Baudelaire (Charles) dans Loxias


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Loxias | 47. | I.

Le « Je » et le Spleen dans Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire

Le visage penché vers le sol, le regard perdu vers un lointain indéfinissable et vague, le sujet romantique emplit l’espace qui l’entoure d’une mélancolie qui s’épanche irrésistiblement. Posture devenue image d’Épinal sur laquelle éclot la poétique baudelairienne ? La question du lien entre le « je » et le spleen dans Les Petits poèmes en prose pose un problème majeur. Qu’est-ce que le « je » dans Le Spleen de Paris ? Ni Baudelaire ni le moi lyrique si l’on en croit le titre du recueil, mais une instance énonciatrice dont l’origine pose problème. Qu’est-ce que le spleen ? ni la mélancolie romantique ni l’épanchement du moi, si l’on en croit Baudelaire, mais un sentiment qui s’inscrit dans et par la ville moderne. Par conséquent, comment envisager le lien entre le « je » et le spleen ? Si le « je » poétique a été tout au long de la première partie du siècle fortement lié à l’épanchement lyrique, s’il était l’origine de la mélancolie, poser la question du lien entre le « Je » et le spleen suppose un déplacement du Romantisme vers la modernité.

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Loxias | 50. | Doctoriales

Le motif des voyages de l’âme chez Baudelaire et Yavorov

La poésie bulgare du début du XXe siècle s’inspire largement des œuvres des poètes français du siècle précédent, parmi lesquels Baudelaire est l’un des plus cités et des plus admirés. Ainsi, l’une des figures emblématiques du « modernisme » bulgare, le poète Péio Yavorov, né en 1878 et mort en 1914, qui pratique le français et effectue plusieurs séjours en France, porte le projet, resté malheureusement irréalisé, de traduction des Fleurs du mal. De plus, Yavorov occupe, dans son pays, une place proche de celle qu’occupe Baudelaire en France. Tous les deux apportent « un frisson nouveau », celui de l’« âme », déchirée entre l’idéal et le dégoût, la beauté et l’ennui métaphysique. Cette proximité pourrait être illustrée par le commentaire comparé des poèmes « Les foules » et « Chanson à ma chanson » qui abordent le même thème, celui des pérégrinations de l’âme dans des intériorités étrangères. Sur ce point, les deux poètes se rencontrent de manière confondante car leurs textes expriment les mêmes entrelacements de contradictions éthiques, d’érotisme et de métaphysique. De cette proximité naissent également les nuances, dues à la spécificité de l’évolution de la poésie française et de la poésie bulgare, montrant à quel point la différente « éducation esthétique », reçue par les générations précédentes, peut éloigner des sensibilités originellement fraternelles.

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