Sappho dans Loxias


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Loxias | Loxias 29 | I. | 3. Rencontres

« Feux » de la passion traductrice – un érotisme de la création (Marguerite Yourcenar)

Les désirs d’écrire, de lire ou de traduire ne se séparent pas chez M. Yourcenar du Désir comme force vitale. S’il est bien une œuvre que l’idée d’un érotisme du traduire aimante, c’est donc bien celle-ci en raison de cet enchevêtrement inextricable. Nous montrons d’abord comment cette œuvre élabore cette constellation érotique qui en supporte le mouvement ; nous mesurons ensuite les conséquences sur la pratique traductrice de M. Yourcenar : la dévoration et la fragmentation. Enfin, nous déplions l’affinité que fait apparaître cette pratique entre désir et nostalgie, pour y voir se jouer une certaine idée de la littérature.

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Loxias | 75. | I.

Exultas nimiumque gestis : les excès d’une âme ardente dans la poésie de Catulle

Les Carmina de Catulle révèlent un tempérament aux émotions fortes, qui conduit souvent à des réactions autodestructrices et violentes. Le but de cette intervention est celui de présenter deux visages différents mais complémentaires du poète : d’une part, l’homme qui, atteint d’une faiblesse psychique, subit sa relation avec Lesbia comme une “maladie” de l’âme ; même si Catulle, par rapport à ce topos, datant de la tragédie grecque, prend conscience au c. 51 qu’il peut nier son consentement à la perturbatio animi de par sa propre voluntas. D’autre part, le critique littéraire impitoyable, qui s’insurge contre les écrivains qui cherchent à obtenir son approbation : contre eux, il utilise les mêmes imperfections stylistiques commises par ses adversaires, le c. 44, par exemple, peut être interprété de comme une parodie pleine d’esprit de la froide prose légaliste de Publius Sestius. Une personnalité, donc, aux tendances extrêmes, qui retrouve cependant son équilibre dans la composition harmonieuse et étudiée de ses écrits. Exultas nimiumque gestis: the excesses of an ardent soul in the poetry of CatullusCatullus’ carmina reveal a temperament of strong emotions, which often leads to self-destructive and violent reactions. With this intervention we intend to present two different, yet complementary faces of the poet: the man who, characterized by psychic weakness, suffers his relationship with Lesbia as a “disease” of the soul; with respect to this topos, dating back to Greek tragedy, however, Catullus becomes aware in c. 51 that he can deny assent to the perturbatio animi with his own voluntas. On the other hand, Catullus is also a ruthless literary critic, who rails against those writers who would like his consent: against them he makes use of the same stylistic imperfections as his adversaries, as occurs in c. 44, which can be understood as a witty parody of the cold legalistic prose of Publius Sestius. A personality, therefore, with extreme tendencies, which recovers, however, its balance in the harmonious and studied composition of his writings.

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