Haïti dans Loxias


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Loxias | Loxias 9

Diaspora haïtienne déplacée : Halte aux States !

Longtemps marginalisée, la littérature haïtienne est revenue sur le devant de la scène grâce au Bicentenaire de 2004, célébré entre autres par Lyonel Trouillot. Les événements politiques ont parfois pris la place de ce que la société haïtienne a de positif à offrir : sa littérature.Dans mon article, j'ai décidé de m'intéresser à un phénomène en devenir, la littérature haïtienne de la diaspora aux USA (en langue française et anglaise). Dans ce glissement de langue et de statut, le littérateur haïtien acquiert une nouvelle dimension et, comme nous le rappelle l'œuvre d'Edwidge Danticat, fait s'inscrire l'écrivain dans une nouvelle dimension du “ Tout-Monde ” glissantien.

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Une ou des écritures « créoles » ?

Hybridité des modes d’expression roman/peinture montrant comment des romanciers (Roumain/Alexis) s’approprient l’imaginaire national en s’inspirant des mêmes scènes que celles représentées par les peintres haïtiens contemporains : peintures et écritures profondément créoles et influencées notamment par le syncrétisme religieux, typiquement haïtien? Ecriture adaptée, créée, et aboutissant actuellement à un échec de l’écriture en créole haïtien, l’analphabétisation étant l’une des raisons, la création d¹une langue issue de l’oralité à l’écriture n’ayant pas encore une réalité concluante. Dezafi en est une illustration, c¹est un livre quasiment illisible même pour un lectorat averti, et complètement hermétique pour un non-créolophone « né-natif ». En revanche la communication visuelle par le biais de la peinture conserve son plein essor, suivie de près par la musique, teintées souvent profondément de vaudou. Même si la peinture s’est assagie, devenant plus internationale, elle garde en règle générale des caractéristiques essentiellement Caraïbes. Ces deux disciplines ne demandent pas de culture pour être reçues.

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Loxias | Loxias 30 | Doctoriales VII

Haïti dans la littérature générale et de jeunesse contemporaine : étude comparative des romans L’autre face de la mer et Rêves amers

Haïti apparaît comme une source d’inspiration commune à la littérature générale et aux œuvres pour enfants contemporaines. Aussi n’est-il pas étonnant de retrouver la même thématique dans le roman de l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert (1998), L’autre face de la mer, et dans Rêves amers (2005), récit pour la jeunesse de Maryse Condé, auteure d’origine guadeloupéenne : un fort ancrage historique, l’évocation d’une île exsangue qui ploie sous la misère et les injustices sociales, la dénonciation de la dictature en Haïtiet de ses relations avec la République Dominicaine ou le rapport ambivalent des insulaires à l’émigration sont autant de points communs aux deux œuvres. Toutefois, le traitement littéraire de ces données s’avère différent. L’autre face de la mer est un roman postmoderne polyphonique. à l’inverse, Maryse Condé évoque Haïti à travers l’odyssée et le point de vue d’une petite fille de treize ans, Rose-Aimée, à laquelle le jeune lecteur peut s’identifier. Mais surtout, Louis-Philippe Dalembert introduit une dimension mythique dans le texte par un rapprochement avec le Livre de Jonas, alors que Maryse Condé opte pour un récit tout à la fois réaliste et poétique qui permet à l’enfant de découvrir la civilisation et la culture de l’île. à travers deux romans qui développent des thèmes communs, le tragique s’exprime par des moyens divergents qui révèlent aussi un rapport différent au mythe et à la culture créole. Haiti is a source of inspiration common to literature in general as well as contemporary children’s books. It is therefore not surprising to find the same themes in the novel L’autre face de la mer (1998), by the Haitian writer Louis-Philippe Dalembert, and in Rêves amers (2005), a children’s story written by Maryse Condé, who comes from Guadeloupe : a strong anchoring in history, the evocation of an island bled white and subjected to severe poverty and social injustices, the denunciation of the Haitian dictatorship and its relations with the Dominican Republic, or the ambivalent relation of the island’s population towards emigration, are all common to these two works. However, the literary manner with which each author treats this information is different. L’autre face de la mer is a polyphonic postmodern novel. On the other hand, Maryse Condé depicts Haiti through the odyssey and the point of view of a thirteen-year-old girl, Rose Aimée, with whom a young reader can identify. Above all, Louis-Philippe Dalembert introduces a mythical dimension into the text, by establishing a link with The Book of Jonah, whereas Maryse Condé chooses both a realistic and a poetic story, which allows a child to discover the island’s civilization and culture. Through these two novels which develop common themes, the element of tragedy is expressed in divergent ways, which also reveal a different relation to the myth and creole culture.

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