métaphore dans Loxias


Articles


Loxias | 50. | Doctoriales

Métaphore et poétisation du réel chez Apollinaire, Cendrars et Maïakovski

Apollinaire, Cendrars et Maïakovski ont inscrit la quête de leur identité de poète dans le monde en pleine mutation du début du vingtième siècle. La confrontation à une époque mouvante remet en question des certitudes et invite à un questionnement fondamental sur l’écriture poétique, ses enjeux, ses possibilités et ses expérimentations. Une partie de ma thèse s’est intéressée à la métaphore. Celle-ci pose des problèmes définitionnels qui révèlent la complexité d’un mécanisme qui s’appuie sur trois éléments : l’élément comparé, le comparant et le principe de l’analogie. La subjectivité s’inscrit dans ce mécanisme qui associe deux réalités dépourvues de liens. La métaphore implique la mise à l’œuvre d’une création volontaire et réfléchie tout en permettant un épanouissement du sens devenu pluriel. En tant que glissement ou encore passage à un second sens que Ricœur appelle « extension de sens », « epiphora », la métaphore n’est pas un ornement vain de rhétorique, elle implique un mouvement de sens et de création poétique. C’est cet aspect que je souhaiterais développer en examinant un corpus composé essentiellement de « Zone », la Prose du Transsibérien et Le Nuage en pantalon, trois poèmes qui posent des interrogations fondamentales sur l’écriture poétique et expérimentent des procédés novateurs.

Consulter l'article

Loxias | 55 (déc. 2016). | I.

Déclinaisons du Suaue mari magno

S’inspirant de l’usage qu’Harold Bloom a fait du clinamen lucrétien comme modèle permettant de penser la déviation que chaque écrivain fait subir au modèle dont il s’inspire, cet article propose un rapide panorama des déclinaisons du Suaue mari magno dans la littérature européenne, de la Renaissance à la période contemporaine, en privilégiant les variations qui mettent l’accent sur les enjeux métapoétiques de l’image. Ce trajet met en lumière le pouvoir heuristique de la métaphore, tel qu’il a été théorisé notamment par Paul Ricœur et Hans Blumenberg.

Consulter l'article

Loxias | 75. | I.

La métamorphose entre métaphore et anamorphose dans Les Métamorphoses d’Apulée, Le Colloque des chiens de Cervantès, La Métamorphose de Kafka et Mon oncle le jaguar de João Guimarães Rosa

La remarquable extension culturelle et historique de la métamorphose ne résulte pas seulement de son ancrage dans un phénomène biologique mais aussi de la diversité des ressources formelles et signifiantes qu’elle offre à la création littéraire. Un corpus largement diachronique et multiculturel permet de mettre en lumière cette plasticité de la métamorphose au service d’une interrogation sur la porosité de la frontière entre humanité et animalité. Synonyme de déchéance dans la tradition idéaliste, la métamorphose peut aussi devenir une ligne de fuite pour une pensée de l’immanence, piste explorée notamment par Gilles Deleuze et Félix Guattari. Si l’écriture de la métamorphose se trouve étroitement liée à la métaphore dès l’Antiquité, elle oppose au fil des siècles une résistance croissante au déchiffrement allégorique. Les modalités énonciatives du récit de métamorphose peuvent alors le faire basculer du côté de l’anamorphose qui interroge la part de la subjectivité dans la perception du phénomène et renvoie le lecteur à ses propres incertitudes. Enfin le rôle important dévolu à l’intertextualité dans le corpus étudié rend la métamorphose des corps indissociable de celle des textes. The remarkable cultural and historical extension of metamorphosis results not only from its anchorage in a biological phenomenon but also from the diversity of the formal and signifying resources that it offers to literary creation. A largely diachronic and multicultural corpus allows us to highlight this plasticity of metamorphosis in the service of a questioning of the porosity of the frontier between humanity and animality. Equated with decay in the idealist tradition, metamorphosis can also become a line of flight for a thought of immanence, an avenue explored in particular by Gilles Deleuze and Félix Guattari. If the writing of metamorphosis has been closely linked to metaphor since Antiquity, it has increasingly resisted allegorical deciphering over the centuries. The enunciative modalities of the metamorphosis narrative can then tip it over to the side of anamorphosis, which questions the part of subjectivity in the perception of the phenomenon and sends the reader back to his own uncertainties. Finally, the important role given to intertextuality in the corpus studied makes the metamorphosis of bodies inseparable from that of texts.

Consulter l'article