déconstruction dans Loxias


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Loxias | Loxias 7 (déc. 2004) | Travaux et publications

Soutenance de thèse: "Les illusions de l’écriture ou la crise de la représentation dans l’œuvre romanesque de Jules Barbey d’Aurevilly"

La lecture de Jules Barbey d’Aurevilly laisse une impression constante, celle d’une écriture qui, sous des formes variables, refuse de donner la clef verrouillant le sens. A ses yeux, le XIXe siècle est un temps d’égarements idéologiques où fleurissent la religion du progrès, la science positive et les idéaux de la République. Issu de la Révolution qui a affaibli le pouvoir religieux et remis en cause la notion de sacré, le monde contemporain lui apparaît comme une longue période honnie où s’effondre le socle onto-théologique et avec lui tout ce qui pouvait fonder sa signification. Le siècle oscille entre fourvoiement et vacuité. Ces deux interprétations de l’Histoire offrent à l’écriture romanesque deux configurations majeures. La première est le renversement des attentes du lecteur, créées par le texte mais toujours déçues ; la deuxième est la mise en relief d’une absence. L’une et l’autre se retrouvent au niveau de l’inscription des valeurs morales dans les récits : soit que le système axiologique du narrateur se trouve escamoté, soit que la narration mine toute idéologie. Ce sont ensuite les identités génériques et les structures narratologiques que chaque diégèse s’emploie à déconstruire, pour se jouer des expectatives du lecteur ou créer une impression de vide. Les descriptions à leur tour abusent les sens en donnant à voir un tableau qui s’inverse ou s’efface à chaque nouvelle touche de pinceau. Enfin, présents au coeur de la syntaxe et des figures de style, les jeux de déconstruction et d’escamotage remontent à la source même de la production romanesque pour que, de manière irrévocable, l’écriture se fasse illusion

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Loxias | Loxias 24 | Pour une archéologie de la théorisation des effets littéraires des rapports de domination

Troubles du genre : lecture critique de Judith Butler

En proposant de rouvrir la notion de « genre », Judith Butler poursuit l’entreprise de la déconstruction dans le domaine du sujet. Cette filiation se marque par une pratique de la lecture et par l’héritage d’une conception foucaldienne du pouvoir. Mais la sortie des catégories métaphysiques de l’identité que propose Butler semble sujette à caution : la libération visée par la réouverture du genre reste limitée, et menacée par une conception idéaliste de la politique. Handling the notion of gender, and fighting against the order of its definitions, Judith Butler inherits the aim of the deconstruction philosophers: to shatter the illusions of a metaphysical identity. Yet, as innovative as it may be, Butler’s theory seems to stay beyond certain limits that prevent it from fulfilling its political ideal.

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