tragédie dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 35 | I.

L’Orestie ou les pièges de la symétrie

La symétrie tient une place essentielle dans l’Orestie, tant du point de vue formel (effets de symétrie poétiques ou dramaturgiques) que du point de vue idéologique (la loi du Talion). Si cette symétrie semble gouverner les rapports qui unissent Agamemnon aux Choéphores, les Euménides posent problème dans la mesure où s’y joue une rupture de ces symétries, avant que le dénouement ne réinstaure, via la conversion des Érinyes en Bienveillantes, une symétrie non plus destructrice mais bienfaisante. L’hypothèse ici défendue est que les difficultés d’interprétation posées par cette rupture peuvent être surmontées si l’on prend en compte la mutation de registre, de la tragédie à la comédie, dont témoignent en particulier les Euménides : la subversion générique devient alors la clé de la conversion idéologique.

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Loxias | Loxias 43. | I. Questions de Littérature comparée à l'agrégation de Lettres modernes

« Kalein ». Éléments et notes pour un commentaire composé de Lysistrata, v. 1 à 139

À côté du destin tragique qui s’abat sur un essentiellement, la fortune comique ou heureuse est affaire de tous, de rassemblement, de changement, déguisement, l’un pour l’autre et avec l’autre, de versabilité ou mutabilité universelles ; elle a partie liée avec la démocratie, et la démocratie avec la fête et l’utopie. Cela se dit, dans le premier temps de cet article à partir du mot grec « kalein » et du mot anglais « atone ». Ensuite, et dans cette perspective, sont proposés, dans les deuxième et troisième parties, des éléments en vue d’un commentaire composé du début de Lysistrata (v. 1 à 139).

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Loxias | Loxias 45. | I. | Philosophie de l'imagination aérienne

Mouvements du ciel et tournoiement des sorts chez Euripide : le tourbillon d’Hélène, les emboîtements des Phéniciennes

Euripide est un poète de l’ancien et du neuf. On le voit dans Hélène où la lecture d’une image météorologique de l’instabilité des sorts (711-715) mettrait en relation l’expression renouvelée d’une idée ancienne, le déroulement dramatique, la vision de l’ondoyance du monde et les représentations de la Nouvelle musique. Ce jeu de correspondances se retrouve autrement dans les Phéniciennes où les évocations du ciel et des phénomènes célestes ouvrent et ferment les emboîtements de la pièce. Euripides is fond of combining old and new. In Helen, by recognizing meteorological imagery in a difficult passage (711-715), we can see a poetic correlation between the images of the mutability of fortune, the plot, the conception of an ever whirling and undulating world and the New music. Such relations are present in the internal openings and endings of Phoenissae which evocations of sky and celestial phenomenons make clear.

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Loxias | 55 (déc. 2016). | I.

Le personnage de Tecmesse dans l’Ajax de Sophocle

Comme Ismène dans Antigone ou Chrysothémis dans Électre, Tecmesse est, selon une technique chère à Sophocle, une femme proche du héros qui l’aime et voudrait l’empêcher d’agir dans un sens qui mette en danger sa vie. Sa position d’esclave, de compagne et de mère en font un personnage unique dans le théâtre conservé de Sophocle. Dans Ajax, Tecmesse est tout à la fois celle qui pleure sur les malheurs en cours, une narratrice des événements qui précèdent la tragédie, un personnage engagé dans l’action, un dramaturge metteur en scène qui décide s’il convient ou pas de montrer Ajax ensanglanté aux spectateurs et une moraliste qui se réfère à des principes parfaitement acceptables pour le public. Like Ismene in the Antigone or Chrysothemis in the Electra, Tecmessa is, according to a technique loved by Sophocles, a woman close to the main hero whom she loves and would like to prevent him from acting in a way that will damage his life. As a slave, a companion and a mother, she is a unique character in the remaining plays of Sophocles. In the Ajax, Tecmessa has many dimensions. She is someone who cries at the misfortunes which are happening in the play, a narrator of the events which had taken place just before the beginning of the tragedy, a character committed to being involved in the action, a director who decides whether or not she will show Ajax covered with blood to the spectators and a moralist who stands by principles fully understandable by the public.

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Loxias | 79. | I.

« Plus les Tragédies sont cruelles plus elles sont excellentes ». Représentations de la violence dans le théâtre tragique de Tristan

L’article s’attache à étudier les modalités d’expression de la violence dans la tragédie tristanienne. Constitutive même du genre tragique, la violence, qu’elle se traduise par des gestes ou des paroles, y fait l’objet de traitements qui visent à la sublimer en vue de la production d’un plaisir esthétique. L’hypotypose, qui caractérise volontiers les récits de mort, fait ainsi partie de l’arsenal rhétorique que mobilise le poète dramatique. Mais il s’agit également de prendre en compte les traits distinctifs de chacune des pièces du programme, et une attention particulière est alors accordée au suicide de la Fille du mufti : tout brutal qu’il est, l’acte par lequel se termine Osman procède d’une syllepse de sens, révélatrice des subtilités de l’imaginaire tristanien. En dernière instance, il apparaît que la représentation ou l’évocation de la violence est porteuse d’enjeux éthiques, qui renseignent sur la fonction édifiante du théâtre de Tristan. This article examines the ways in which violence is expressed in the tragedy of Tristan. As a constituent of the tragic genre, violence, whether expressed through gestures or words, is subject to treatments that aim to sublimate it in order to produce aesthetic pleasure. Hypotyposis, which readily characterises death stories, is thus part of the rhetorical arsenal used by the dramatic poet. But it is also a question of taking into account the distinctive features of each of the plays in the program, and particular attention is then paid to the suicide of the Mufti's Daughter: however brutal it may be, the act with which Osman ends proceeds from a syllepsis of meaning, revealing the subtleties of the Tristan’s imaginary. In the final analysis, it appears that the representation or evocation of violence carries ethical stakes, which inform the edifying function of Tristan's theatre.

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