L’Harmattan, 2008, 534 pages

ISBN : 978-2-296-06657-1

On sait l'importance de la Chine dans l'histoire intellectuelle de la France des XVII^e et XVIll^e siècles : elle a nourri les débats sur la chronologie universelle, la tolérance religieuse, les fins d'un bon gouvernement, l'ordre économique nouveau qui tentait de s'imposer.

Tout en évitant d'intervenir dans le combat enragé qui oppose sinophiles et sinophobes, Montesquieu écoute, se documente, trie, tente d'élaborer une position personnelle face à ces présentations de la Chine que lui proposent la littérature missionnaire et les récits de voyages. C'est que l'enjeu est crucial pour lui : ce modèle politique et sociologique semble résister à ses propres critères d'appréciation jusqu'à remettre en question sa typologie des gouvernements. De cette longue réflexion dont témoignent, en amont de L'Esprit des lois, les Geographica, les Pensées et le Spicilège, il résulte une représentation effectivement originale du monde chinois qui élude le piège du manichéisme en assumant des incertitudes et quelques contradictions.

La tâche que l'auteur s'est fixée est d'abord de reconstituer aussi précisément que possible cette représentation de la Chine, de la confronter aux sources dont pouvait disposer Montesquieu, de montrer que certains écarts par rapport à ces sources ou par rapport à ses premiers jugements trouvent leur explication dans l'économie interne de L'Esprit des lois et dans l’évolution du contexte idéologique. Il tente enfin d'évaluer les résonances que cette représentation a pu trouver chez les premiers lecteurs de l'œuvre maîtresse.

La religion, un fait social : religion et esprit général

Religion et morale

Religion et politique

Religion et justice

En marge de la querelle des rites, quelques étapes de la découverte de la religion chinoise

Les jansénistes : premières escarmouches

Les années de formation

Bayle

Fénelon

Malebranche

Leibniz

Fréret

État critique de la question chinoise au tournant des années 1720

Les Chinois sont-ils idolâtres ?

Le confucianisme

Les autres religions chinoises

Les Chinois sont-ils tolérants en matière de religion

La Chine : terre du pluralisme religieux ?

Comment interpréter cette tolérance religieuse ?

Conclusion : les Chinois sont-ils tolérants au christianisme ?

Introduction

Montesquieu et la question des mœurs

La Chine

Une morale pratique mais dogmatique

Mœurs et manières

Le problème de l'éducation

Le rite civil chinois

Une morale qui dogmatise le religieux

À propos de la fourberie des Chinois

La piété filiale comme ouverture problématique sur le politique

Le problème de la generatio civitatis

Qu'est-ce que la politique pour un homme du XVIIIe siècle ?

La Chine, miroir de l'Europe

La France: la question de la constitution

L'Angleterre de Montesquieu

La politique étrangère anglaise

Le statut des élites intellectuelles

L'éblouissement des Lumières

Mais quand l'empire des mers se heurte à l'empire terrestre ?

Le centralisme chinois

La première des institutions : le prince

L'appareil mandarinal

Autre difficulté : le problème de la liberté

L'argument de l'histoire

La justice chinoise selon le P. Du Halde

Montesquieu, lecteur de Du Halde

Une lecture contestée

Une justice instrumentalisée

Fixer le tableau économique de la Chine

Une population industrieuse

Un gouvernement interventionniste

La question du luxe

Les lois somptuaires chinoises

Comprendre l'économie chinoise

Montesquieu et la pensée économique : bref aperçu

Le dilemme chinois

Un dernier aspect : les taxes et l'impôt

Voltaire

Rousseau 

L'Encyclopédie 

Quesnay et les physiocrates

Diderot

Helvétius

Condorcet

Volney

Destutt de Tracy

Charles Fourier

Auguste Comte

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE