Magali Nirina Marson


D’origines réunionnaise et malgache, Magali Nirina Marson, docteur ès littérature française et comparée de Paris IV, Sorbonne (CIEF), est actuellement Maître de conférences à l’Université d’Antananarivo (FLSH), à Madagascar. (http://www.savoirsenpartage.auf.org/chercheurs/6408/ et http://encls.net/ ?q =profile/magali-nirina-marson). Comparatiste, elle est spécialiste des littératures malgaches anciennes (Sorabe ou « manuscrits arabico-malgaches », des XIIIe-XVe siècles et Tantaran’ny andriana ou L’Histoire des rois de L’Imerina, du XIXe siècle, entre autres) ainsi que des littératures francophones des Suds et indocéanes (Comores, La Réunion, Madagascar, Maurice, Mayotte). Elle a coordonné, avec Raharimanana Jean-Luc, "Les Comores : une littérature en archipel", le n° 19 d’Interculturel Francophonies (publié à Lecce, en Italie), en Juillet 2011 (http://www.fabula.org/actualites/interculturel-francophonies_46152.php et http://www.culturessud.com/contenu.php ?id =629) ; « Regards croisés sur la littérature réunionnaise de langue française de langue française », avec Andrea Cali, le n° 26 de la revue littéraire romaine Plaisance, aux Éditions Pagine, actuellement sous presse. Sa thèse, intitulée « Insularités « india-océanes » : le rapport paradoxal à la terre natale dans les littératures malgache, mauricienne et réunionnaise d’expression française », sera publiée sous peu.

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Loxias | Loxias 37. | I.

Le ressassement ou la poétique de l’essai répété dans les littératures indocéanes

Les Comores, Mayotte, Madagascar, Maurice, La Réunion, étant rarement étudiées ensemble, il nous a paru intéressant de réunir en corpus les romans de figures contemporaines représentatives de ces champs littéraires francophones. Les auteurs y représentent leur terre natale de façon particulière. Omniprésente, elle semble obsession, sujet qui assiège l’écriture. Tout, dans La République des imberbes, de Mohamed Toihiri et Le Bal des mercenaires, d’Aboubacar Saïd Salim (Comores) ; La Fille du polygame, de Nassur Attoumani et L’Épilogue des noyés, d’Alain-Kamal Martial (Mayotte) ; Nour, 1947 et L’Arbre anthropophage, de Raharimanana (Madagascar) ; L’Arbre-fouet et Eve de ses décombres, d’Ananda Devi (Maurice) ; ainsi que dans L’Aimé et Quartier-trois-lettres d’Axel Gauvin, (La Réunion), apparaît comme pré-texte pour dire le lieu, les sentiments qu’il inspire au natif. Le rapport des auteurs et protagonistes à leur insularité est cependant d’emblée problématique. Empreint d’une intensité particulière, il est paradoxal : attachement singulier et répulsion. Le natif est défini comme né sur l’île mais en ayant, surtout, le souci.L’île préoccupation, redite, semble signal et signe, sur lesquels se pencher pour en identifier les motivations, le sens. En quoi, induit par une conjoncture née d’une histoire prédatrice se répétant depuis l’origine, la re-présentation du lien au lieu natal austral est-elle symptomatique d’un « mal » plus profond, commun aux cinq terres ?

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