Maillart (Ella) dans Loxias


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Loxias | 48. | I.

En hommage à Florence Arthaud
Vagabonds des mers du sud : les navigateurs solitaires dans le sillage de R. L. Stevenson et Joshua Slocum

La fin des grands voiliers à la fin du XIXe correspondit à une innovation : la navigation solitaire de « plaisance » sur de petits voiliers. Stevenson, dans les Mers du Sud (1890), affirme explorer un nouveau genre : le journal de bord « littéraire ». Joshua Slocum partit en 1895, Sailing Alone around the World, emportant sur le Spray les œuvres de Stevenson. 1911 : Jack London publie The Cruise of the Snark, imitant Slocum ; suivi des Français Gerbault, Marin-Marie, Moitessier (sur le Snark et le Joshua). Ces récits montrent l’amour de la vie en mer et de sa liberté, le tropisme du voyage vers le Sud, alliant détails réalistes et passages lyriques ou philosophiques. Pour quel public, aspirants à la croisière ou lectorat plus large ? En outre, ces récits ont partie liée avec le journalisme, participant paradoxalement à l’histoire des exploits sportifs, leur motivation relevant plutôt d’un accomplissement personnel. At the end of the XIXth century the decrease of large clippers was followed by a new way of sailing, alone, on small boats. Stevenson explains in the South Seas (1890) that he has found a new genre: the literary logbook. Joshua Slocum left in 1895, Sailing Alone around the World, taking Stevenson’s books aboard the Spray. In 1911, Jack London published The Cruise of the Snark, following Slocum and followed by Gerbault, Marin-Marie, Moitessier (on the Snark and the Joshua). In these accounts seamen show how they like living free on the seas, how they are fond of travelling southwards; they give in turn detailed descriptions of the journey and lyrical or even philosophical passages. Who are supposed to be the readers, seamen to-be or not? Moreover, these accounts often flirt with the media system, adding paradoxically their personal experience to the history of record-breaking performances.

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Loxias | 59. | I.

Bouvier et la Topolino : les mécanismes automobiles de L’Usage du monde

Que la Topolino, avec laquelle Nicolas Bouvier et Thierry Vernet partent en voyage en 1953, soit le troisième compagnon du voyage ne fait aucun doute. Ses pannes de plus en plus fréquentes ponctuent l’avancée cahotante sur la route de l’Inde et sa mécanique lente et malgré tout robuste leur permettent d’éprouver très loin la continuité continentale. Ce sont de nouveaux engrenages qui se mettent en mouvement dans la perception nouvelle des distances et des reliefs. Elle permet aussi la liberté des voyageurs. Mais elle détermine, comme pour Maillart et Schwarzenbach avant eux, avec leur Ford, une manière nouvelle de rentrer en contact avec les populations rencontrées. La route fait d’eux des nomades d’un genre outillé : car la relation utilise également la Topolino comme une clef dans la mécanique des voyages, et une nouvelle géographie de la décélération.

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