Jean Soumahoro Zoh


Jean Soumahoro Zoh a soutenu en novembre 2008 une thèse de doctorat sur la représentation des personnages féminins chez Calixthe Beyala et Assia Djebar à l’Université de Cocody-Abidjan. Il est depuis mars 2009 enseignant chercheur en littérature générale et comparée au département de Lettres Modernes à l’Université de Bouaké (Côte d’Ivoire). Ses recherches actuelles portent sur l’écriture africaine des femmes. Il s’intéresse plus particulièrement à l’œuvre de Calixthe Beyala, romancière sur laquelle il a publié un article intitulé « L’œuvre romanesque de Calixhe Beyala et la problématique d’une écriture africaine au féminin », paru dans la revue Intercâmbio 2è série n° 2 (2009).

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La représentation de l’exil chez Calixthe Beyala

Calixthe Beyala fait partie des écrivains expatriés pour qui l’exil, loin d’être synonyme de bannissement, de séjour obligé et pénible, représente au contraire un véritable salut. « L’exil résout beaucoup de choses […]. L’exil me donne la liberté qui m’est refusée, l’exil me donne la parole qui m’est refusée, l’exil est ma survie », déclarait-elle dans une interview qu’elle accorda à Emmanuel Matateyou en 1994. L’article se propose de montrer que cette vision de l’exil qui fait de Beyala une « victime de l’aliénation culturelle » a une incidence sur son écriture notamment sur le regard que ses personnages féminins jettent sur leur pays d’origine et l’espace d’accueil. Ainsi la France, pays d’exil pour la plupart des figures féminines, apparaît aux yeux de ces dernières comme un espace de refuge, et d’épanouissement. Calixthe Beyala belongs to those expatriate writers whose exile, far from being synonymous with banishment, forced and painful stay, represents on the contrary a real salvation. “Exile deals with a lot of things […]. Exile gives me freedom I have been refused, exile offers me the speech I have been denied, exile is my survival”, she stated in an interview to Emmanuel Matateyou in 1994.The intention of this article is to show that this vision of exile which makes Beyala a “victim of cultural alienation” has a direct impact on her writing, namely on the expression of her female characters give on towards their homeland and countries of refuge. Thus, France, country of exile for most female figures, appears to them as a land of refuge and emancipation.

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