Aude Ripoll


Étudiante en deuxième année de Master Langues, Cultures et Sociétés en Océanie à l’Université de la Polynésie française (UPF). Angliciste de formation, elle s’intéresse en particulier à la littérature anglophone du Pacifique. Lors d’un séminaire public consacré à l’identité polynésienne vue par Stevenson tenu à l’UPF en novembre 2013, elle a notamment présenté ses travaux de recherche sur la question de l’identité polynésienne au contact de l’Occident telle qu’elle apparaît dans « La Bouteille Endiablée » de R. L. Stevenson et The Bone People de Keri Hulme.

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Loxias | 48. | I.

L’identité polynésienne au contact de l’Occident : une étude comparative de la nouvelle « La Bouteille Endiablée » de Robert Louis Stevenson et du roman The Bone People de Keri Hulme

En écrivant « La Bouteille Endiablée », Stevenson dresse le portrait d’une société polynésienne fragilisée, dont les autochtones sont tour à tour attirés par le faste occidental et mus par un désir de conserver leurs coutumes. Cette quête d’harmonie, notamment illustrée par le motif de la construction d’un foyer véritablement accueillant, voit également s’opérer un changement dans la représentation des personnages féminins. Hulme, dans un contexte forcément plus moderne, décrit elle aussi les errements d’une société biculturelle et bouleverse la figure de la femme en littérature. Un intérêt tout particulier sera accordé aux connaissances anthropologiques et mythologiques de Stevenson, qui profite d’un retour aux sources de ses protagonistes pour notamment réhabiliter le principe du don / contre-don. Hulme fait de même en reproduisant le mythe de création maori, depuis Te Kore jusqu’à Te Ao Mārama. Enfin, l’existence même de ces deux œuvres mêlant l’Europe et la Polynésie nous semble témoigner de la possibilité pour la culture occidentale de s’intégrer à la société océanienne. In “The Bottle Imp”, Stevenson describes a vulnerable Polynesian society, its autochthonous population being both enthralled by the opulence of the West and resolute to keep their traditions alive. This quest for stability, which is symbolised by the construction of a welcoming home, also allows female characters to be assigned a more critical role. Hulme, a contemporary author, writes too at length about the turmoil of a bicultural country while revolutionising the traditional depiction of women in literature. Some light will be shed upon Stevenson’s knowledge of anthropology and mythology as he rehabilitates the gift / counter-gift principle when he has his characters return to their roots. As for Hulme, she chooses to repeat the Maori creation myth, from Te Kore to Te Ao Mārama. This will lead us to conclude that both pieces of literature, as hybrids of European and Polynesian cultures, seem to indicate that there is a possibility for the West to be assimilated into the Pacific.

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