idéologie dans Loxias


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Loxias | Loxias 22 | Doctoriales V

L’éthique au-delà du politique. Étude comparative des relations de voyage en URSS de Panaït Istrati et d’André Gide

Panaït Istrati (1884-1935), écrivain roumain d’expression française au parcours atypique, et André Gide (1869-1951), l’un des plus célèbres auteurs de sa génération, avaient tous deux adhéré à l’idéal incarné par la révolution bolchévique de 1917 et fondé un grand espoir sur l’avènement du communisme en Russie. Profondément déçus par la réalité soviétique qu’ils découvrirent à l’occasion de leur voyage en U.R.S.S., ils décidèrent l’un et l’autre de faire connaître au monde, à sept ans d’intervalle, le véritable visage du pays des soviets qu’une propagande efficace magnifiait alors aux yeux de l’Occident. Privilégiant les valeurs morales face aux principes idéologiques, Istrati, dans un pamphlet intitulé Vers l’autre flamme paru en 1929, et Gide, dans son essai Retour de l’U.R.S.S. complété par Retouches à mon « Retour de l’U.R.S.S. » publiés respectivement en 1936 et1937, prenaient fermement le parti de l’éthique contre le politique, plaçant le dévoilement de la vérité au centre de leur démarche. Ce choix et cette attitude si différents de celui d’un grand nombre d’intellectuels de l’entre-deux-guerres, invite dès lors à s’interroger sur cette surprenante rencontre réunissant, dans une commune appréhension des idées et des événements de leur temps, deux esprits par ailleurs si dissemblables.

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Loxias | Loxias 24 | Pour une archéologie de la théorisation des effets littéraires des rapports de domination

La représentation de l'Occident dans L’Orientalisme d'Edward Said : théorie ou discours idéologique ?

L’Orientalisme d’Edward Said développe l’idée selon laquelle un savoir et un imaginaire sur l’Orient issus d’une position de puissance de l’Occident se sont construits discursivement et pendant des siècles et se sont institutionnalisés Ils traduisent une vision manichéenne qui oppose l’Occident, référence de toutes les valeurs, à un Orient, qui se distingue par sa déliquescence. Il s’agira de dévoiler l’enjeu de la réflexion de Said, de sa démarche intellectuelle, pour en dégager le caractère idéologique. En figeant l’orientalisme dans une atemporalité, en restreignant le champ de sa recherche au seul au monde arabe et en annihilant la dimension individuelle de la pensée des orientalistes, Said évacue le mouvement de la pensée occidentale et orientale et lui substitue des images pérennes : l’Occident offrant les images d’une force surdimensionné, protéiforme et l’Orient les images de la perte, de la ruine et du vide. L’usage que fait Said du comparatisme, qui sectionne les textes pour en dégager les éléments utiles à la démonstration, est conforme aux méthodes dont il déplore l’usage chez les orientalistes. En affirmant que l’Occident a créé l’Orient, Said castre, à son tour, le monde arabe, le fige dans l’image à laquelle il voulait le faire échapper. Il prive ainsi l’Oriental de sa propre pensée, de son histoire, de sa culture, de sa diversité ethnique et confessionnelle et le représente comme victime d’une histoire qui lui échappe.

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