littérature amérindienne dans Loxias


Articles


Loxias | 56. | I.

Être ou ne pas être Indien ? Reservation Blues de Sherman Alexie, ou l’identité irréductible

Dans Reservation Blues de Sherman Alexie, l’appartenance à la culture amérindienne se fait au carrefour de nombreux paradoxes. Au-delà de la lutte idéologique ou identitaire à laquelle les auteurs amérindiens sont souvent réduits, Sherman Alexie nous invite à considérer la notion d’identité amérindienne, ses limites mais aussi son existence même. Irréductible à toute définition mais impossible à éviter, cette identité amérindienne oscille dans le roman entre fantasmes naïfs, refus des stéréotypes au profit d’une réalité sociale brute (notamment l’alcoolisme dans les réserves), revendication ou au contraire rejet d’une singularité et d’une exception indiennes. Le roman de Sherman Alexie place ainsi ses personnages et, du même coup, ses lecteurs, face à l’aporie que constitue toute individualité lorsqu’elle tente d’être circonscrite. This article will analyse Sherman Alexie’s Reservation Blues through the notion of identity. At the same time irreducible and unsolvable, the supposedly “Native American identity” is questioned in Sherman Alexie’s novel, even if it cannot be apprehended. Just as the symbol of the crossroad opening the novel, this identity is characterised by paradoxes, torn between stereotypes and deep social and human misery, between individual claim and communitarianism, between the weight of the past and the yearning for living.

Consulter l'article

La Terre-Mère écrivaine. Le lien femmes et Nature dans Andatha d’Éléonore Sioui

Andatha (1985) d’Éléonore Sioui, une Huronne-Wendate de Wendaké (nation établie en bordure de la ville de Québec), est la toute première œuvre écrite par une Amérindienne au Québec. Dans ce livre, Sioui retrace les traditions millénaires et ancestrales de sa communauté, guidée par les forces de la Nature, très liée à son écriture, ainsi que les émotions qui l’habitent, à l’heure où le monde en entier porte une attention anémique à la crise environnementale ainsi qu’aux autochtones. Cet article propose d’étudier le lien femmes et Nature qu’on retrouve dans ce recueil de poèmes puisqu’il est traversé par des valeurs matricielles et une pensée circulaire propres aux Premières Nations. Nous tenterons de cerner cette nouvelle forme de militantisme qui est assimilée à la prise de parole littéraire, permettant une affirmation d’une voix féminine (parfois féministe), lucide et écologiste. Andatha (1985) by Éléonore Sioui, a Huron-Wendat from Wendaké (nation established within Québec city), is the first work ever written by a femal Amerindian in Québec. In this book, Sioui recounts the thousand-year-old and ancestral traditions of her community, guided by the forces of Nature, very much linked to her writing, as well as the emotions which inhabit in her, when the whole World seems to put aside the environmental crisis and the Natives in general. This article proposes to study the link between women and Nature that is found in this collection of poems, since matrix values and circular thought, likely to the First Nations, go through it. We will attempt to define this new form of militancy which is assimilated to a literary speaking, allowing this feminine (sometimes feminist), lucid, and ecologist voice to affirm itself.

Consulter l'article