condition féminine dans Loxias


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Loxias | Loxias 32 | I.

« Qu’elles parlent maintenant qu’ils se taisent à jamais… » Une parole féminine débondée par la mort, de Beauvoir à Ananda Devi

Face à la mort d’un proche, des femmes prennent soudain la parole. Simone de Beauvoir avait évoqué la mort de sa mère dans Une mort très douce en 1964, puis celle de Sartre en 1981 dans La Cérémonie des adieux. Ces textes avaient parfois choqué par leur sincérité. De même, Annie Ernaux a consacré deux livres à la mort de ses parents, La Place et Une femme. Ce ne sont que deux exemples de cette écriture féminine rendue nécessaire par la confrontation avec la mort : le deuil remet si profondément en cause l’existence que la vie ne peut s’envisager  après cette étape. Dans des espaces où la parole féminine s’exprime plus difficilement, une autre raison de rompre le silence apparaît : par la voie du roman, le deuil ou l’agonie sont l’occasion de venger de longues années de silence forcé, de parole rentrée. Mariama Bâ, dans Une si longue lettre avait ainsi fait raconter sa vie à une veuve juste après le décès de son époux. Ananda Devi consacre Le Sari vert à l’agonie d’un vieil homme qui a tyrannisé sa vie durant sa femme, sa fille puis sa petite fille : ces deux dernières tentent de lui extorquer sur son lit de mort le secret du décès de sa femme. Dans ces romans, l’objet n’est pas tant le chagrin devant l’irrévocable que l’occasion d’exprimer le silence qui entoure la condition des femmes.

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Loxias | 70. | I.

La folie féminine dans La fuente enterrada de Carmen de Icaza : folie sociale ou folie psychique ?

L’article porte sur la construction de l’état de folie chez un personnage féminin du roman La fuente enterrada de Carmen de Icaza publié en 1947, en pleine apogée du franquisme. Le mari d’Irene décide de la faire interner en hôpital psychiatrique et ce séjour en institution soulève d’importantes interrogations : la définition de la folie chez les femmes, les conditions d’enfermement dans les années 50 en Espagne, le rôle des hommes au sein d’une société patriarcale et enfin l’enfermement physique prometteur de soin ou générateur d’une démence sociale. The paper questions the construction of madness in a female character in the novel La fuente enterrada by Carmen de Icaza, published in 1947, in the climax of the Francoist dictatorship. Irene’s husband decides to commit her in a psychiatric hospital and this stay in an institution raises a lot of interrogations: the definition of madness among women, the detention conditions in the 50’s in Spain, the role of men in a patriarchal society and at last the physical detention promising care or being a factor of social insanity.

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