Guillaume Navaud


Guillaume Navaud est docteur en littérature comparée et enseigne les lettres en CPGE au lycée Janson-de-Sailly (Paris). Il a publié Persona. Le théâtre comme métaphore théorique de Socrate à Shakespeare (Genève, Droz, 2011) ainsi qu’une nouvelle édition de L’Utopie de Thomas More (Paris, Gallimard, « Folio », 2012).

Articles de l'auteur


Loxias | Loxias 15 | II. | Naissance du roman moderne: Rabelais, le Tiers Livre, Cervantès, Don Quichotte, Sterne, Tristram Shandy

La digression dans Don Quichotte et Tristram Shandy

Tristram Shandy montre combien la digression est un des ressorts essentiels du mécanisme romanesque méticuleusement assemblé par Sterne. Nos esprits modernes peuvent être surpris par la place des digressions dans l’écriture de la Renaissance et de l’âge baroque, par exemple chez Cervantès ou Rabelais. Cette manie digressive n’est d’ailleurs pas l’apanage exclusif d’un genre romanesque en cours de redéfinition : on la retrouve dans l’essai et dans les formes poétiques d’une certaine longueur, par exemple les épopées. Comment comprendre et justifier ce qu’on pourrait nommer, en soulignant le paradoxe, une esthétique du hors sujet ?

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Loxias | Loxias 23 | Programmes de littérature des concours 2009

Lorenzo, un enfant du siècle à la Renaissance

Le personnage de Lorenzo hérite de nombreux symptômes du « mal du siècle » romantique vécu et analysé par Musset : désœuvré et désenchanté, Lorenzo se perd dans la débauche et se dévoie dans un assassinat politique qui n’est qu’un meurtre crapuleux. On peut ainsi considérer la Florence de 1537 comme une métaphore transparente du Paris de 1830 : le déplacement d’époque et de lieu permet de mettre en perspective une maladie morale qui dépasse son temps et préfigure le nihilisme.

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Loxias | Loxias 33 | II.

Persona. Le théâtre comme métaphore théorique de Socrate à Shakespeare

“Collection « Travaux d’Humanisme et Renaissance », librairie Droz, Genève, 2011. Le monde est une scène, la vie est un drame : la métaphore du théâtre du monde est l’une des plus triviales qui se trouvent. Elle s’insinue jusque dans le vocabulaire abstrait, par exemple dans le mot « personne », dérivé du latin persona signifiant « masque » puis « personnage » de théâtre. Le théâtre fournit donc à la théorie un certain lexique, ainsi qu’un véhicule métaphorique qui se révèle opératoire dans de nombreux domaines, par exemple en rhétorique, en éthique ou en métaphysique. Comment la formalisation de l’objet esthétique qu’est le théâtre a-t-elle pu influencer la théorisation de c...”

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Loxias | Loxias 35 | I.

L’Orestie ou les pièges de la symétrie

La symétrie tient une place essentielle dans l’Orestie, tant du point de vue formel (effets de symétrie poétiques ou dramaturgiques) que du point de vue idéologique (la loi du Talion). Si cette symétrie semble gouverner les rapports qui unissent Agamemnon aux Choéphores, les Euménides posent problème dans la mesure où s’y joue une rupture de ces symétries, avant que le dénouement ne réinstaure, via la conversion des Érinyes en Bienveillantes, une symétrie non plus destructrice mais bienfaisante. L’hypothèse ici défendue est que les difficultés d’interprétation posées par cette rupture peuvent être surmontées si l’on prend en compte la mutation de registre, de la tragédie à la comédie, dont témoignent en particulier les Euménides : la subversion générique devient alors la clé de la conversion idéologique.

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Loxias | Loxias 37. | II.

Thomas More, L’Utopie

“Traduction du latin par Jean Le Blond (1550) revue par Barthélemy Aneau (1559), révisée et modernisée par Guillaume Navaud. Gallimard, coll. Folio Classique n° 5413 Publiée en 1516, L’Utopie est un traité sur la meilleure forme de constitution politique, sur le modèle de La République de Platon, mais déguisé en ...”

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Loxias | Loxias 43. | I. Questions de Littérature comparée à l'agrégation de Lettres modernes

Andromaque, Artémise, Mélanippe : la subversion des modèles et contre-modèles féminins dans Lysistrata

Les images de la femme renvoyées par Lysistrata se construisent par référence à un certain nombre de modèles ou contre-modèles historiques, littéraires ou iconographiques, qu’ils soient revendiqués par les personnages féminins ou leur soient imposés par les personnages masculins. L’étude de trois de ces figures emblématiques – la femme docile, la femme guerrière, la femme sophiste – permet de mettre au jour le jeu complexe de subversion que la comédie fait subir aux représentations culturelles : le message politique de la pièce passe ainsi par une remise en cause des images que les hommes se font de leurs épouses et d’eux-mêmes. Ces conflits entre modèles opposés, voire la superposition de codes normalement hétérogènes, sont rendus possibles par la poétique propre à la comédie : seule la comédie peut en effet résorber l’« inconvenance » qu’il y a à mettre en scène une femme plus virile que les mâles pour la transformer en composante d’un héroïsme spécifiquement comique.

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