obscène dans Loxias


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Loxias | Loxias 13 | I.

Le récit du génocide, une mise à mort du drame

Le récit du génocide juif apparaît, de par son objet même, dans Contention de Didier-Georges Gabily, dans Pylade et Bête de style de Pier Paolo Pasolini, comme la forme excessive, hyperbolique du mode narratif au théâtre. Il s’agit donc de voir comment ces récits introduisent une hétérogénéité irréductible, structurelle, diégétique, dans la fiction théâtrale. Le mode dramatique est dans l’impossibilité formelle de les incorporer, une béance se creuse dans le tissu dialogique des pièces. De plus, ces récits participent d’une volonté de montrer les soubassements abjects et traumatiques sur lesquels s’élèvent les fictions contemporaines, les récits d’émancipation et de progrès. Les auteurs font donc jouer l’obscénité du récit génocidaire contre une autre obscénité, celle de l’oubli ou du refoulement, adoptant une écriture stratigraphique, une écriture de l’anamnèse et de la monstration de la part maudite du présent et du drame.

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