subversion dans Loxias


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Loxias | Loxias 17 | I.

Le traitement des stéréotypes dans la Suite du Roman de Merlin : maladresse ou subversion ? De la collision de stéréotypes narratifs avec le type du vilain

Dans l’important ensemble que forme la matière arthurienne au Moyen Âge, chaque ouvrage se conçoit comme un apport supplémentaire à l’histoire légendaire qui se construit autour de la grande aventure du Graal (Continuation, Enfance ou Suite). Plutôt que de revendiquer l’originalité, les auteurs n’hésitent pas à attribuer à un de leurs prédécesseurs connus leur propre création. Malgré cette humilité affichée et ces jeux sur l’attribution, chaque roman arthurien présente une personnalité propre. Celle-ci s’explique sans doute moins par les compétences de chaque auteur que par le jeu fondamental de la variation et par un art de la construction d’où jaillit la tonalité dominante du récit. Ces caractéristiques font de la matière arthurienne un terrain de prédilection pour les questionnements sur l’intertextualité, le traitement des motifs littéraires et de la stéréotypie : des scènes entières sont reprises d’un texte à l’autre, quoique jamais à l’identique ou de façon totalement transparente. La Suite du Roman de Merlin n’a pas été jusqu’alors considérée comme une œuvre majeure de cette matière de Bretagne et semble n’avoir fait l’objet que d’assez peu d’études. Comme dans la Mort Artu, antérieure et connue par l’auteur anonyme de la Suite, l’atmosphère est à la chute du monde arthurien. La tonalité d’ensemble conditionne donc une lecture des personnages et des différents épisodes sinon sombre du moins ambiguë. Sans doute ne faut-il pas s’étonner que des personnages importants, ayant déjà une longue existence romanesque, et par là même le minimum de détermination psychologique que permet l’écriture médiévale, aient pour le moins des comportements inattendus, au regard de l’image construite dans d’autres romans arthuriens. Il est donc plus intéressant de s’arrêter au traitement d’un personnage habituellement très secondaire dans ce type de récit : le « vilain ». Ce personnage, qui se résume souvent à un type social, se lit a priori comme stéréotypé. Dans la Suite du Roman de Merlin, des « vilains » apparaissent à divers moments du récit mais reçoivent des traitements fort différents. L’ouvrage a parfois été jugé d’une qualité littéraire assez médiocre : faut-il donc voir dans cet apparent écart un manque de maîtrise des règles du genre ou bien faut-il au contraire envisager une écriture des plus réfléchies, visant à une forme de subversion, fusse grâce à l’utilisation de motifs pré-existants dans d’autres genres ?

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Loxias | Loxias 29 | I. | 1. Eros

Du Vampirisme aux corps partagés : morales de l’érotisme et choix de traduction

Avec pour vertus cardinales la fidélité, la lucidité et le raisonnement, l’activité traductrice se situe a priori à des milles de l’érotisme compris comme subversion ou abandon aux pouvoirs de la chair. Pas de vampire ici, pas de nuit magique où se chercheraient les codes d’une alchimie du Verbe. Le traducteur ne suscite pas la même mythologie que le Créateur.

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Loxias | Loxias 34 | Doctoriales VIII

La subversion sociale dans le conte sénégalais

Il est aujourd’hui commode de considérer le conte comme étant uniquement un art du spectacle mais c’est oublier que dans les sociétés africaines, sa pratique est plus qu’un acte de production d’un discours spectaculaire, un élément vital dans le processus de socialisation de l’enfant et de l’adulte. Le présente étude propose une analyse des trois cercles du récit dans la société wolof sénégalaise en fonction du/de la conteur/euse. Il s’agit aussi de faire le lien entre le récepteur, le récit subversif et le personnage exceptionnel enfant dans trois récits majeurs du conte sénégalais wolof. Ces récits ne sont pas des prototypes de complaisance et de validation des tares sociales mais au contraire une vitrine qui montre que le personnage de rupture est un vecteur de progrès social et de renouvellement de la texture sociale de base. Les trois espaces types sont des cercles de récit qui engendrent une situation-répertoire dont bénéficie l’auditoire-producteur dans le processus de construction de son idéal de vie. Dans les trois contes types : « Mbakhané Ndiaye », « Coumba sans-mère », « Youmandé », nous analyserons le fonctionnement de la subversion dans le récit et dans l’itinéraire des personnages. It is today convenient to consider the tale as a performing art only but it is to forget that in the African societies, it is more than an act of production of spectacular speeches, a vital element in the process of socialization of the child and the adult. The present article proposes an analysis of three circles of the narrative in the society Wolof Senegalese in function of the storyteller. It is also a question of making the link between the receiver/narrative subversive by the character exceptional child in three major narratives of the Senegalese Wolof tale. Those tales are not prototypes of accommodation and validation of the social defects but on the contrary a shop window that shows that the character of break is a vector of social progress and renewal of the social basic texture. Three typical spaces are circles of narrative, which engender a situation-directory of which the public-producer benefit to build his ideal of life. In three typical tales : Mbakhané Ndiaye, Coumba the orphan, Youmandé, we shall analyse the functioning of the subversion in the narrative and in the route of the characters.

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Loxias | Loxias 43. | I. Questions de Littérature comparée à l'agrégation de Lettres modernes

Andromaque, Artémise, Mélanippe : la subversion des modèles et contre-modèles féminins dans Lysistrata

Les images de la femme renvoyées par Lysistrata se construisent par référence à un certain nombre de modèles ou contre-modèles historiques, littéraires ou iconographiques, qu’ils soient revendiqués par les personnages féminins ou leur soient imposés par les personnages masculins. L’étude de trois de ces figures emblématiques – la femme docile, la femme guerrière, la femme sophiste – permet de mettre au jour le jeu complexe de subversion que la comédie fait subir aux représentations culturelles : le message politique de la pièce passe ainsi par une remise en cause des images que les hommes se font de leurs épouses et d’eux-mêmes. Ces conflits entre modèles opposés, voire la superposition de codes normalement hétérogènes, sont rendus possibles par la poétique propre à la comédie : seule la comédie peut en effet résorber l’« inconvenance » qu’il y a à mettre en scène une femme plus virile que les mâles pour la transformer en composante d’un héroïsme spécifiquement comique.

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Loxias | Loxias 46. | Doctoriales

Écrire, réécrire et subvertir : jeu et enjeux de l’intertexte dans La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils

La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils est marquée par l’abondance des allusions et des références à des écrivains (poètes, romanciers ou dramaturges), des peintres, des musiciens, des textes bibliques, etc. Le jeu de l’intertexte auquel se livre le romancier du XIXe siècle est très significatif et de ce fait, peut être le plus intéressant. Dumas fils s’approprie d’autres textes, il les utilise soit pour construire son texte soit pour déconstruire les textes auxquels il fait allusion. Ainsi d’un simple jeu d’intertexte, l’auteur arrive-t-il à faire une réécriture et mieux, il subvertit le récit réécrit. Mais au delà d’être un simple jeu de perturbation textuel, l’intertextualité s’inscrit dans une stratégie discursive et idéologique.

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