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Loxias | Loxias 30 | Doctoriales VII

Une lueur d’espoir au cœur des Troubles nord-irlandais : Pentecost de Stewart Parker

Bien qu’écrite en 1987, la dernière pièce de théâtre de Stewart Parker (1941-1988), Pentecost, est un huis clos dramatique se déroulant sur toile de fond historique. Elle renvoie le spectateur treize ans en arrière afin que l’action couvre la première partie de l’année 1974. A cette date, une grève d’ouvriers loyalistes mettait un terme au pouvoir exécutif du gouvernement de partage du pouvoir entre nationalistes et unionistes en Irlande du Nord. Pour Parker, cette défaite politique représentait l’événement le plus décourageant dans le processus de réconciliation entre les communautés protestante et catholique en Irlande du Nord. Dans cette dernière œuvre, le dramaturge relate les Troubles, censés être de nature religieuse, et, à travers cet épisode précis de l’histoire nord-irlandaise, il rappelle le traumatisme, autant physique que psychologique, qu’ils générèrent. Pourtant, il garde foi en l’être humain. L’homme, non la religion, est à l’origine de ce conflit, et il lui incombe d’y remédier. Even if he wrote his last play, Pentecost, in 1987, Northern Irish playwright Stewart Parker (1941-1988) was more interested in dealing with the events which had taken place in 1974 in his Province. Indeed, it was in this year, throughout Pentecost, that a loyalist workers’ strike brought down the Executive of the power-sharing government between the nationalists and the unionists. Parker considered this collapse to be “the most hopeless moment in the history of Northern Ireland”. Throughout his last play Parker writes on the Troubles, which are said to stem from religious divisions; and through this particular episode, he recalls the trauma that they engendered, the disaster, physical and psychological, they led to. Yet, he still has faith in human beings. Man, not religion, is at the origin of the conflict, and he must solve it on his own.

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Loxias | 54 | I.

Dystopia as a narrative keyword: Tawada Yōko’s responses to Japanese 3/11

Le 11 mars 2011 à 14h46 l’écrivaine japonaise Tawada Yōko se trouvait à Berlin, à des kilomètres de son pays d’origine. Pourtant, l’auteure a subi les effets du tremblement de terre de magnitude 9 qui a frappé la côte du Tōhoku à ce moment-là. Quand le tsunami a touché la côte, balayant tout ce qui avait été épargné par le tremblement de terre, les répliques sismiques ont frappé Tawada et se répercutent aujourd’hui dans ses dernières œuvres. D’abord, Fushi no Shima (« L’île de la Vie éternelle ») publié dans la collection « Sore demo sangatsu wa, mata » : un récit de dix pages sur une île morte, c’est-à-dire le Japon. Ensuite, après des années de silence sur le thème du Daishinsai, la collection de récits publiés en 2014 par le titre évocateur Kentōshi (« Le Messager de la Lanterne votive ») résonne encore l’écho du lendemain : Tawada imagine un scénario catastrophe dans un avenir proche clairement influencé par le désastre du 2011. La clé dystopique adoptée par l’auteur pour ces narrations après Fukushima représente l’œil de la caméra par laquelle l’écrivain observe le 11 mars japonais. Cet article a pour objectif d’analyser ces réponses du Tawada Yōko au 3/11 japonais à l’aide du journal écrit par l’auteur durant ces journées et publié sous le titre français Journal des jours tremblants : Après Fukushima. Abstract en anglais On 11th March 2011 at 2:46 PM the Japanese writer Tawada Yōko was in Berlin, miles away from her Japanese homeland. Still, the author got affected by the 9 magnitude earthquake that stroke Tōhoku coast at that time. As the tsunami came to shore wiping out everything that was spared by the quake, the aftershocks reached Tawada and now reverberates in some of her last new literary works. First, Fushi no Shima (“The Island of the Eternal Life”) published in the collection Sore demo sangatsu wa, mata : a ten-page story about a no more lively island, namely, Japan. Then, after years of muteness regarding the Daishinsai topic, the 2014 collection of novels published under the evocative title Kentōshi (“The messenger of the votive lantern”) resonates the echo of that aftermath again : Tawada imagines a forthcoming catastrophic scenario clearly influenced by 2011 disaster. The dystopian keyword adopted by the author for these post-Fukushima narratives represents a camera lens through which the writer observes Japanese 11th March. This brief article aims to investigate these two Tawada Yōko’s responses to Japanese 3/11 with the aid of the journal the author wrote during those days and published under the French title Journal des jours tremblants : Après Fukushima.

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