Antiquité dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 26 | Doctoriales VI

Qu’est-ce que la perfection d’une œuvre d’art pour Pline l’Ancien ?

Dans les livres que Pline l’Ancien consacre, notamment, aux productions artistiques, l’auteur soulève la question de la perfection et de l’imperfection des œuvres peintes et sculptées. À ce compte, il convient d’en apprécier la formulation et la portée dans le projet d’ensemble de l’Histoire naturelle ; de fait, le propos ne saurait être réduit à une considération esthétique, pour significative qu’elle soit dans notre connaissance de la littérature critique des arts visuels dans l’antiquité gréco-romaine. In den Büchern, die Plinius der Ältere vor allem den Kunstwerken widmet, wird der Frage des Vollkommenen und Unvollkommenen der Werke in der Malerei und Bildhauerkunst eine bemerkenswerte Beachtung geschenkt. In dieser Hinsicht müssen die Formulierung und die Bedeutung dieser Stellen in Bezug auf das Gesamtprojekt der Naturalis Historia geschätzt werden. In der Tat sollte die Absicht des Plinius nicht auf eine ästhetische beschränkt werden, wie bedeutungsvoll für unsere Kenntnis der Kunstkritik der Antike sie auch sein mag.

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L’Orestie d’Eschyle à travers le prisme d’Olivier Py

Le travail que nous proposons est une analyse du spectacle de l’Orestie d’Olivier Py. Regardant le tableau complexe de la mise en scène, nous allons tenter de décrypter les signes visuels et dire comment le metteur en scène a interprété le texte d’Eschyle. Il s’agit de faire converger le texte ancien et la mise en scène contemporaine pour dévoiler la vision qu’Olivier Py porte sur l’œuvre. La mise en scène d’Olivier Py constitue un axe de lecture particulièrement intéressant de l’Orestie étant donné que l’artiste est réputé pour son univers surthéâtralisé.

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Loxias | Loxias 35 | I.

L’Orestie ou les pièges de la symétrie

La symétrie tient une place essentielle dans l’Orestie, tant du point de vue formel (effets de symétrie poétiques ou dramaturgiques) que du point de vue idéologique (la loi du Talion). Si cette symétrie semble gouverner les rapports qui unissent Agamemnon aux Choéphores, les Euménides posent problème dans la mesure où s’y joue une rupture de ces symétries, avant que le dénouement ne réinstaure, via la conversion des Érinyes en Bienveillantes, une symétrie non plus destructrice mais bienfaisante. L’hypothèse ici défendue est que les difficultés d’interprétation posées par cette rupture peuvent être surmontées si l’on prend en compte la mutation de registre, de la tragédie à la comédie, dont témoignent en particulier les Euménides : la subversion générique devient alors la clé de la conversion idéologique.

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Loxias | Loxias 39. | Travaux et publications

L'Épître de Jacques

“Édition, présentation, notes et commentaire. Genève, Labor et Fides, Collection Commentaire du Nouveau Testament XIIIa, Deuxième série, 2013, ISBN 978-2-8309-1466-5, 34€. L’épître de Jacques est un écrit atypique du Nouveau Testament. Luther la nommait « épître de paille » pour signifier sa réserve à son égard, car elle lui paraissait s’opposer à la théologie de l’apôtre Paul sur la justification par la foi. Une philologue et un exégète reprennent le dossier pour comprendre ce qui se révèle à travers l’analyse linguistique, littéraire, historique et théologique de cette épître. À l’encontre du consensus exégétique actuel, les deux auteurs démontrent que c...”

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Loxias | Loxias 43. | I. Questions de Littérature comparée à l'agrégation de Lettres modernes

Andromaque, Artémise, Mélanippe : la subversion des modèles et contre-modèles féminins dans Lysistrata

Les images de la femme renvoyées par Lysistrata se construisent par référence à un certain nombre de modèles ou contre-modèles historiques, littéraires ou iconographiques, qu’ils soient revendiqués par les personnages féminins ou leur soient imposés par les personnages masculins. L’étude de trois de ces figures emblématiques – la femme docile, la femme guerrière, la femme sophiste – permet de mettre au jour le jeu complexe de subversion que la comédie fait subir aux représentations culturelles : le message politique de la pièce passe ainsi par une remise en cause des images que les hommes se font de leurs épouses et d’eux-mêmes. Ces conflits entre modèles opposés, voire la superposition de codes normalement hétérogènes, sont rendus possibles par la poétique propre à la comédie : seule la comédie peut en effet résorber l’« inconvenance » qu’il y a à mettre en scène une femme plus virile que les mâles pour la transformer en composante d’un héroïsme spécifiquement comique.

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Retour de flamme dans Lysistrata d’Aristophane et As You Like It de Shakespeare, ou la parade comique

Dans Lysistrata d’Aristophane et As You Like It de Shakespeare, la haine, l’envie, la guerre menacent la cité grecque ou la cour ducale, les liens conjugaux, fraternels, la vie même. Or cette flamme destructrice se retourne contre l’incendiaire et le brûle. Ce retour de flamme n’est en aucun cas le résultat d’une vengeance, mais tient à la nature propre du feu guerrier. Les deux comédies développent chacune à sa manière une « parade », au double sens de cortège et de riposte, contre l’incendie, en commençant par une révélation, ou initiation, à la nature versatile du feu, entre haine et désir, peur et admiration.

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Thalie au miroir : héroïsme féminin et métathéâtralité

Cet article fait l’hypothèse d’une métathéâtralité spécifique à la comédie dans laquelle la question du genre revêt une importance significative. Induite par les conditions concrètes de la représentation sur la scène antique et élisabéthaine où les rôles féminins sont joués par des hommes, la part de jeu inhérente à la comédie interfère avec le topos du théâtre du monde, dont les incidences sur la métathéâtralité ont été soulignées d’emblée par l’inventeur de la notion de métathéâtre. Lorsque des protagonistes féminins occupent le devant de la scène, l’interrogation sur le jeu de l’acteur semble l’emporter sur la lecture métaphysique de la métaphore qui privilégie les fonctions de l’auteur et du spectateur, confondues en Dieu dans la lecture chrétienne du topos. Sous le signe du féminin, la comédie semble plutôt interroger les rôles sociaux et remettre en question la naturalité du genre.

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« Kalein ». Éléments et notes pour un commentaire composé de Lysistrata, v. 1 à 139

À côté du destin tragique qui s’abat sur un essentiellement, la fortune comique ou heureuse est affaire de tous, de rassemblement, de changement, déguisement, l’un pour l’autre et avec l’autre, de versabilité ou mutabilité universelles ; elle a partie liée avec la démocratie, et la démocratie avec la fête et l’utopie. Cela se dit, dans le premier temps de cet article à partir du mot grec « kalein » et du mot anglais « atone ». Ensuite, et dans cette perspective, sont proposés, dans les deuxième et troisième parties, des éléments en vue d’un commentaire composé du début de Lysistrata (v. 1 à 139).

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Loxias | Loxias 45. | I. | Dramatique de l'imagination aérienne

Imágenes aéreas en Bacantes de Eurípides

Este artículo se propone analizar cómo la ambivalencia divina se expresa a través del doble valor de las imágenes aéreas. El aspecto positivo de Diónisos se revela en las descripciones de los rituales dionisíacos (párodos, relatos del mensajero) a partir de imágenes que implican el desplazamiento por el espacio aéreo, hacia lo alto : referencias a la montaña en donde se realizaban los rituales (oreibasía) ; a los árboles ; a los largos cabellos de las ménades, libres y sueltos al aire ; a la música que resuena con su poder vivificador, etc. El aspecto negativo del dios se manifiesta en la manía de las ménades tebanas, quienes violan las reglas rituales con su locura asesina cuando descuartizan a Penteo. El mismo héroe, suspendido en un árbol y espiando un ritual en el que los hombres no tenían participación, ejemplifica cómo actúa el dios ante quienes lo rechazan. Según se remitan a las seguidoras asiáticas o tebanas del dios, las imágenes aéreas adquieren diferente significado. La montaña es el scenario de los festejos, de la alegría, así como del horror y de la muerte. El árbol, lugar de refugio, se convierte para Penteo en un lugar de riesgo. This article analyzes how the dual nature of Dionysus in Euripides’ Bacchae unfolds into aerial images. His divine ambivalence is expressed through the double value of aerial images. The positive aspect of the god is revealed in the descriptions of Dionysiac rites (parodos, messenger speeches) from images involving movement through airspace, an upward movement: references to the mountain where rites were performed (oreibasia); to trees; to the maenads’ long, loose and air-flowing hair; to music resounding with its life-giving power, etc. The negative aspect of the god shows itself in the mania of the Theban maenads that violate the rite rules with their murderous madness when killing Pentheus. The hero himself, perched in a tree spying on a rite in which men are not allowed to participate, illustrates how the god reacts to those who dare to reject him. Aerial images gain a different meaning whether they relate to the Asian or the Theban followers of the god. The mountain is not only the site of festivities and joy, but also the site of horror and death. For Pentheus, the tree as a place of refuge finally turns to be a place of risk. Cet article analyse comment la double nature de Dionysos dans Les Bacchantes d’Euripide se manifeste à travers des images qui font référence à l’espace aérien. L’ambivalence divine est exprimée par la valeur double des images aériennes. L’aspect positif du dieu est révélé dans les descriptions des rituels dionysiaques (parodos, récits du messager) à partir d’images ayant trait au mouvement à travers l’espace aérien, vers le haut : les références à la montagne où les rituels ont été réalisés (oreibasia), aux arbres, aux cheveux des ménades, libres et dénoués dans l’air, à la musique qui résonne avec sa puissance vivifiante, etc. L’aspect négatif se manifeste dans la mania des ménades thébaines qui violent les règles rituelles avec sa folie meurtrière lorsqu’elles assassinent Penthée. Le héros lui-même, suspendu dans un arbre en espionnant un rituel dans lequel les hommes n’avaient pas à participer, illustre comment le dieu agit contre ceux qui le rejettent. Les images aériennes acquièrent une signification différente selon qu’elles se rapportent aux accompagnatrices asiatiques ou thébaines du dieu. La montagne est l’espace de la fête et de la joie, mais aussi de l’horreur et de la mort. L’arbre, lieu de refuge, devient pour Penthée un lieu de risque.

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Loxias | 51 | Programme de littérature au baccalauréat, Terminales littéraires

Œdipe de Sophocle à Pasolini : l’héritage en question

Le film de Pier Paolo Pasolini, Œdipe-Roi, sorti en 1967, est en partie adapté de la pièce de Sophocle du même titre (ou presque), datée entre 430 et 420 avant notre ère. Outre la pièce grecque, le film se construit sur un matériau complexe : biographie du poète et cinéaste, essai de Freud sur « Le matériel du rêve et les sources du rêve » dans L’Interprétation du rêve (1900), Hamlet (1601) de Shakespeare, et son adaptation cinématographique par Laurence Olivier (1948), sans oublier la dernière pièce de Sophocle, Œdipe à Colone. Moins disparate qu’il n’y paraît, ce matériau complexe permet à Pasolini de poser une question essentielle, à la fois personnelle et politique : qu’est-ce que l’héritage ? peut-on y renoncer ?

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Loxias | 52. | I.

Rien de nouveau sous le soleil ? Camus et Le Clézio

À travers l’étude du roman L’Étranger d’Albert Camus et la nouvelle « Le jeu d’Anne » de Jean-Marie Gustave Le Clézio, l’objectif du présent article est de montrer comment la personnification de la nature, et avant tout du soleil, permet de tracer des liens intertextuels entre ces textes et la mythologie gréco-romaine tout en dégageant, grâce à une approche éco-critique, une inquiétude sur le rapport entre l’être humain et la nature qui l’entoure. Through analysis of the novel The Stranger by Albert Camus and the short story « Anne’s Game » by Jean-Marie Gustave Le Clézio, the aim of the present article is to show how the personification of nature, specifically the sun, helps tracing intertextual links between these texts and Greek and Roman mythology, while at the same time unveiling, thanks to an eco-critical approach, a certain uneasiness about the relationship between man and the nature surrounding him.

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Loxias | 55 (déc. 2016). | I.

Déclinaisons du Suaue mari magno

S’inspirant de l’usage qu’Harold Bloom a fait du clinamen lucrétien comme modèle permettant de penser la déviation que chaque écrivain fait subir au modèle dont il s’inspire, cet article propose un rapide panorama des déclinaisons du Suaue mari magno dans la littérature européenne, de la Renaissance à la période contemporaine, en privilégiant les variations qui mettent l’accent sur les enjeux métapoétiques de l’image. Ce trajet met en lumière le pouvoir heuristique de la métaphore, tel qu’il a été théorisé notamment par Paul Ricœur et Hans Blumenberg.

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Loxias | 70. | II.

Tableaux de chasse

“Avec la collaboration scientifique de Marie-Catherine Olivi et Odile Gannier. L’Harmattan, 9 avril 2020, Collection Thyrse n° 15, Université Côte d’Azur, CTEL, 118 pages ISBN : 978-2-343-19247-5 Le dernier axe de la recherche de Dominique Voisin l’ayant plus particulièrement mise en contact avec les images de la chasse, ses collègues et amis, Évrard Delbey, Sylvie Ballestra-Puech, Fabrice Wendling, Béatrice Charlet-Mesdjian, désireux de saluer ses travaux, notamment à l’occasion de son départ en retraite, ont choisi ce sujet pour recueillir un florilège d’articles leur apportant, d’une manière ou d’une autre, un écho thématique, dans divers tableaux de chasse...”

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Loxias | 71. | I.

Y a-t-il un double du poète dans le Poenulus de Plaute ?

Dans certaines pièces de Plaute, le personnage de seruus callidus, d’« esclave rusé », fait office de double du poète, comme cela a été souligné depuis longtemps. Dans le Poenulus, il y a bien un seruus callidus, Milphion, mais ses prétentions au statut de double du poète semblent remises en cause au profit d’autres personnages, en particulier celui du jeune Agorastoclès, qui rivalise en ruse avec l’esclave. Pourtant, Milphion demeure distingué pour une aptitude particulière : sa prescience du rôle que la Fortune jouera dans la pièce. En effet, alors qu’il est le spécialiste de la ruse, en prévoyant le rôle de la Fortune il perçoit l’ossature même de l’intrigue du Poenulus : une alliance des composantes dramaturgiques de la ruse et de la Fortune. Cette prescience est pourtant incomplète et sera corrigée par Agorastoclès. La fonction de double du poète semble donc se répartir entre Milphion et Agorastoclès. À eux seuls, ils ne suffisent pas cependant à représenter l’art du dramaturge, dont la Fortune est aussi une incarnation. In some of Plautus' plays, the character of seruus callidus, the 'cunning slave', acts as the poet's double, as has long been pointed out. In Poenulus there is indeed a seruus callidus, Milphion, but his claim to the status of the poet's double seems to be challenged in favour of other characters, particularly that of the young Agorastocles, who competes with the slave to determine who is more cunning. Yet Milphion remains distinguished for one ability: his prescience of the role Fortune will play in the play. Indeed, while he is a specialist in the ruse, by predicting the role of Fortune, he perceives the very backbone of the Poenulus plot: an alliance of the dramatic components of the ruse and Fortune. This prescience is however incomplete and will be remedied by Agorastocles. The function of poet's double seems to be divided between Milphion and Agorastocles. However, they alone don’t succeed in representing the art of the playwright, of which Fortune is also an incarnation.

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Auteur, narrateur et personnage dans le livre 1 du Bellum ciuile de César

Si la critique historique du second XXe siècle a beaucoup insisté sur la déformation ou la dissimulation des faits par César, à des fins de propagande ou d’apologie (dans le cas du Bellum ciuile), elle a moins commenté le dispositif littéraire qui permet à César de parler de lui-même sans se dévoiler totalement, donnant à son écriture une dimension particulière et à son personnage un caractère insaisissable, même s’il joue un rôle de premier plan dans ses Commentaires. De fait, si un tel texte présuppose bien une identité entre l’auteur (celui qui garantit les choix esthétiques et moraux du texte et en répond socialement), le narrateur et le personnage, on n’a pas pour autant affaire à un texte autobiographique, si l’on entend par là un récit rétrospectif à la première personne qui met l’accent sur l’histoire de la personnalité de l’écrivain. Et ce, moins parce que César écrit à la troisième personne, que parce que l’histoire de la personnalité de l’auteur n’est pas en jeu dans un texte qui met en scène les actes et surtout les décisions d’un chef, sans nécessairement nous faire entrer dans l’intimité sensible ou psychologique du personnage. Les effets de l’écriture « lisse » de César trouvent leur origine dans un dispositif où César, en se dissimulant autant qu’en s’exposant, sait articuler les trois instances (l’auteur, le narrateur, le personnage) à travers lesquelles le lecteur cherche à savoir qui il est. The historical criticism during the 20th century focused on Caesar’s distortion or concealment of facts for propaganda or apologetic purposes. But historians less described the literary device that makes Caesar speak without revealing completely himself, even though Caesar as a character plays a leading role in his Commentaries. While such a text implies an identity between the author, the narrator, and the character, it is not an autobiographical text, if by this we mean a first-person retrospective narrative that emphasizes the history of the writer’s personality. The author’s personality is not at stake in a text that stages the acts and especially the decisions of a leader, without necessarily bringing us into the sensitive or psychological intimacy of the character. Caesar, hiding as much as exposing himself, knows how to articulate the three instances (the author, the narrator, the character) through which the reader seeks to know who he is.

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Loxias | 75. | I.

La métamorphose entre métaphore et anamorphose dans Les Métamorphoses d’Apulée, Le Colloque des chiens de Cervantès, La Métamorphose de Kafka et Mon oncle le jaguar de João Guimarães Rosa

La remarquable extension culturelle et historique de la métamorphose ne résulte pas seulement de son ancrage dans un phénomène biologique mais aussi de la diversité des ressources formelles et signifiantes qu’elle offre à la création littéraire. Un corpus largement diachronique et multiculturel permet de mettre en lumière cette plasticité de la métamorphose au service d’une interrogation sur la porosité de la frontière entre humanité et animalité. Synonyme de déchéance dans la tradition idéaliste, la métamorphose peut aussi devenir une ligne de fuite pour une pensée de l’immanence, piste explorée notamment par Gilles Deleuze et Félix Guattari. Si l’écriture de la métamorphose se trouve étroitement liée à la métaphore dès l’Antiquité, elle oppose au fil des siècles une résistance croissante au déchiffrement allégorique. Les modalités énonciatives du récit de métamorphose peuvent alors le faire basculer du côté de l’anamorphose qui interroge la part de la subjectivité dans la perception du phénomène et renvoie le lecteur à ses propres incertitudes. Enfin le rôle important dévolu à l’intertextualité dans le corpus étudié rend la métamorphose des corps indissociable de celle des textes. The remarkable cultural and historical extension of metamorphosis results not only from its anchorage in a biological phenomenon but also from the diversity of the formal and signifying resources that it offers to literary creation. A largely diachronic and multicultural corpus allows us to highlight this plasticity of metamorphosis in the service of a questioning of the porosity of the frontier between humanity and animality. Equated with decay in the idealist tradition, metamorphosis can also become a line of flight for a thought of immanence, an avenue explored in particular by Gilles Deleuze and Félix Guattari. If the writing of metamorphosis has been closely linked to metaphor since Antiquity, it has increasingly resisted allegorical deciphering over the centuries. The enunciative modalities of the metamorphosis narrative can then tip it over to the side of anamorphosis, which questions the part of subjectivity in the perception of the phenomenon and sends the reader back to his own uncertainties. Finally, the important role given to intertextuality in the corpus studied makes the metamorphosis of bodies inseparable from that of texts.

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Loxias | 77. | I.

La Cannibale : s’affirmer par la dévoration

Cet article propose une analyse de la Femme cannibale à travers quatre œuvres de la littérature classique : Les Bacchantes d’Euripide, le mythe de Procné et Philomène, La Belle au bois dormant de Charles Perrault et Hänsel und Gretel des frères Grimm. L’étude de ces figures permettra de mettre en lumière la façon dont l’acte anthropophage permet à la Femme de s’affirmer, d’acquérir du pouvoir en s’écartant de son rôle et de la société humaine. This article proposes an analysis of the cannibal Woman through 4 works of classical literature: The Bacchae by Euripide, the myth of Procne and Philomela, La belle au bois dormant by Charles Perrault and Hänsel und Gretel from the Brothers Grimm. The study of those figures will shed light on how the cannibalistic act allows the Woman to assert herself, to acquire power by deviating from her role and from the human society

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