèle des peurs intimes de l’Amérique. Une analyse teintée de généalogie et une étude de sa nature grotesque révèleront que décadence et dégénérescence sont deux aspects clés de ce roman hybride et scandaleux, entre potboiler et tragédie. Most of the inhabitants of Peyton Place would have undoubtedly graduated magna cum laude from Sheridan’s School for Scandal. Yet there is more to this groundbreaking novel than a tawdry tale of debauchery, adultery and abortion. Disdained by scholars, America’s first “blockbuster” is grotesquely trashy and its parade of immoral and sensational freaks makes it unspeakable. ‘Fathers must die’: this outrageous motto underlies the novel in which shrouded secrets are revealed. Perversion pervades this trashy carnival of a novel, thus revealing America’s intimate fears. A genealogy-based study of Peyton Place could help us understand why degeneration and decadence are paramount to this hybrid novel, for the whiff of scandal enveloping this bastardized tragedy also smells like soap.

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