symbolisme dans Loxias


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Sans feu ni lieu, et avec un glossaire sous un seul bras : le cas de Jacques Plowert

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Pessoa traducteur: entre Éros et Antéros

La connaissance de l’œuvre d’Edgar Allan Poe et l’admiration pour ce poète remontent, chez Fernando Pessoa, à une période très précoce, précisément à l’âge de quinze ans. Dans cette perspective, l’acte traducteur de Pessoa, en transposant en portugais « The Raven », « Annabel Lee » et « Ulalume », trois des créations les plus célèbres de Poe, se place sous le signe d’Eros : le désir de se rapprocher et d’égaler l’objet admiré aussi bien que la capacité démoniaque éprouvée d’être le médiateur entre des mondes différents. Cependant, le geste pessoen est plein d’ambiguïté. Si le poète portugais est guidé par Eros, il ne peut s’empêcher d’obéir également à son antipode, Antéros, symbole que Pessoa ne conçoit point comme l’amour réciproque mais comme l’attitude littéralement anti-érotique d’une autosuffisance divine. The knowledge and the appreciation of Edgar Allan Poe’s work date from a very early time in the life of Fernando Pessoa, as early as the age of fifteen. In this sense, the Portuguese poet’s translating act, when he was rendering to Portuguese «The Raven», «Annabel Lee» and «Ulalume», three of the most well known creations of Poe, evinces clearly an attitude under the sign of Eros: the desire to approximate and to reach the admired object as well as for the demoniac capacity of mediating between worlds. Yet, at the same time, Pessoa’s gesture is full of ambiguity. Guided by Eros, he also obeys the laws of his antipode, Anteros, who in the Portuguese poet’s understanding does not represent requited love but the literally antierotic attitude of divine self-sufficiency.

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