Olimpia Gargano


Olimpia Gargano est chercheuse associée en Littérature Comparée au laboratoire CTELA de l’Université Côte d’Azur et traductrice littéraire de l’anglais, du français, de l’allemand. Sa recherche porte sur l’image de l’Albanie dans la culture européenne moderne et contemporaine. Parmi ses publications les plus récentes, la première traduction italienne de M. Edith Durham, High Albania (1909), publié sous le titre Nella terra del passato vivente. La scoperta dell’Albania nell’Europa del primo Novecento (Besa, Lecce, 2016), et Au Pays des Skipetares. L’Albanie dans l’imaginaire européen des XVIe-XIXe siècles, Paris, Spinelle, 2020.

Articles de l'auteur


Loxias | Loxias 34 | Doctoriales VIII

Le voyage en Albanie d’Isadora Duncan, entre autobiographie et fiction romanesque

En 1913, Isadora Duncan visita l’Albanie. C’était l’un des moments les plus durs dans la vie de la célèbre danseuse : quelques semaines avant, à Paris, elle avait perdu ses deux enfants, noyés suite à un accident dans lequel la voiture où ils voyageaient était tombée dans la Seine. Son voyage avait été narré par elle-même dans son autobiographie, My Life (1927), publiée peu après sa mort à Nice, le 14 septembre du même an. De nos jours, l’écrivain Luan Rama a dédié au séjour d’Isadora Duncan en Albanie son roman Santa Quaranta (Tirana, 2005), pas encore traduit de l’albanais. Il avait été seulement au tout début du XIXe siècle, sous l’effet de la vogue du « Grand Tour », que des voyageurs européens avaient commencé à considérer l’Albanie comme une destination qu’il convenait de visiter expressément. Entre les premiers témoignages littéraires qui lui furent expressément dédiés, se signalèrent celles de François Pouqueville et de Lord Byron. À partir de l’épisode qui concerne le voyage d’Isadora Duncan en Albanie, cet article se propose de mettre en contraste le récit autobiographique et la réélaboration romanesque du même sujet, sur la toile de fond du profil de la perception culturelle de l’Albanie entre les siècles XIXe-XXe In 1913, Isadora Duncan travelled to Albania. She was having a very hard time in her life, as some weeks before, in Paris, both her children had died after drowning in the Seine because of a car accident. She told about her travel in the autobiography My Life (1927), published after her death in Nice, on September 14 of the same year. In a novel published in 2005, the Albanian writer Luan Rama dedicated to the Duncan’s travel his novel Santa Quaranta, not yet translated from the Albanian language. It was only at the very beginning of 19th century, during the « Grand Tour » era, that some European travelers started to consider Albania as a place which was worth visiting in its own right. Among the first literary evidences dedicated to the country, the most remarkable were the works of François Pouqueville and Lord Byron. Starting from the episode regarding Isadora Duncan, this article intends to point out a comparison between the autobiographic account and the fictional working-out of the same topic, on the background of the cultural depiction of Albania in the 19th- 20th centuries.

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Loxias | 68. | II.

Au pays des Skipetares. L’Albanie dans l’imaginaire européen des XVIe– XIXe siècles

“Paris, Spinelle, janvier 2020 978-2-37827-162-6 Site web de référence : https://www.editions-spinelle.com/index.php/connaissances/sciences-sociales/histoire/au-pays-des-skipetares L’Albanie est demeurée longtemps l’un des endroits européens les plus méconnus. Aux yeux des étrangers, ce petit coin des Balkans qui, depuis la fin du XVe siècle, était resté pendant presque cinq cents ans sous la domination ottomane était un mystérieux avant-poste de l’Islam au cœur de l’Europe. ...”

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Loxias | 81. | I.

Transformations d’un Code. Les adaptations littéraires du code coutumier albanais, du roman à la bande dessinée

Cet article vise à mettre en évidence des formes et des méthodes d’adaptation du code coutumier connu sous le nom de Kanun qui a réglementé la vie publique et privée en Albanie pendant des siècles, afin d’identifier à travers eux d’éventuelles similitudes et différences avec les traits caractérisant l’image de l’Albanie dans la culture européenne. Dans ce but, on aborde ici le roman Avril brisé d’Ismail Kadaré (1978) et le roman en bande dessinée Albanie. La loi du Kanun (2010), tous deux basés sur le code coutumier albanais. Ces œuvres ont été analysées en ce qui concerne leurs relations avec le Kanun, sur le fond de leur espace géocritique, entendu comme un espace cartographié au moyen d’études littéraires et culturelles. Les résultats suggèrent que l’observation des représentations visuelles, comme c’est notamment le cas du roman en bande dessinée, peut fournir des indices utiles dans le domaine des études comparatives spécifiquement axées sur l’analyse de l’image et de l’imaginaire. This article deals with forms and methods of adaptation of the customary code known as Kanun that regulated public and private life in Albania for centuries, in order to identify possible similarities and differences of the features characterizing the image of Albania in European culture. This aim in mind, we here look into the novel Broken April by Ismail Kadaré (1978) and the French graphic novel Albanie. La loi du Kanun (2010), both based on the Albanian customary code. These oeuvres have been analyzed with regard to their relationship with the Kanun, against the background of their geocritical space, understood as a space mapped by means of literary and cultural studies. The results suggests that the observation of visual representations, as is in particular the case of the comic novel analyzed in this article, may provide useful clues in the field of comparative studies specifically focused on the analysis of the image and the imaginary.

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