inceste dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 2 (janv. 2004) | Quêtes initiatiques

« L'allure ou les modalités de l'échange dans le Conte du Graal »

Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes présente une dichotomie. Les aventures respectives de Perceval et Gauvain traduisent en effet des représentations oedipiennes opposées. Chacune de ces deux positions peut être déchiffrée à travers le traitement romanesque de l’échange, dans ses trois modalités : linguistique, matériel et matrimonial.

Consulter l'article

La Langue de Dieu

J'aimerais esquisser ici une réflexion sur le rapport de ces mythes, de ces croyances rigides des enfants non-lecteurs avec un mythe qui nous habite tous : celui de la langue maternelle, cette langue qui serait plus en adéquation avec le monde que toutes les autres. Cette croyance en l’existence d’un « Grand Livre » quelque part, où seraient écrits tous les mots, un livre détenu par un autre, constitue en effet une véritable théorie du langage, du symbolique qui participe de ce que l'on appelle la pensée magique. Une pensée qui est la solution que l'humain s'est donnée pour tenter d'échapper au scandale de sa condition d'être parlant !

Consulter l'article

Loxias | Loxias 32 | I.

« Behind the story I tell is the one I don’t » : Le cri silencieux de l’enfant abusée dans l’œuvre de Dorothy Allison

Dans L’Histoire de Bone, son premier roman semi-autobiographique, l’écrivaine américaine survivante d’inceste Dorothy Allison raconte l’abus physique et sexuel qu’une fillette subit aux mains de son beau-père. En proie à la terreur et incapable de dénoncer la violence, Bone est réduite au silence et s’enfonce peu à peu dans le désespoir. Pourtant, bien qu’elle décrive l’inévitable enfermement de la victime d’abus dans le cercle vicieux de la violence et du silence, Dorothy Allison donne en réalité une voix à l’enfant silencieuse et relève le défi, essentiellement féministe, de mettre des mots sur ce silence et de le briser. Ainsi, le travail d’écriture permet à l’auteure-survivante de pousser son propre cri : grâce à l’écriture autobiographique, Allison dénonce enfin, des années plus tard, l’enfer que lui a fait subir son abuseur. L’œuvre littéraire, en tant que « cri silencieux », brise le tabou de l’inceste, raconte l’inénarrable et l’expose aux yeux du monde. In Bastard Out of Carolina, her first semi-autobiographical novel, the American author and incest survivor Dorothy Allison tells the story of a girl who suffers repeated physical and sexual abuse at the hands of her stepfather. Bone is racked by terror and unable to denounce her abuser, so that she seems condemned to remain silent, and sinks deeper and deeper into despair. Although she describes the child as being trapped in a cycle of violence and silence, Allison in fact gives the silent child a voice, and takes up the feminist challenge of putting words upon silence in order to break it. The writing process thus allows the author-survivor to finally cry out : years after suffering the abuse, and thanks to life-writing, Allison manages to denounce the living-hell she went through as a child. The literary work, a “silent scream”, finally breaks the taboo that surrounds child sexual abuse, allows the victim to speak up about the unspeakable, and to expose it for the world to see.

Consulter l'article