Loxias | 65. Jean Rolin : une démarche littéraire ambulatoire | II. Travaux et publications 

Sylvie Ballestra-Puech et Evanghelia Stead  : 

Vient de paraître

Dans la toile d’Arachné.
Contes d’amour, de folie et de mort

Plan

Texte intégral

1Éditions Jérôme Million, 2019

22-84137-361-1, paru le 6 juin 2019 en librairie, 728 Pages, 34 €.

3Ce livre s’interroge sur le retour insistant du mythe d’Arachné (brillamment raconté par Ovide dans ses Métamorphoses) et de quelques figures connexes (Arachné et son frère Phalanx, punis d’inceste, Arachnos s’unissant à Tirésias) dans les textes littéraires modernes du xixe au xxe siècle. De la vaste littérature arachnéenne – qui inclut des romans, des pièces de théâtre, des poèmes, des essais et des articles scientifiques écrits avec un rare brio – il retient prioritairement la nouvelle fantastique moderne en y joignant quelques textes poétiques et discursifs éclairants. Il invite à explorer ces mythes dans des textes qu’on croirait très éloignés de fables antiques.

4Le trajet de la tisserande mortelle qui osa défier Athéna dans un concours de tapisseries célèbre dans les arts et fut durement punie pour son talent et son audace se reflète dans la structure de l’ouvrage. Ses cinq parties s’arrêtent sur l’association insistante de l’araignée au diable en montrant l’influence de la Bible et de la littérature patristique (I. Araignées du diable) ; sur la figure de la femme-araignée, supposée dévorer son partenaire après l’union sexuelle, jusqu’à sa mise à distance par l’humour dans la nouvelle au xxe siècle (II. Amours monstrueuses) ; sur la figure de la mère-araignée étouffante, construite par la psychanalyse, et parfois déconstruite par des fictions ironiques (III. L’Araignée des familles) ; sur la toile d’araignée comme métaphore du psychisme et la transmission de la pensée coupable, le délire, la folie ou la phobie (IV. Une araignée au plafond) ; et sur la relation insistante de l’araignée à l’expression artistique – musique, écriture automatique ou tissage poétique (V. Araignées d’art).

5Le livre réunit vingt-et-un textes en cinq langues (sept en français, trois en allemand, six en anglais, trois en italien et deux en espagnol), écrits entre 1842 et 1983. Il propose systématiquement l’original en regard des traductions. Cinq d’entre elles, reprises à des éditions existantes, sont revues et amendées. Sept autres sont proposées pour la première fois en français. Chaque texte est suivi d’une notice-commentaire qui en déplie la structure, l’imaginaire et la langue en attirant l’attention du lecteur sur une riche intertextualité qu’on tient pour une caractéristique frappante du mythe d’Arachné.

6This book questions the insistent return of the myth of Arachne (brilliantly narrated by Ovid in his Metamorphoses) and some related figures (Arachne and her brother Phalanx, punished by incest, Arachnos uniting with Tiresias) in modern literary works from the nineteenth to the twentieth century. From the vast spider literature — including novels, plays, poems, essays and scientific articles written with a rare verve — it retains in priority modern fantasy short stories also adding some enlightening poetic and discursive texts. The book invites us to explore these myths in texts that seem far removed from ancient fables.

7The journey of the mortal weaver who dared challenge Athene in a tapestry contest celebrated in the arts, and was severely punished for her talent and daring, is reflected in the structure of the book. Its five parts consider the insistent association of the spider with the devil by showing the influence of the Bible and patristic literature (I. Spiders of the Devil) ; the figure of the spider-woman, presumed to devour her partner after sex, but also distanced by humour in twentieth century short stories (II. Monstrous Loves) ; the figure of the stifling spider mother, constructed by psychoanalysis, and occasionally deconstructed in ironic fictions (The Family Spider) ; the cobweb as a metaphor for the psyche and the transmission of guilty thinking, delirium, madness or phobia (IV. Spinning Heads) ; and the insistent relation of spiders to artistic expression — music, automatic writing or poetic weaving (V. Art Spiders).

8The collection presents twenty-one texts in five languages (seven in French, three in German, six in English, three in Italian and two in Spanish), written between 1842 and 1983. It systematically offers the original facing the translations. Five translations, taken from extant editions, are reviewed and amended. Seven others are given for the first time in French. Each text is followed by a commentary that unfolds its structure, imagination and language by drawing the reader’s attention to a rich intertextuality seen here as a striking feature of the myth of Arachne.

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Table des matières

Préface : « Histoires d’araignées entre l’art et l’effroi »

9par Sylvie Ballestra-Puech

Araignées du diable

101. Jeremias Gotthelf, « Die schwarze Spinne » / « L’Araignée noire » (1842), notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

112. Montague Rhodes James, « The Ash-Tree » (1904), « Le Frêne », traduit par Odette Ferry, traduction revue par Évanghélia Stead ; notice par Évanghélia Stead

123. Erckmann-Chatrian, « L’Araignée crabe » (1860), texte établi et annoté par Évanghélia Stead ; notice par Sylvie Ballestra-Puech

134. Erckmann-Chatrian, « L’Œil invisible ou l’auberge des trois pendus » (1857), texte établi et annoté par Évanghélia Stead ; notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

Amours monstrueuses

145. Otto Julius Bierbaum, « Die Spinne » (1901), « L’Araignée », traduit par Évanghélia Stead ; notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

156. Jean Lorrain, « Monsieur Smith » (1903), texte établi et annoté par Évanghélia Stead ; notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

167. Marcel Schwob, « Arachné » (1891), texte établi par Évanghélia Stead ; notice par Évanghélia Stead

178. Hanns Heinz Ewers, « Die Spinne » (1908), « L’Araignée », traduit par Jean-Jacques Pollet, traduction revue par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead ; notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

189. Elizabeth Walter, « The Spider » (1967), « L’Araignée », traduit par Dominique Mols, traduction revue par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead ; notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

1910. John Wyndham, « More spinned against… » (1953), « Tel est pris… », traduit par Évanghélia Stead ; notice par Évanghélia Stead

L’araignée des familles

2011. Rachilde, « L’Araignée de cristal » (1892), notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

2112. Enrico Pea, « E Clotilde spremette le mamelle » (1912), Enrico Pea, « Et Clotilde se pressa les mamelles », traduit par Évanghélia Stead ; notice par Évanghélia Stead

2213. Tommaso Landolfi, « Il babbo di Kafka » (1940), « Le Papa de Kafka », traduit par Mario Fusco, traduction légèrement revue par Sylvie Ballestra-Puech ; notice par Évanghélia Stead

2314. Raymond Jean, « Un fantasme de Bella B. » (1983), notice par Sylvie Ballestra-Puech

Une araignée au plafond

2415. Primo Levi, « Paura dei ragni » (1981), « Peur des araignées », traduit par Évanghélia Stead ; notice par Évanghélia Stead

2516. Silvina Ocampo, « La boda » (1959) Argentine, « La Noce », traduit par Caroline Lepage et François Bonfils, traduction légèrement revue par Évanghélia Stead ; notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

2617. Adolfo Bioy Casares, « Moscas y arañas » (1958), « Mouches et araignées », traduit par Françoise Rosset, traduction légèrement revue et annotée par Évanghélia Stead ; notice par Évanghélia Stead

2718. Peter Valentine Timlett, « Little Miss Muffet » (1981), « P’tite Mam’zelle Muffet », traduit par Évanghélia Stead ; notice par Évanghélia Stead

2819. William Sansom, « Pansovic and the Spiders » (1943), « Pansovic et les araignées », traduit par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead ; notice par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead

Araignées d’art

2920. James Whitcomb Riley, « Tale of a Spider » (1879), « Histoire d’une araignée », traduit par Évanghélia Stead ; notice par Évanghélia Stead

3021. Marcel Béalu, « L’Araignée d’eau » (1948), notice par Sylvie Ballestra-Puech

Postface

31par Évanghélia Stead

32Bibliographie 

33Iconographie 

34 

35site de l’éditeur

Pour citer cet article

Sylvie Ballestra-Puech et Evanghelia Stead , « Dans la toile d’Arachné.
Contes d’amour, de folie et de mort
 », paru dans Loxias, 65., mis en ligne le 16 juin 2019, URL : http://revel.unice.fr/loxias/index.html/index.html?id=9217.


Auteurs

Sylvie Ballestra-Puech

Sylvie Ballestra-Puech, Comparative Literature professor at the Université Côte d’Azur (Centre Transdisciplinaire d’Épistémologie de la Littérature et des Arts vivants), has published in French, with Librairie Droz, Arachnes Metamorphoses. The Artist as Spider in Occidental Literature (Métamorphoses d’Arachné. L’artiste en araignée dans la littérature occidentale, 2006), Templa serena. Lucretius mirrored in Francis Ponge’s work (Templa serena. Lucrèce au miroir de Francis Ponge, 2013), and Reading Lucretius (Lectures de Lucrèce, 2019).

Université Côte d’Azur, CTEL

Evanghelia Stead

Evanghelia Stead, a literary translator competent in several languages, works on European literatures. She has already published in the « Nomina » collection Second Odyssey : Ulysses from Tennyson to Borges (Seconde Odyssée : Ulysse de Tennyson à Borges, 2009) and Tales of the Thousand and Second Night (Contes de la mille et deuxième nuit, 2011). She teaches Comparative Literature at the Université Versailles Saint-Quentin and is a senior fellow of the Institut universitaire de France.