Paris, Classiques Garnier, « Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance européenne », n° 73

2012

ISBN 978-2-8124-0608-9

661 pages

Alors que la métaphore du langage doux comme le miel habite l’imaginaire littéraire, peu de travaux d’ensemble ont tenté de cerner la notion de douceur, à l’inverse de la polémique et de la satire. Loin d’opposer douceur et violence, les études réunies ici examinent le rôle de la douceur dans les processus d’écriture et s’organisent selon quatre grands axes fondamentaux : douceur et vie spirituelle, douceur et vision du monde, douceur et représentation artistique, et écritures de la douceur, de façon à tracer une véritable histoire de la douceur créatrice, depuis l’Antiquité et la parole emmiellée jusqu’au XVII^e siècle et l’adoucissement galant.

Cet ouvrage rassemble les actes du colloque organisé au sein du CTEL par Hélène Baby, spécialiste de la tragi-comédie et auteur de plusieurs travaux sur le théâtre et la théorie dramatique au XVII^e siècle, et Josiane Rieu, spécialiste de la poésie et auteur de plusieurs travaux sur l’esthétique et la spiritualité au XVI^e siècle, sont professeurs de littérature française à l’Université de Nice-Sophia Antipolis et membres du CTEL.

Table des matières

Introduction générale

Chapitre premier : douceur et vision du monde

François Roudaut, Quelques remarques sur la notion de douceur chez Guy Le Fèvre de la Boderie dans ses rapports avec Marsile Ficin

Yvonne Bellenger, Montaigne et la douceur

Béatrice Périgot, Le dialogue humaniste comme conversion à la douceur

Alessandra Preda, Les traités de savoir-vivre et la douceur : le paradigme italien

Bruno Petey-Girard, Les voies de la douceur en temps de guerre sous Henri iii

Paul Léon, Doux comme un lion : de la « légende dorée » hiéronymienne à la rhétorique picturale de Carpaccio

Marie-Madeleine Fragonard, Douceur et conversion

Marie-Claude Canova-Green, Plus doux que juste : Louis xiii au miroir des entrées (1610-1643)

Chapitre deuxième : douceur et vie spirituelle

Laurence Gosserez, La douceur dans l’Exameron d’Ambroise de Milan

Évrard Delbey, Venance Fortunat, lecteur chrétien de Quintilien : d’une rhétorique de la douceur à une religion de la douceur

Gérard Gros, La douceur du nom de Marie. Étude sur la sensibilité religieuse de Gautier de Coinci

Josiane Rieu, « Fureur non pas fureur mais doux eslancement » ; douceur et expérience mystique chez Pierre de Croix

Viviane Mellinghoff-Bourgerie, Dulcedo dei lenitas hominis. Théorie et pratique de la douceur selon François de Sales

Tony Gheeraert, « Ineffables douceurs ». Suavité de Port-Royal

Chapitre troisième : Représentations esthétiques de la douceur

Stéphanie Le Briz-Orgeur, Expressions théâtrales médiévales de la « doulceur » du Christ : Étude comparative de la Passion d’Arras et de la Passion d’Arnoul Gréban

Daniela Mauri, Douceur et violence chez les personnages féminins des romans de Beroalde de Verville

Perry Gethner, Douceur et galanterie dans les tragédies lyriques de Quinault

Liliane Picciola, De l’adoucissement des comédies et tragi-comédies d’intrigue par les pauses poétiques et musicales

Myriam Dufour-Maître, Corneille, une dramaturgie douce

Hélène Baby, La douceur dans le vocabulaire de la critique dramatique au xvii^e siècle

Annick Fiaschi-Dubois, De la douceur dans la musique française du xvii^e siècle : une catégorie esthétique emblématique d’un bon goût français qui s’opposerait au « picquant » des Italiens

Chapitre quatrième : Écritures de la douceur

Jacqueline Assaël, « L’éternelle élégie de mes larmes » (Troyennes, v. 119). Douceur de la plainte tragique

Sylvie Ballestra-Puech, Le miel et l’absinthe : la poétique de la douceur selon Lucrèce

Philippe Marty, Dolce du Canzoniere de Pétrarque

Mireille Huchon, Les doux poètes de Louise Labé

Corinne Noirot-Maguire, L’envers de la « douce rapine » : Du Bellay et la résistance au ravissement

Dominique Voisin, Existe-t-il un genre de la douceur chez Horace ? Du vocabulaire de la douceur au genre de la douceur

Jean Leclerc, Entre le rire et le doux-amer : pour une analyse sociohistorique de la satire en France au xvii^e siècle

Jean-Yves Vialleton, Suavitas et venustas : l’idéal de la Vénusté à l’âge classique

Véronique Montagne, Les contours de la douceur à la Renaissance : les commentaires de Jean Sturm (1507-1589)

Lucile Gaudin-Bordes, Y a-t-il des marqueurs stylistiques de la douceur

Bibliographie

Index