ville dans Loxias


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Loxias | Loxias 30 | Doctoriales VII

La Havane ou l’espace gynémorphe dans Te di la vida entera de Zoé Valdés

La question urbaine est centrale dans Te di la vida entera de Zoé Valdés. Ce roman, publié en 1996, interpelle le lecteur particulièrement sur les interférences entre les personnages et la capitale havanaise. Aussi, La Havane acquiert-elle dans ce récit des dimensions symboliques allant de l’exploration de l’inconnu, de la fuite ou de la libération, jusqu’aux extrêmes d’une sensualité bien locale. L’évocation de cette métropole est sans équivoque un référent latino-américain qui met en évidence tous les fantasmes de ses habitants, lorsqu’ils sont accompagnés, en sourdine, de sons lancinants. C’est probablement pour cette raison que ce lieu magique agisse sur les personnages comme une énergie vivante, Cuca, le personnage principal de Te di la vida entera est à l’image de la capitale cubaine : tantôt joyeuse, tantôt morose, tantôt impassible, tantôt chaleureuse, elle se substitue volontiers à sa ville dans un jeu envoûtant de réciprocité. Certaines métaphores, récurrentes dans le récit, trahissent ainsi le vrai motif de l’écriture valdésienne : pécheresse comme le lieu qui l’accueille, Cuca ou La Havane, deviennent alors un lieu de risque où femme et ville présentent le même visage, à la fois attirant et répugnant.

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Loxias | Loxias 37. | I.

Poétique de la ville dans l’œuvre d’Ananda Devi

Cet essai s’intéresse à la mise en écriture du phénomène urbain dans l’œuvre d’Ananda Devi. Prenant en compte les jeux de langages hétéromorphes à l’œuvre dans certains de ses récits, il montre, à la lumière des présupposés théoriques et méthodologiques de la sémiologie urbaine de Roland Barthes (1985), que la ville métaphorise les mutations sociopolitiques, économiques et culturelles, ainsi que les dynamiques identitaires propres à la complexité des sociétés contemporaines. En tant que l’un des phénomènes les plus puissants des sociétés postmodernes, la ville déroule et tisse à l’infini les motifs de l’errance, de l’exclusion, de la pauvreté et de la mort, qui sont autant de réalités du vécu insulaire ou subcontinental contemporain qu’une certaine littérature exotisante a souvent tenté d’ignorer.

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Loxias | 60. | I.

Archéologie et Ville chez Michel Butor et Henri Maccheroni

Béatrice Bonhomme montre combien le rêve d’une sorte de totalité scripturale-picturale hante le travail de Michel Butor. On connaît l’impressionnante quantité de livres d’artistes qu’il a fait jour après jour dans une exigence de totalité alchimique, dans un rêve de création et de savoir absolus. Parmi les très nombreux peintres avec lesquels l’écrivain a collaboré, Henri Maccheroni est sans doute un de ceux qui comptent le plus pour Michel Butor, peintre avec lequel il a bâti une véritable œuvre croisée. Cette communication suivra donc le cheminement complice de ces deux créateurs à travers leur grand thème fondateur de l’archéologie et de la ville dans l’entrelacement des formes de création scripturale et picturale.

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