Madagascar dans Loxias


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Loxias | Loxias 30 | Doctoriales VII

Jean-Luc Raharimanana ou l’expérience de la violence

Jean-Luc Raharimanana (Madagascar, 1967) est une des figures littéraires les plus reconnues de la nouvelle génération d’écrivains de langue française dans la région de l’Océan Indien. Son œuvre, viscéralement rattachée à la Grande Île dont il décrit les douleurs et les stigmates, dérange et choque par sa mise en scène crue et brutale de la violence. Par ailleurs, s’il ne fait pas de doute que les textes de Raharimanana proposent une expérience de la violence, celle-ci s’opère à un double niveau. En effet, l’écriture du Malgache pose non seulement la question de la représentation de la violence, mais aussi celle de la violence de la représentation. Cet article vise à présenter les mécanismes de cette écriture qui s’élabore dans la (dé)monstration d’une violence spectaculaire mais aussi dans un emploi particulier de la langue. Ce travail a bénéficié du concours de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) : http://www.auf.org. Jean-Luc Raharimanana (Madagascar, 1967) is one of the most remarkable figures of the new generation of Francophone writers from the Indian Ocean. His literary works, viscerally attached to his natal island, Madagascar, describing its sufferings and stigmata, shocks and disturbs the reader by its crude and brutal representation of violence. Furthermore, despite the fact that it makes no doubt that the works of Raharimanana suggest an experience of violence, the latter occurs at two different levels. Indeed, his books are not only characterised by the representation of violence but also by the violence of the representation. This article aims at presenting the functioning and mechanisms of Raharimanana’s writing which unfolds itself in the (dé)monstration of violence as spectacular but also in the deconstruction of formal aspects of language.

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Loxias | Loxias 37. | I.

Le ressassement ou la poétique de l’essai répété dans les littératures indocéanes

Les Comores, Mayotte, Madagascar, Maurice, La Réunion, étant rarement étudiées ensemble, il nous a paru intéressant de réunir en corpus les romans de figures contemporaines représentatives de ces champs littéraires francophones. Les auteurs y représentent leur terre natale de façon particulière. Omniprésente, elle semble obsession, sujet qui assiège l’écriture. Tout, dans La République des imberbes, de Mohamed Toihiri et Le Bal des mercenaires, d’Aboubacar Saïd Salim (Comores) ; La Fille du polygame, de Nassur Attoumani et L’Épilogue des noyés, d’Alain-Kamal Martial (Mayotte) ; Nour, 1947 et L’Arbre anthropophage, de Raharimanana (Madagascar) ; L’Arbre-fouet et Eve de ses décombres, d’Ananda Devi (Maurice) ; ainsi que dans L’Aimé et Quartier-trois-lettres d’Axel Gauvin, (La Réunion), apparaît comme pré-texte pour dire le lieu, les sentiments qu’il inspire au natif. Le rapport des auteurs et protagonistes à leur insularité est cependant d’emblée problématique. Empreint d’une intensité particulière, il est paradoxal : attachement singulier et répulsion. Le natif est défini comme né sur l’île mais en ayant, surtout, le souci.L’île préoccupation, redite, semble signal et signe, sur lesquels se pencher pour en identifier les motivations, le sens. En quoi, induit par une conjoncture née d’une histoire prédatrice se répétant depuis l’origine, la re-présentation du lien au lieu natal austral est-elle symptomatique d’un « mal » plus profond, commun aux cinq terres ?

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