art dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 16

Le bijou et la chauve-souris : deux enveloppes de Robert de Montesquiou

Dans le somptueux bric-à-brac des archives de Robert de Montesquiou deux petites enveloppes de couleur, semblables à celle où l’on glisse des cartes de visite, ne se signalent à l’attention que par leur discrétion et la perfection de leur inutilité. En regardant de plus près les deux enveloppes, on remarque que l’une d’elles, faite d’un papier jaune strié donnant l’illusion des lignes du bois n’est utilisée que sur le recto. A la place habituellement réservée à l’adresse se trouve un dessin à l’encre noire représentant une chauve-souris recroquevillée.

Consulter l'article

Loxias | Loxias 22 | Doctoriales V

La matière picturale comme limite de l’ekphrasis dans les romans sur l’art du XIXe siècle

Au XIXe siècle, l’autonomisation des arts visuels et la revendication par les peintres de la matière de leur art ont considérablement modifié les rapports entre littérature et peinture. Alors que la peinture académique exigeait encore des tableaux lisses et transparents, vus comme des fenêtres ouvertes sur le monde, la peinture moderne a commencé à revêtir des épaisseurs, à présenter le relief et les effets de texture par lesquels le tactile envahit le visuel. Les auteurs d’ekphraseis ont alors été confrontés à la question suivante : Comment décrire la matière picturale lorsqu’elle ne représente rien ? L’observation du statut octroyé à la matière picturale dans les romans sur l’art suggère que l’ambition réaliste ait trouvé là sa pierre d’achoppement. Cependant, cette limite a pu être dépassée par une exacerbation de la réflexivité qui a entraîné le déplacement du niveau auquel se situaient les relations entre littérature et peinture. Ainsi, les auteurs ont renoncé à décrire le réel comme s’il s’agissait d’un tableau pour l’envisager plutôt comme le ferait un tableau, traitant leur propre matière en peintres. Painting material as a boundary of ekphrasis in art novels of the 19th century. In the 19th century, an increasing degree of autonomy in the visual arts and the claims laid by painters on the materials used in their artwork fundamentally modified the relationship between painting and literature. While academic painting still called for smooth and transparent paintings that were perceived as an "open window" onto the world, modern painting started to build up extra layers of paint, showing off relief and textural effects - a trend that caused the tactile to invade the visual. Authors of ekphrases were confronted with the following question : how to describe painting material whereas it represents nothing ? The analysis of the status given to painting materials in art novels suggests that it is the Achilles' heel of their ambition for realism. Nevertheless, the boundary could be crossed by intensifying the reflexivity that effectuated a shift in the relationship between painting and literature. Thus, authors gave up trying to describe the reality as if it were a painting and opted to treat it the same way a painter would do it, by handling their own primary materials.

Consulter l'article

Loxias | Loxias 37. | I.

Images de la Réunion : d’un cliché à l’autre

Comme toute terre lointaine, l’île de La Réunion nourrit un imaginaire fait de visions pittoresques, de lieux communs et d’images d’Épinal. La création artistique n’échappe pas à ces représentations, qu’elle reproduit ou au contraire détourne afin de poser un regard neuf sur le réel. La photographie illustre particulièrement cette problématique : d’un côté, les artistes relayent l’imagerie héritée de l’iconographie touristique et des représentations socioculturelles, de l’autre, ils s’approprient ces mêmes images pour leur donner un sens différent, parfois subversif ; enfin, certains explorent des territoires nouveaux et des formes inédites. C’est ainsi que la photographie permet parfois de passer d’un cliché à l’autre.

Consulter l'article

Loxias | 60. | I.

Archéologie et Ville chez Michel Butor et Henri Maccheroni

Béatrice Bonhomme montre combien le rêve d’une sorte de totalité scripturale-picturale hante le travail de Michel Butor. On connaît l’impressionnante quantité de livres d’artistes qu’il a fait jour après jour dans une exigence de totalité alchimique, dans un rêve de création et de savoir absolus. Parmi les très nombreux peintres avec lesquels l’écrivain a collaboré, Henri Maccheroni est sans doute un de ceux qui comptent le plus pour Michel Butor, peintre avec lequel il a bâti une véritable œuvre croisée. Cette communication suivra donc le cheminement complice de ces deux créateurs à travers leur grand thème fondateur de l’archéologie et de la ville dans l’entrelacement des formes de création scripturale et picturale.

Consulter l'article