fidélité dans Loxias
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Loxias | Loxias 29 | I. | 1. Eros
Du Vampirisme aux corps partagés : morales de l’érotisme et choix de traduction
Avec pour vertus cardinales la fidélité, la lucidité et le raisonnement, l’activité traductrice se situe a priori à des milles de l’érotisme compris comme subversion ou abandon aux pouvoirs de la chair. Pas de vampire ici, pas de nuit magique où se chercheraient les codes d’une alchimie du Verbe. Le traducteur ne suscite pas la même mythologie que le Créateur.
Loxias | Loxias 29 | I. | 3. Rencontres
Naiô. Désir du propre (Hölderlin et Sophocle, Ajax, v. 596-598)
La traduction poétique désire potentialiser (répéter, commémorer, célébrer) une occurrence insubstituable ; ainsi le verbe « naiein », dans Ajax de Sophocle, pour désigner « l’habiter » ou l’être de l’île de Salamine, est-il reçu par Hölderlin comme exprimant de manière irremplaçable le propre de l’habiter. « Naiein » ne cessera pas de hanter sa poésie, et en particulier l’emploi qu’il fait de l’allemand « wohnen ». L’intraduisible, l’inatteignable, suscite, de cette manière, le désir de traduire, toujours renouvelé. The hypothesis is that the desire to translate can be triggered off when one feels that a word, a text or any utterance ist untranslatable. The act of translating amounts then to celebrating or commemorating the untranslatable. So Hölderlin celebrated in his own poetry the Greek verb « naiein » that he found in a verse by Sophocles.