Giono (Jean) dans Loxias


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Loxias | Loxias 30 | Doctoriales VII

Ut pictura poesis ou du symbolisme chromatique dans l’œuvre de Jean Giono

La démarche de cherchant de l’auteur repose sur une intuition, celle qui voit dans l’œuvre de Jean Giono les traces d’un ésotérisme aux sources multiples. La critique s’est déjà penchée sur une lecture du texte gionien comme une œuvre picturale. Il s’agit de comprendre dans cette étude comment Giono utilise ses propres convictions et croyances pour faire de son champ d’écriture un atelier où il va éprouver ses personnages, tester leurs aptitudes à évoluer et surmonter les épreuves (soigneusement pensées par Giono lui-même d’ailleurs) et de montrer comment l’utilisation des couleurs se met au service de cette recherche. La dynamique des couleurs chez Giono est loin d’être fortuite, elle est la manifestation de sa conception du monde qui l’entoure. Représentation onirique et vertu magique, la coloration du monde gionien, est finalement un indice que l’auteur offre aux profanes pour tenter de percer ses mystères. Sa Provence devient le décor flamboyant et coloré de ce processus de transformation qui agit sur les personnages mais aussi sur le lecteur et sur Giono lui-même. C’est dans une perceptive alchimique qu’il faut appréhender l’utilisation de la palette de couleurs qui va suivre. L’idée d’une influence alchimique dans l’œuvre de Jean Giono est apparue à la lecture de celui qui, comme en témoignent les ouvrages présents dans sa bibliothèque du Paraïs, connaissait parfaitement le sujet. Il ne s’agit pas de faire de Giono un apprenti-sorcier veillant sur sa marmite-athanor dans l’attente de la Pierre Philosophale. C’est une vision quasi junguienned’une transmutation subjective qui est présentée ici. Jean Giono is known for being such on extraordinary story taler able to create an imaginary writing universe. He knows how to develop characters into an over symbolizing Provence where colors are used as a painter would do. As far as the colors are concern we have chose an alchemical point of view to show an initiatory artistic and writing creation.

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Loxias | 55 (déc. 2016). | I.

« Qu’est-ce que le vide ? » L’ellipse dans Les Âmes fortes de Jean Giono

Avec Les Âmes fortes, Giono livre un roman particulièrement complexe, notamment en raison des versions contradictoires qu’il propose des mêmes événements, mais aussi à cause des silences du récit : des éléments essentiels à la compréhension sont livrés avec retard ou tout simplement tus. Nous nous penchons donc ici sur la figure structurante de l’ellipse, conçue comme le pendant formel d’une métaphysique du vide et de l’ennui. Alors que l’ellipse syntaxique, qui participe au travail de stylisation de l’oral, n’est que modérément remarquable, les types que nous appelons ellipse logique et ellipse informationnelle, ainsi que l’ellipse narrative et sa variante la paralipse, constituent d’authentiques béances qui mettent le lecteur en demeure de tenter de reconstituer, par une inlassable activité inférentielle, la cohérence locale et globale, parfois sans succès. De ce travail peut naître le sentiment du sublime – ou bien l’impression d’être sans cesse floué et moqué par un texte qui refléterait ironiquement le mystère des événements et des caractères. Enfin, l’ellipse progressive du focalisateur (le sujet du point de vue), dans un roman pourtant dialogué, signe une paradoxale vaporisation du sujet, qui compromet les chances de l’activité herméneutique même.

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