mort dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 5 (juin 2004)

Pierre Jean Jouve et l’expérience intérieure des mots

Pierre Jean Jouve associe étroitement expérience mystique et travail d’écriture. Autour de quels aspects acte poétique et  spiritualité se rejoignent-ils? Comment le cheminement intérieur s’inscrit-il au sein des mots ? Autant de questions auxquelles nous tentons de répondre à travers une étude comparative de deux recueils poétiques : Les Noces et Matière céleste.

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Loxias | Loxias 3 (févr. 2004) | Doctoriales

Imaginaire du conte : le carnaval et les masques, Corse et Méditerranée

Le carnaval réactive chaque année les cycles de la vie. La portée symbolique du masque y est particulièrement importante car, représentation d’un imaginaire de la mort, depuis la nuit des temps il introduit violemment celle-ci dans des rituels séculaires. La Méditerranée et la Corse en particulier sont familières de la mort et il est intéressant de considérer comment, dans les contes ou dans les croyances, le masque inscrit sa symbolique au-delà des motifs carnavalesques. Dans des sociétés où prédomine la tradition orale, le masque, dans une dimension pluriculturelle et diachronique, médiatise un imaginaire structurel de la mémoire commune.

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Loxias | Loxias 2 (janv. 2004) | Genèses. Interactions entre différents champs: réciprocité amorcée d'une intertextualité. Imaginaire et transferts culturels

Etude comparative entre le mythe d’Orphée et le mythe de Sourobuin en Corée 

Une comparaison entre le mythe coréen de Sourobuin et le mythe d’Orphée fait apparaître des convergences certaines. Des analogies pointent en effet une signification commune : au travers des symboles de la hiérogamie cosmogonique, union du ciel et de la terre, le mythe met en scène le rétablissement de la fertilité du monde. Par l’enlèvement de la figure féminine, chacun des deux mythes traduit la nécessité sacrificielle à la base de la création. Car la naissance à une vie nouvelle et immortelle a pour condition la réintégration au chaos primordial : retour à la terre-mère, mortifère et source de vie.

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Loxias | Loxias 14 | Doctoriales

Marguerite Duras ou l’écriture de l’intime

Œuvre et vie, vie et œuvre sont deux mondes toujours liés par une seule et même aventure, l’écriture. Chez Duras, ces deux éléments sont liés de façon obscure et mystérieuse, notamment lorsqu’il s’agit des événements historiques indélébiles qui l’ont profondément marquée. À travers ses œuvres : Moderato Cantabile, Dix Heures et demie du soir en été, Hiroshima mon amour et Le Ravissement de Lol V. Stein, Duras laisse en effet transparaître certains événements de sa vie familiale et personnelle. Cependant, Duras garde en elle-même une part de réserve quand elle ‘dévoile’ à ses lecteurs les souffrances du cœur liées à la saga familiale : la vie difficile, la pauvreté, la richesse, l’inégalité, la mère, les frères, la précocité amoureuse, tout un vécu intime marqué par des désillusions sentimentales et amoureuses. C’est pour cette raison que Duras est un écrivain que nous qualifierons d’intimiste.

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Loxias | Loxias 22 | Doctoriales V

Le chant de la statue : le mythe de Memnon au XIXe siècle

Occulté par Orphée ou Osiris, qui ont permis une réflexion métadiscursive sur la poésie qui se lie au modèle musical et se confronte à la mort, le mythe de Memnon est pourtant au carrefour des problématiques par lesquelles la poésie moderne tente de se définir elle-même. Au dix-neuvième siècle, les poètes redécouvrent le mythe, à la faveur d’un regain d’intérêt pour l’Egypte mais aussi de l’émergence, dès le préromantisme, d’un questionnement sur la statuaire, notamment funéraire. Hugo, Lamartine, Sully Prudhomme, entre autres, emploient le mythe de Memnon pour énoncer leur conception de la poésie en interrogeant sa place entre le matériel et l’immatériel, entre l’image et le chant, et – en fin de compte – entre le silence de la mort et la parole vivante.Après Baudelaire et Mallarmé, les poètes prennent conscience que la poésie n’est pas une lutte contre le silence, mais qu’elle vient du tombeau même. Overshadowed by Orphée or Osiris, who enabled a metadiscursive reflection on poetry using music as a model and confronting death, Memnon’s myth is nevertheless at the heart of the issues through which modern poetry is trying to define itself. During the nineteenth century, many poets discovered the myth anew, owing to a renewed interest in Egypt, but also, ever since pre-Romanticism, thanks to the emergence of a questioning of statuary, notably funerary statuary. V. Hugo, A. de Lamartine, Sully Prudhomme, among others, took up Memnon’s myth to set forth their own notion of what poetry was,  by questioning its position between what was material and what wasn’t, between images and songs, and, in the end, between the silence of death and the living word.After Baudelaire and Mallarmé, poets realized poetry was not a struggle against silence but that it actually came from the tomb itself.

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Loxias | Loxias 32 | I.

Écrire le silence et l’amnésie : Georges Perec et Jean-Roger Essomba

Des écrivains contemporains tourmentés par les thèmes de l’absence et du silence, nous pouvons compter parmi les premiers Georges Perec. Cette obsession se justifie par la disparition de sa famille causée par les violences du génocide et de la deuxième guerre mondiale. Le traumatisme d’une vie déchirée se trouve donc à l’origine de son écriture de fait, le plus intéressant est d’explorer les moyens que l’auteur emprunte pour le mettre en mots. Dire la violence familiale est aussi le dessein de Jean-Roger Essomba. Sans être une œuvre autobiographique, Une Blanche dans le noir raconte les détresses causées par les coutumes en Afrique et qui poussent les jeunes à une immigration forcée. Il nous semble que certaines réalités sont si difficiles à exprimer que les auteurs empruntent souvent des thèmes particuliers et une écriture spécifique pour le dire. Ils mettent en scène des personnages amnésiques ou frappés par la folie, plongés dans l’inconscient du coma, engagés dans une quête-enquête, pour enfin atteindre l’utopie. Un monde qui sera d’une manière ou d’une autre la critique de la société réelle. Autant de manières de dire le silence, le traumatisme par une narration oblique. Ce moyen est-il efficace pour évacuer le traumatisme et vider le monde de telles catastrophes ?

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« Qu’elles parlent maintenant qu’ils se taisent à jamais… » Une parole féminine débondée par la mort, de Beauvoir à Ananda Devi

Face à la mort d’un proche, des femmes prennent soudain la parole. Simone de Beauvoir avait évoqué la mort de sa mère dans Une mort très douce en 1964, puis celle de Sartre en 1981 dans La Cérémonie des adieux. Ces textes avaient parfois choqué par leur sincérité. De même, Annie Ernaux a consacré deux livres à la mort de ses parents, La Place et Une femme. Ce ne sont que deux exemples de cette écriture féminine rendue nécessaire par la confrontation avec la mort : le deuil remet si profondément en cause l’existence que la vie ne peut s’envisager  après cette étape. Dans des espaces où la parole féminine s’exprime plus difficilement, une autre raison de rompre le silence apparaît : par la voie du roman, le deuil ou l’agonie sont l’occasion de venger de longues années de silence forcé, de parole rentrée. Mariama Bâ, dans Une si longue lettre avait ainsi fait raconter sa vie à une veuve juste après le décès de son époux. Ananda Devi consacre Le Sari vert à l’agonie d’un vieil homme qui a tyrannisé sa vie durant sa femme, sa fille puis sa petite fille : ces deux dernières tentent de lui extorquer sur son lit de mort le secret du décès de sa femme. Dans ces romans, l’objet n’est pas tant le chagrin devant l’irrévocable que l’occasion d’exprimer le silence qui entoure la condition des femmes.

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Loxias | Loxias 46. | Doctoriales

Le viol dans Les Hommes qui marchent et Le siècle des sauterelles de Malika Mokeddem

Dans la sphère littéraire des années 90, nous étudierons deux romans de l’auteure algérienne Malika Mokeddem. Elle est née à Béchar, dans le sud algérien, et a grandi dans le désert, c’est pourquoi cet espace marque la quasi-totalité de son œuvre. Nous comptons analyser ses deux premiers romans, Les Hommes qui marchent (Ramsay, 1990) et Le Siècle des sauterelles (Ramsay, 1992), en nous intéressant ici à la violence exercée sur le corps de la femme, spécialement, à l’acte du viol. Saâdia, le personnage du premier roman, comme Nedjma, le personnage du deuxième, ont subi toutes les deux ce drame dont les conséquences ont été considérables sur les plans corporel, émotionnel et surtout sur le devenir des deux victimes.

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Loxias | 54 | I.

Le symbolisme du lit dans La Nuit des origines de Nourredine Saadi. Entre Eros et Thanatos

Le lit, extrêmement présent dans la tragédie grecque, l’est aussi dans la production littéraire de l’écrivain algérien Nourredine Saadi. Sans nulle prétention à l’exhaustivité, la présente contribution interroge sa dimension symbolique dans La Nuit des origines, son roman paru en 2005. Partant des réflexions de Jean Baudrillard sur l’objet ancien, elle démontre, d’abord, que ce meuble oriental se donne à lire comme un signe identitaire. Ensuite, elle révèle qu’il s’insère dans une intertextualité mythique, rappelant le destin tragique des héros mythologiques, Œdipe et sa fille (incestueuse) Antigone. Enfin, son retour d’un texte à un autre invite à le considérer à la fois comme le lieu d’une mémoire intratextuelle et comme une composante cardinale d’un « mythe personnel », lequel se caractérise par le triomphe de Thanatos sur l’Eros.

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