liberté dans Loxias


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Loxias | Loxias 18 | Doctoriales

 « L’existence en marge » : les expériences de la solitude et de la liberté chez Maryline Desbiolles

Les romans de l’auteur contemporain Maryline Desbiolles mettent en scène des personnages qui se trouvent dans des situations-limites : soit qu’ils mènent une vie en marge de la société, soit qu’ils soient saisis dans un moment crucial de leur existence, parvenus à un point extrême où ne semble plus s’ouvrir aucune issue. Dans ces situations, ils font l’expérience de la solitude la plus absolue, la solitude existentielle. Paradoxalement le mal-être des personnages est parfois associé à un exaltant sentiment de liberté, né, précisément, de la prise de conscience de leur condition d’hommes sur terre... De manière plus ou moins sensible, le questionnement ontologique sous-tend l’ensemble de ces romans ; les thèmes de la solitude et de la liberté s’avèrent constitutifs de l’imaginaire déployé. Evoluant autour de quelques notions récurrentes (frontière, exil, errance, étrangeté, appétit, éblouissement), cette œuvre explore la réalité humaine dans sa substance : l’existence apparaît comme un cheminement vertigineux sur la ligne de crête séparant d’une part, les forces de mort, et d’autre part, les forces de vie.

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Loxias | Loxias 44. | I.

Lady L. et Pygmalion

Le roman Lady L. propose le récit d’une métamorphose, celle d’une prostituée en aristocrate distinguée. Il n’est pas sans éveiller le souvenir de Pygmalion, celui d’Ovide comme celui de Bernard Shaw. Ce mythe a servi de fil conducteur à notre réflexion. Annette s’apparente en effet à Galatée mais se distingue également d’elle puisque tirant profit des leçons du maître, elle conquiert sa liberté. Femme libérée, féminine sans être féministe, elle triomphe de Pygmalion qui cesse d’être, conformément au mythe, un créateur et un éducateur, pour devenir un destructeur et se pétrifier sous l’effet des idéologies mortifères. Ainsi par un remarquable renversement carnavalesque Galatée devient la figure essentielle du vieux mythe ovidien.

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Loxias | 49. | I.

L’invention de Charlot : corps politique, corps poétique

Le personnage de Charlot, mi-gentleman, mi-clochard, consacre à sa manière l’importance dérisoire du moi, un moi capricieux qui résiste à l’entreprise d’uniformisation que lui fait subir le réel. Tirant sa force des jeux de l’enfance et de la pantomime, son art du muet sert un humour « vagabond » qui procède d’un processus d’irréalisation poétique servi par le burlesque. Portée par une conjonction d’influences, la figure de Charlot est une figure mixte qui cristallise à la fois une spiritualité poétique proche du « Witz » romantique et la modernité de l’humour. Son jeu est une invite à préserver l’élan originel de la conscience, et par là-même, à échapper au conditionnement industriel, en particulier dans Les Temps modernes, où ses vagabondages cinématographiques sont autant de figurations poétiques de la résistance.

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