Chine dans Loxias


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Loxias | 50. | Doctoriales

Du suicide et de la morale dans L’Orphelin de la maison de Tchao de Ji Junxiang, L’Orphelin de la Chine de Voltaire et The Orphan of China de Murphy

Cet article a pour objectif d’étudier la question du suicide dans le domaine théâtral à travers trois pièces emblématiques : L’Orphelin de la maison de Tchao de Ji Junxiang, L’Orphelin de la Chine de Voltaire et The Orphan of China de Murphy. Dans L’Orphelin de Ji Junxiang, les personnages commettent un suicide pour remplir leur obligation de moral. Dans L’Orphelin de Voltaire et The Orphan de Murphy, au moment où les personnages tentent de se tuer ou de se faire trucider, ils empruntent un ton déclamatoire, pour livrer des justificatifs philosophiques de leur acte. Pourtant, il s’agit d’une tentative de suicide, et non d’un suicide effectif. Cette étude essaie de mettre en lumière le phénomène moral dans ces trois tragédies et la situation à l’égard du suicide.

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Loxias | 58. | I.

Poétique de la mort chez Haizi (1964-1989) : un poète chinois contemporain suicidé

L'année 1989 est cruciale à cause du suicide du poète chinois Haizi. Peu connu de son vivant, il est devenu un héros pour les poètes chinois, notamment les jeunes, après sa mort. Le suicide de Haizi marque le début fatal d'un phénomène déchirant : les suicides successifs de nombreux poètes chinois. Pourquoi tant de poètes se sont-ils suicidés récemment ? Y a-t-il des pulsions de mort et de suicide dans leur poésie ? Existe-t-il des liens évidents ou cachés entre leur poésie et leur suicide ? Entre le suicide imaginaire dans leurs œuvres et leur acte réel ? Dans le contexte où écrire de la poésie est très difficile ? Pouvons-nous trouver une « poétique de la mort » dans leur œuvre, voire dans leur vie éphémère ? Dans cet article, j'essaierai de répondre à ces questions à travers l'exemple de Haizi, en proposant une analyse littéraire et psychologique de sa poésie.

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Catégories du « féminin » dans le Yaohua zhuan : relations remarquables entre un esprit-renard princesse et des femmes marginales dans un roman chinois fantastique de la dynastie Qing

Cet article étudie la relation spécifique entre la protagoniste esprit-renard et des femmes remarquables dans le roman fantastique ancien en chinois vernaculaire Yaohua zhuan 瑤華傳 [L’Histoire de Gloire de Jaspe] de 1803 de Ding Bingren. Selon moi l’esprit-renard se fait, dans ce texte et dans plusieurs romans en vernaculaire de l’époque, « signifiant » du discours refoulé de ces femmes, caractérisées à la fois par leur talent et leur marginalité, et d’autres personnages hybrides qu’on peut qualifier de féminins, au sens du concept anthropologique de « féminin polluant », véhicule d’hétérodoxie et de subversion. Cette « voix dissonante » est cruciale pour comprendre celle qui est selon moi la véritable portée du personnage d’esprit-renard dans ce contexte romanesque fantastique et en vernaculaire : non seulement de transgression sexuelle, comme les études en chinois classique le montrent bien, mais aussi de subversion sociopolitique. This paper enquires the specific relationship between the fox-spirit protagonist and many remarkable women in the ancient fantasy vernacular Chinese novel Yaohua zhuan 瑤華傳 [The Story of Jasper’s Glory] written in 1803 by Ding Bingren. In my opinion, in this text and in other vernacular novels of this period, the fox-spirit becomes a « signifier » in the psychoanalytical sense: it carries the repressed discourse of these women, connoted by their talent and by their marginality at the same time, and of other hybrid characters, which can be called feminine in the sense of « pollutant feminine » anthropological concept expressing heterodoxy and subversion. This « dissonant voice » is crucial to get what’s for me the truly scope of the fox-spirit character in this kind of fantasy vernacular novels: not just sexual transgression – as classical Chinese studies have already shown – but also sociopolitical subversion.

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Loxias | 70. | I.

Le stream of consciousness à la chinoise : le cas de Wang Meng

Wang Meng 王蒙 est depuis longtemps considéré comme le « premier écrivain du genre stream of consciousness » dans la littérature chinoise de la Nouvelle période. Pourtant, nombreux sont ceux qui posent la question : « S’agit-il du vrai stream of consciousness ? » Le présent article tente d’apporter une réponse à cette question via une étude de sa nouvelle « La voix du printemps » (Chun zhi sheng 春之声). Nos analyses nous amènent à dire que malgré les procédés du stream of consciousness mis en place, le texte reste toujours dans le cadre du réalisme révolutionnaire, ce qui le différencie nettement du « vrai » stream of consciousness dans la perspective occidentale. Wang Meng 王蒙 has long been considered the “first writer of the stream of consciousness genre” in Chinese New Period literature. Yet many are asking if it is really stream of consciousness. The present article attempts to answer this question through a study of his novellas “The voice of spring” (Chun zhi sheng 春之声). Our analyses lead us to conclude that despite the techniques of the stream of consciousness put in place, the text remains within the framework of revolutionary realism, which clearly differentiates it from the “real” stream of consciousness in the Western perspective.

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