colonialisme dans Loxias


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Loxias | 48. | I.

A Little Book with a Wide Perspective: Stevenson’s A Footnote to History

Stevenson est généralement reconnu comme le maître indiscutable du roman d’aventure et du thème du double in Dr Jekyll and Mr Hyde. Mais, il peut également être classé parmi les premiers écrivains qui bouleversèrent le mythe de l’impérialisme occidental dans ses derniers écrits concernant le Pacifique. Non seulement il démantela les clichés du colonialisme littéraire, mais à la différence de la plupart de ses contemporains, il reconnut aussi le point de vue de l’« autre » indigène et la légitimité de la résistance indigène face au pouvoir impérialiste. En recourant à l’instrument de la critique postcoloniale, mon article sera basé sur les études de Stevenson sur l’histoire contemporaine des Samoa, A Footnote to History : Eight Years of Trouble in Samoa (1892), dans lequel il dénonce la lutte pour la suprématie des trois pouvoirs de l’Occident dans l’archipel (Allemagne, Grande Bretagne et États-Unis) et se situe à côté des rebelles Samoans, menés par le chef local Mataafa, opposés au roi fantoche choisi par les Allemands, Tamasese. Sa méthode scientifique de recherche fondée sur un examen croisé de plusieurs sources, y compris celles des Samoans, certifie du sérieux de son but que l’on retrouve également dans d’autres textes de la même période, par exemple ses lettres recueillies dans In the South Seas. Stevenson porte son regard sur les « autres » narrations et prend en considération les raisons culturelles qui sont à la base des choix et des comportements de la population indigène. A Footnote to History, ouvrage « militant » qui causa un grand embarras au British Foreign Office et coûta presque la déportation de l’écrivain, montre l’ouverture d’esprit de Stevenson et son habilité à prévoir des thèmes de la plus grande importance aujourd’hui. Stevenson is generally remembered as the undisputed master of the adventure romance and for his original re-elaboration of the theme of the double in Dr Jekyll and Mr Hyde. However, he can also be numbered among the first European writers who subverted the myth of Western imperialism in his late Pacific writings. Not only did he dismantle colonial literary clichés but, unlike most of his contemporaries, he also acknowledged the viewpoint of the indigenous “other” and the legitimacy of indigenous resistance to imperial power. Using the instruments of postcolonial criticism, my article will focus on Stevenson’s study of Samoan contemporary history, A Footnote to History : Eight Years of Trouble in Samoa (1892), in which he denounces the fight for supremacy of the three Western powers in the archipelago (Germany, Britain and the USA) and sides with the Samoan rebels led by local chief Mataafa and opposing the puppet king chosen by the Germans, Tamasese. His scientific method of research by cross-examining different sources, including the Samoan ones, testifies to the seriousness of his scope and is also found in other texts written in this period, for example his letters collected in the volume In the South Seas. Stevenson is willing to listen to “other” narratives and takes account of the cultural reasons behind the choices and behaviours of indigenous people. As well as being a militant text, which caused great embarrassment in the British Foreign Office and almost cost him deportation, this study shows Stevenson’s open-mindedness and ability to envisage issues of great relevance to the present global world.

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Loxias | 59. | I.

L’aventure africaine de Conrad, Céline et Gide. Voyage au pays des ténèbres

Au début du XXe siècle, l’Afrique équatoriale attire de plus en plus d’aventuriers en quête de dépaysement ou de richesse facile. Les carnets et les récits de voyage de plusieurs auteurs, qui sont entrés en contact avec le monde colonial, en donnent une représentation peu flatteuse en contraste avec l’utopie officielle trompeuse. Derrière l’idée du progrès chère au discours colonialiste se profilent des douleurs immenses, des exactions de toutes sortes. Joseph Conrad dans Au cœur des ténèbres (1899), Ferdinand Céline, dans Voyage au bout de la nuit (1932), et André Gide, dans son Voyage au Congo (1927), constatent la cruauté du modèle colonial et dénoncent les pratiques commerciales malhonnêtes et corrompues des Compagnies commerciales européennes qui pillent et détruisent leurs concessions. Derrière l’imposture de la civilisation se cache une entreprise purement lucrative. Dans ces ouvrages, le voyage prend les allures d’une épreuve initiatique, d’une descente aux enfers qui mène au cœur d’une Afrique équatoriale encore peu explorée, mais aussi au cœur des ténèbres d’un système colonial inhumain et brutal.

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Le bosquet de la mort dans Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad

Le passage du « bosquet de la mort » forme un texte à part à l’intérieur du célèbre roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres. Au début de son aventure africaine, Marlow y est confronté pour la première fois à la réalité de la colonisation en découvrant un chantier de chemin de fer et le sort réservé aux travailleurs qui y sont enrôlés de force. On analysera la puissance inoubliable de la vision de Marlow et la portée éthique d’un tel passage.

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Loxias | 65. | I.

L’Explosion de la durite. Un voyage en Afrique postcoloniale

Dans une œuvre que n’unifie apparemment que le hasard des voyages et qui se présente comme un collage de récits disparates, l’Afrique peut apparaître, sous la plume de Jean Rolin, comme un thème assez récurrent pour orienter une lecture de l’œuvre. Ce tropisme africain, ne le conduit cependant pas à intégrer à ses récits de voyage une recherche d’exotisme. Si l’Afrique est si peu le lieu d’un quelconque dépaysement ou d’un exotisme, quelle est la nature de la relation qui pourrait en elle justifier une telle « constance », chez Rolin, parmi tant d’autres continents ? Et, à travers elle, quel rôle la notion de « dépaysement » tient-elle dans ses récits de voyage ?

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