Angleterre dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 1 (2003) | articles

Wuthering, W(h)ithering, Weathering:

Tare, dégénérescence et endurance dans le texte brontëen

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Loxias | Loxias 39. | Autour des programmes d'agrégation 2013

Histoires dans A Tale of Two Cities (1859) de Charles Dickens

Dans la préface d’A Tale of Two Cities (Un Conte de deux villes), Dickens informe ses lecteurs qu’il conçut l’idée centrale de cette « histoire » (story) en jouant avec ses enfants et ses amis une pièce de Wilkie Collins, The Frozen Deep (L’Abîme glacé). Le mot « story » ici attire l’attention car le titre même de l’œuvre parle de conte (tale) et non d’histoire. A Tale of Two Cities est aussi une évocation fictionnelle de la révolution française et donc de l’histoire nationale, inspirée, nous dit Dickens, toujours dans sa préface, « de la philosophie du merveilleux livre de M. Carlyle ». Le romancier ajoute qu’il n’a pas la prétention d’ajouter quoi que ce soit à cette philosophie, mais est-ce bien le cas ? Histoire, histoire, conte, philosophie : que souhaitait faire Dickens en proposant une telle combinaison ? Cet article se propose de montrer que répondre à cette question permet de mieux saisir ce que Dickens ajoute à ce qu’il appelle les « moyens pittoresques et populaires » de comprendre la Révolution française. In his preface to A Tale of Two Cities, Dickens informs his readers that he thought of a rough outline of a plot for his book as he and his children were performing in Wilkie Collins’s play The Frozen Deep. The word “story” which he uses here is puzzling in that the title of the work mentions a “tale” and not a “story”. A Tale of Two Cities is also a fictional rendering of the French Revolution, inspired, still according to Dickens in his preface, from “Mr. CARLYLE’s wonderful book.” The novelist adds that he nevertheless was not so presumptuous as to try and vie with Thomas Carlyle’s philosophy, but should this claim be taken at face value? History, story, tale, philosophy: what was Dickens trying to achieve in using such a combination? This article will show that the answer to this question provides an insight into what Dickens added to what he called “the popular and picturesque means” of understanding the French Revolution.

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Loxias | Loxias 43. | I. Questions de Littérature comparée à l'agrégation de Lettres modernes

Thalie au miroir : héroïsme féminin et métathéâtralité

Cet article fait l’hypothèse d’une métathéâtralité spécifique à la comédie dans laquelle la question du genre revêt une importance significative. Induite par les conditions concrètes de la représentation sur la scène antique et élisabéthaine où les rôles féminins sont joués par des hommes, la part de jeu inhérente à la comédie interfère avec le topos du théâtre du monde, dont les incidences sur la métathéâtralité ont été soulignées d’emblée par l’inventeur de la notion de métathéâtre. Lorsque des protagonistes féminins occupent le devant de la scène, l’interrogation sur le jeu de l’acteur semble l’emporter sur la lecture métaphysique de la métaphore qui privilégie les fonctions de l’auteur et du spectateur, confondues en Dieu dans la lecture chrétienne du topos. Sous le signe du féminin, la comédie semble plutôt interroger les rôles sociaux et remettre en question la naturalité du genre.

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« Kalein ». Éléments et notes pour un commentaire composé de Lysistrata, v. 1 à 139

À côté du destin tragique qui s’abat sur un essentiellement, la fortune comique ou heureuse est affaire de tous, de rassemblement, de changement, déguisement, l’un pour l’autre et avec l’autre, de versabilité ou mutabilité universelles ; elle a partie liée avec la démocratie, et la démocratie avec la fête et l’utopie. Cela se dit, dans le premier temps de cet article à partir du mot grec « kalein » et du mot anglais « atone ». Ensuite, et dans cette perspective, sont proposés, dans les deuxième et troisième parties, des éléments en vue d’un commentaire composé du début de Lysistrata (v. 1 à 139).

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Loxias | 49. | I.

L’invention de Charlot : corps politique, corps poétique

Le personnage de Charlot, mi-gentleman, mi-clochard, consacre à sa manière l’importance dérisoire du moi, un moi capricieux qui résiste à l’entreprise d’uniformisation que lui fait subir le réel. Tirant sa force des jeux de l’enfance et de la pantomime, son art du muet sert un humour « vagabond » qui procède d’un processus d’irréalisation poétique servi par le burlesque. Portée par une conjonction d’influences, la figure de Charlot est une figure mixte qui cristallise à la fois une spiritualité poétique proche du « Witz » romantique et la modernité de l’humour. Son jeu est une invite à préserver l’élan originel de la conscience, et par là-même, à échapper au conditionnement industriel, en particulier dans Les Temps modernes, où ses vagabondages cinématographiques sont autant de figurations poétiques de la résistance.

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Loxias | 50. | Doctoriales

Du suicide et de la morale dans L’Orphelin de la maison de Tchao de Ji Junxiang, L’Orphelin de la Chine de Voltaire et The Orphan of China de Murphy

Cet article a pour objectif d’étudier la question du suicide dans le domaine théâtral à travers trois pièces emblématiques : L’Orphelin de la maison de Tchao de Ji Junxiang, L’Orphelin de la Chine de Voltaire et The Orphan of China de Murphy. Dans L’Orphelin de Ji Junxiang, les personnages commettent un suicide pour remplir leur obligation de moral. Dans L’Orphelin de Voltaire et The Orphan de Murphy, au moment où les personnages tentent de se tuer ou de se faire trucider, ils empruntent un ton déclamatoire, pour livrer des justificatifs philosophiques de leur acte. Pourtant, il s’agit d’une tentative de suicide, et non d’un suicide effectif. Cette étude essaie de mettre en lumière le phénomène moral dans ces trois tragédies et la situation à l’égard du suicide.

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Loxias | 54 | I.

La femme et le dragon dans la littérature médiévale anglaise : une question de pouvoir

Cet article vise à analyser les rapports entre la femme et le dragon dans un corpus de quatre œuvres de la littérature médiévale anglaise. L’étude des différentes étapes de la rencontre entre ces deux personnages, de l’enlèvement à la libération, permet de mettre en exergue la confrontation des pouvoirs — physiques, politiques ou spirituels — des différents personnages dont le statut oscille constamment entre soumission et domination. Plus qu’un simple sacrifice, la rencontre entre la femme et le dragon dévoile des questionnements sur la femme et son rôle dans la littérature médiévale. This article aims at analysing the relations between woman and dragon in a body of four texts from English medieval literature. The study of the different steps in the encounter between these two characters, from abduction to liberation, highlights the confrontation of powers, whether they be physical, political or spiritual, possessed by the different characters whose position constantly wavers between submission and domination. More than a mere sacrifice, the encounter between woman and dragon uncovers questions on the woman’s status and her role in medieval literature.

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Loxias | 58. | I.

Aux portes de l’Entre-deux

La porte, motif privilégié du passage, prend une place centrale dans l’imaginaire transitionnel des récits d’expérience de mort imminente. Pour autant, les thanatonaufictions occupent-elles inversement un rôle au sein de cette symbolique ? Nous verrons que les portes permettent de penser la notion de transmission, affiliée à celle de l’initiation. Cet imaginaire transitionnel fait donc émerger une poétique de la transmission, d’abord contrainte, nécessaire ensuite ; et finalement impossible, lorsque les portes suggèrent l’intransmissible.

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Loxias | 63. | Agrégation de Lettres

Conscience et vérité dans Richard III de Shakespeare, Cinna de Corneille, Boris Godounov de Pouchkine, et La Résistible Ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht

Cet article traite des rapports entre la réalité, la vérité, et la conscience dans les œuvres au programme de littérature comparée intitulé « le pouvoir en scène ». Il commence par traiter de la question de la vérité au théâtre, pour passer ensuite en revue la question de la représentation sur la scène et en politique. La question du mensonge d’État est ensuite mise en relation avec celle de la conscience du souverain. On passe ensuite au rapport de la conscience avec la réalité, puis à celle de la maîtrise du monde par la conscience ainsi que de sa propre maîtrise. On aborde ensuite la question de la légitimité du pouvoir, et de la nature de son fondement, pour conclure sur l’importance dans l’ensemble des œuvres du programme du rôle de la conscience individuelle du chef d’État dans les développements de la réalité politique.

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Loxias | 79. | I.

Du poison dans les oreilles : l’interprétation au cœur de l’action dramatique d’Hamlet

Pour reprendre les mots de Shakespeare dans Hamlet, la « chose » théâtrale est là sans être là, elle est une chose et un rien, « thing » et « nothing ». Les paroles des comédiens font seules apparaître ce qui est absent : au théâtre, nous voyons par les oreilles. S’ils sont parfois magie et poésie, les mots peuvent aussi se révéler empoisonnés, comme le suggère la métaphore filée du poison versé dans l’oreille tout au long de la pièce Hamlet. Le prince, qui ne ressemble en rien à son père, se reproche de ne pas agir. Il a pourtant d’autres champs d’action que le champ de bataille ou le heurt des armes : la scène de théâtre, l’écriture, la parole, il pourrait avoir la diplomatie peut-être, ou l’exercice de la justice. Nous défendrons l’hypothèse, contre l’avis du prince lui-même, qu’il s’est trompé d’action, réglant la sienne sur le modèle d’une action archaïque, au terme d’un processus d’interprétation précipité, empoisonné par de vieux mots. Dans Hamlet, l’interprétation est constamment problématique, et la pièce peut être comprise comme l’histoire tragique d’un empoisonnement, le récit d’une hantise culturelle. Cette pièce exceptionnelle nous invite à une attention vigilante à ce qui agit en nous à travers les mots dont nous héritons, y compris les mots aimés du théâtre et de la littérature, ces revenants qui si nous n’y prenons garde déterminent avec tant d’efficacité notre vision du monde. Words can be magical and poetic, but they can also be poisonous, as the metaphor of poison poured into the ear throughout Hamlet suggests. The prince, who is nothing like his father, blames himself for not acting. However, he has other fields of action than the battlefield or the clash of arms: the theater stage, writing, speech, he could have diplomacy perhaps, or justice. We will defend the hypothesis, against the opinion of the prince himself, that his vision of what “action” is has been poisoned by old words. In the play, interpretation is repeatedly problematic, and Hamlet may be understood as the tragic story of a poisoning, the story of a cultural haunting. This exceptional play invites us to a cautious attention to the words we inherit, including the beloved words of theater and literature, those revenants that, unless we carefully examine them, will determine our vision of the world in spite ourselves.

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Loxias | 80. | I.

Editorial
le blackface ou la représentation de l’identité raciale dans les arts de la scène

Cette introduction présente les actes d’un séminaire de recherche intitulé « Le blackface ou la représentation de l’identité raciale dans les arts de la scène » du CTEL UPR 6307 qui a eu lieu à l’Université Côte d’Azur à Nice le 16 juin 2022. Elle s’attache tout d’abord à définir la race et le racisme comme une question viscérale qui est trop souvent mal conceptualisée. Cet article se propose ensuite de contextualiser le « blackface », considéré comme le reflet d’une société qui tolère l’intolérable. Enfin, nous nous poserons la question du « blackface » dans les arts vivants en prenant les exemples de la scène contemporaine française et allemande ainsi que le monde du ballet classique en soulevant la problématique du théâtre de la suprématie blanche. This introduction features the proceedings of a research seminar entitled « Blackface or the representation of racial identity in the living arts » of the research center CTELA UPR 6307 that took place at University Côte d’Azur in Nice on 16 June 2022. It first focuses on the definition of race and racism as a visceral issue that is too often poorly conceptualized. Blackface on stage will then be contextualized and considered as the reflection of a society that tolerates the intolerable. Eventually, this article explores blackface in the living arts taking the examples of French and German contemporary stages as well as the world of ballet to raise the question of the theater of white supremacy.

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Le blackface ou la saturation sémiotique du corps noir dans les mises en scène d’Othello de Shakespeare

La représentation du corps noir fait l’objet de nombreuses investigations, notamment la pratique culturelle du blackface qui permet à l’acteur blanc de subir une transformation raciale pour incarner un personnage afro-descendant. Dans quelle mesure le blackface est-il une pratique négrophobe qui repose sur la saturation sémiotique du corps noir sur la scène de théâtre ? Par « saturation sémiotique », j’entends la façon dont le corps noir est chargé de symbolique à connotation négative. Nous étudierons cette question dans les mises en scène d’Othello de Shakespeare en remontant aux pratiques théâtrales de la première modernité anglaise et en les mettant en résonnance avec le théâtre contemporain. La déconstruction du blackface permet de l’identifier comme une pratique à la longue tradition théâtrale dont la connotation négative ne fait aucun doute, du théâtre religieux médiéval au théâtre anglais de la première modernité et jusqu’aux spectacles des ménestrels raciaux américains. Le blackface est à l’origine d’une esthétique raciale qui mobilise l’acteur et le spectateur et leur fait vivre une expérience scopique qui leur donne un pouvoir de définition de la représentation de l’identité raciale sur la scène de théâtre. C’est enfin une pratique polémique qui ne fait toujours pas consensus aujourd’hui et qui fait l’objet d’interprétations parfois contradictoires, notamment si l’on oppose l’intention du metteur en scène à l’impact de la mise en scène. The representation of the black body has been widely studied, for instance through the cultural practice of blackface which enables the white actor to undergo a racial transformation to embody a character of African descent. To what extent is blackface a negrophobic practice which relies on the semiotic saturation of the black body on stage? With the phrase « semiotic saturation », I mean the way the black body is loaded with a negative symbolic. We will analyse this issue by going back to early modern English theatrical practices and by creating a dialogue between them and contemporary theatre. The deconstruction of blackface leads us to identify it as a practice with a long theatrical history the negative connotation of which leaves no room for doubt – from the religious medieval drama to the early modern English drama and to the American racial minstrel shows. Blackface is the source of a racial aesthetics that involves the actor and the spectator making them experience a scopic performance which gives them a power of definition of the representation of racial identity on stage. Eventually, it is a polemical practice that is still controversial today, for instance if we oppose the director’s intention and the impact of performance.

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