Alice De Georges-Métral


Alice De Georges-Métral est Maître de conférences à l’Université Nice Sophia Antipolis, CTEL. Elle a publié Les Illusions de l’écriture ou la crise de la représentation dans l’œuvre romanesque de Jules Barbey d’Aurevilly (Honoré Champion, 2007). Elle est responsable de l’édition de Du dandysme et de George Brummell de Jules Barbey d’Aurevilly (à paraître aux Belles-Lettres) et de La Retraite de M. Bougran de Joris-Karl Huysmans (à paraître aux éd. Classiques-Garnier). Ses recherches actuelles portent sur Jules Barbey d’Aurevilly, Léon Bloy, J.-K. Huysmans, Octave Mirbeau et Alfred de Musset. Elle publie, par exemple, « Tableaux aurevilliens : la brièveté descriptive comme expansion narrative », La Revue des Lettres Modernes sur Barbey d’Aurevilly, n° 21, « la brièveté », sous la direction de Pascale Auraix-Jonchière, Classiques-Garnier, 2015).

Articles de l'auteur


Loxias | Loxias 39. | Autour des programmes d'agrégation 2013

Ce que le roman libertin fait aux proverbes de Musset dans On ne badine pas avec l’amour, Il ne faut jurer de rien et Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée

À la lecture des comédies de Musset, On ne badine pas avec l’amour,Il ne faut jurer de rien et Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, on constate qu’une synergie s’opère entre l’hypertextualité, le libertinage et la valeur du langage. Car à l’évidence, le libertinage est bien moins présent dans les mœurs des personnages que dans leurs références culturelles et leurs dialogues. Valentin et Perdican connaissent Clarisse Harlowe et Les Liaisons dangereuses par cœur, Camille et la marquise d’ll faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ont bien trop lu pour ne pas se fantasmer en marquise de Merteuil. Cependant, la fonction assignée à ces références issues du siècle précédent, quoiqu’omniprésentes, est mise à mal par une écriture qui n’a de cesse de miner les hypotextes comme le sémantisme des mots. Nous interrogerons au cours de cet article les rapports de renversements incessants qui bouleversent la valeur des hypotextes et du langage dans ces trois pièces de Musset.

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Loxias | 47. | I.

Le « Je » et le Spleen dans Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire

Le visage penché vers le sol, le regard perdu vers un lointain indéfinissable et vague, le sujet romantique emplit l’espace qui l’entoure d’une mélancolie qui s’épanche irrésistiblement. Posture devenue image d’Épinal sur laquelle éclot la poétique baudelairienne ? La question du lien entre le « je » et le spleen dans Les Petits poèmes en prose pose un problème majeur. Qu’est-ce que le « je » dans Le Spleen de Paris ? Ni Baudelaire ni le moi lyrique si l’on en croit le titre du recueil, mais une instance énonciatrice dont l’origine pose problème. Qu’est-ce que le spleen ? ni la mélancolie romantique ni l’épanchement du moi, si l’on en croit Baudelaire, mais un sentiment qui s’inscrit dans et par la ville moderne. Par conséquent, comment envisager le lien entre le « je » et le spleen ? Si le « je » poétique a été tout au long de la première partie du siècle fortement lié à l’épanchement lyrique, s’il était l’origine de la mélancolie, poser la question du lien entre le « Je » et le spleen suppose un déplacement du Romantisme vers la modernité.

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