satire dans Loxias


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Loxias | Loxias 15 | II. | Naissance du roman moderne: Rabelais, le Tiers Livre, Cervantès, Don Quichotte, Sterne, Tristram Shandy

Le Voyage selon Laurence Sterne et Chateaubriand : le héros et le bouffon (Tristram Shandy, Voyage sentimental, Itinéraire de Paris à Jérusalem)

Sterne effectue deux séjours en France, au cours desquels il expédie des lettres à ses amis. Le récit de ses voyages se distribue ensuite, pour le premier, dans le livre VII de Tristram Shandy, paru en janvier 1765 ; pour le second, en une page, au livre IX, chapitre 24, sorti en janvier 1767 puis dans A sentimental Journey, publié en février 1768. Chateaubriand, partant pour l’Orient en juillet 1806 et de retour à Paris en juin 1807, publie son Itinéraire de Paris à Jérusalem à partir de son journal de voyage. Ces deux voyages révèlent des façons de voyage pratiquement aux antipodes l’une de l’autre : Chateaubriand donne de lui l’image du grand voyageur, cultivé, attentif à l’écriture d’une œuvre littéraire, Sterne propose précisément la satire de ce genre de relation, se moquant des conventions, de l’érudition, et de tout ce qui compose ordinairement les relations de voyages de son époque.

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Loxias | Loxias 38. | Doctoriales IX

Le problème de « l’écrivain au fouet » : Die Blendung, d’Elias Canetti

Dans Die Blendung (écrit en 1930, publié en 1935), Canetti met en scène un misanthrope qui s’isole dans sa bibliothèque : à travers ce personnage, il règle certains de ses comptes avec Karl Kraus, le grand écrivain et publiciste viennois qui l’a profondément marqué. Les critiques ont en effet montré que Peter Kien et Karl Kraus ont en commun d’être « sans-dialogue » (« dialoglos ») (G. Stieg). Pourtant, dans un volume de son autobiographie, Jeux de regard (1985), Canetti affirme rétrospectivement que son roman reste influencé par Kraus : le romancier s’y pose en effet en « écrivain au fouet » (« Schreiber mit der Peitsche ») châtiant ses créatures. Or Canetti, tout en assumant une éthique de la « responsabilité » qui hérite de Kraus, s’oppose désormais à toute position surplombante de l’écrivain par rapport au monde. Il n’est cependant pas sûr que l’œuvre tardive de Canetti se soit vraiment dégagée de l’union entre morale et écriture, qui fonde l’écriture satirique.

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Loxias | 54 | I.

La querelle du romantisme vue par le prisme satirique (1820-1864)

En 1820, quand paraissent les Méditations poétiques, le succès est considérable. Depuis près de deux décennies, ceux qu’on nommait alors les réformateurs attendaient le chef-d’œuvre qui leur manquait pour légitimer le renouveau poétique qu’ils appelaient de leurs vœux : les Romantiques, avec Lamartine, avaient enfin trouvé leur champion. La résistance classique s’organisait cependant : depuis les premiers écrits de Mme de Staël et la popularisation en France des œuvres d’auteurs septentrionaux (anglais et allemands principalement), on n’avait cessé de dénoncer la détérioration des lettres, on n’avait cessé de porter des accusations douteuses sur le manque de patriotisme des thuriféraires de Staël et Schlegel, on n’avait cessé de fustiger la poétique de la nouvelle école. Mais après 1820, alors que les « régénérateurs » s’emparent progressivement du Pinde, la « querelle des classiques et des romantiques », ultime avatar de la querelle des Anciens et des Modernes inaugurée sous Louis XIV et promise à une longue postérité, s’intensifie. Le prisme satirique est un excellent biais pour en appréhender les enjeux.

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Loxias | 57. | I.

La saynète d’entreprise : une mise en abîme décalée et humoristique du monde du travail

Par l’adaptation au public qu’il implique, le théâtre d’entreprise s’adresse au plus près de la réalité des spectateurs avec le verbatim, les tabous et les rites du milieu professionnel dont ils procèdent. C’est cette connivence avec le public qui le rapproche essentiellement du théâtre de boulevard. Dans cette modalité dramatique les éléments matériels de la représentation sont réduits au strict minimum, tout repose par conséquent sur le texte, la mise en scène et les comédiens. L’objectif de la saynète d’entreprise est de faire en sorte que le spectateur se reconnaisse dans ce qui est joué devant lui, grâce à l’effet miroir qui facilite cette prise de conscience. Il s’agit donc d’un outil émotionnel de « mise à distance » de sujets délicats qui sont relativisés par l’humour, et dans le même temps, de prise de conscience et de remise en question individuelle. By the adaptation of the audience it involves, Business theatre reflects as precisely as possible the reality of spectators with the verbatim, taboos or rites of the workplace they come from. The complicity with the audience is mainly what brings Business theatre closer to Boulevard plays. In this theatrical proposal, stage performance is reduced to a minimum, and it all rests on the scripts, humour, and inventive actors who, through gesture and other non-verbal skills, can interpret a wide range of roles and emotions. So the purpose of Business theatre is to ensure that the employees of a company recognize themselves thanks to its “mirror effect” that encourages a much greater awareness. It is, therefore, an emotional tool used as a vector for mirroring and distancing the performance at the same time. This type of (live) theatre is used to teach conflict management and conflict resolution. 

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Loxias | 71. | I.

Boileau politique ? Du motif de la « ville » à la « nation des poètes » (Discours sur la satire)

Il s’agit ici d’aborder la question d’une éventuelle politique du poète. Boileau imite à plusieurs reprises le motif horacien du retrait de la ville comme espace urbain et symbolique à la fois. Il approfondit pourtant ce thème de la situation du poète dans l’espace social en lui conférant une dimension politique. Cet aspect lui a été en partie imposé par les réactions hostiles aux Satires de 1666 qui l’accusaient de représenter un danger pour l’État. On interroge ici la profondeur de sa réponse et on se demande ce que recouvre exactement le geste du satirique qui se prononce pour chasser les mauvais poètes de la cité. This paper deals with the question of a possible poet’s political intention. Boileau repeatedly imitates the horacian motif of the withdrawal from the city as an urban and symbolic space. However, he deepens this theme of the position of the poet in the social space by giving it a political dimension. This aspect was partly imposed on him by the hostile reactions to the Satires of 1666, which accused him of being a danger to the state. Here we question the depth of his response, and wonder what exactly is meant by the gesture of the satirist who speaks out to drive bad poets out of the city.

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Loxias | 75. | I.

Les Regrets de Du Bellay : une écriture de la véhémence ?

La véhémence est une qualité du style qui donne force et énergie au discours. Notre article met en évidence son importance dans les sonnets des Regrets, à l’opposé des principes de simplicité et de modération pourtant affichés par le poète. Il étudie les différentes modalités énonciatives, poétiques et stylistiques de la véhémence dans le recueil. Il s’interroge enfin sur ses enjeux poétiques, éthiques et politiques, et met ainsi en évidence la dimension fondamentalement agonistique de l’écriture dans Les Regrets. Vehemence is a quality of style that gives force and energy to the discourse. Our article highlights its importance in the sonnets of the Regrets, in contrast to the principles of simplicity and moderation that the poet claims. It studies the different enunciative, poetic and stylistic modalities of vehemence in the volume. Finally, it examines the poetic, ethical and political issues at stake, thus revealing the fundamentally agonistic dimension of the writing in Les Regrets

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Loxias | 76. | I.

La satire chez George Orwell. L’exemple de La Ferme des animaux

La présente enquête littéraire met en évidence le travail de la satire dans La Ferme des animaux. George Orwell pense son texte en s’appuyant sur les traits caractéristiques de la satire, qui se caractérise dans le texte par la présence des survivances types comme le corps laid, la figure du raisonneur, le mundus inversus le vilain repas, l’animalisation. Des parallèles sont établis entre le texte de George Orwell et la tradition satirique. Le but est de démontrer que George Orwell s’inscrit dans la logique des pères du genre. La satire est une arme efficace en temps de crise des repères, des normes et des valeurs. La structure a été l’autre lieu de prédilection de l’inscription dans les codes du genre chez George Orwell. Le texte est construit selon une structure circulaire ou épisodique qui passe par plusieurs mécanismes comme l’inachèvement de l’intrigue ou l’hétérogénéité textuelle. Autant d’éléments qui amènent à penser que George Orwell est un satiriste à l’instar d’Horace ou de Boileau. The present literary investigation highlights the work of satire in Animal Farm. George Orwell is relying in his text on the standards of satire. This kind of intervention is characterized in the text by the presence of typical survivals like the ugly body, the figure of the reasoner, the mundus inversus, the ugly meal, the animalization. Parallels are drawn between George Orwell’s text and the satirical tradition. The aim is to demonstrate that George Orwell is in line with the fathers of the genre. Thus, satire is an effective weapon in times of crisis of reference points, norms and values. The structure was the other place of predilection of the inscription of the genre by George Orwell. The text highlighted a circular or episodic structure which passes by several mechanisms as the incompletion of the plot and the textual heterogeneity. All these elements lead us to think that George Orwell is a satirist like Horace or Boileau.

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