Vérité dans Loxias


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Loxias | Loxias 7 (déc. 2004) | Langue et littérature françaises

L'âge d'homme de Michel Leiris et la notion d’authenticité

C'est apparemment une contradiction (et non des moindres) que celle de prétendre dans la préface de L'âge d'homme « n’admettre pour matériaux que des faits véridiques » en ajoutant « rien que ces faits et tous ces faits » sur le mode inversé du serment de justice - « toute la vérité et rien que la vérité » - et d’égrener dans le corps du livre, secrets, erreurs, et même mensonges. Qu’en est-il donc de la profession de sincérité que faisait Michel Leiris dans son Journal à propos de L'âge d'homme : « avoir tenté de parler de moi-même avec le maximum de lucidité et de sincérité » ?

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Loxias | Loxias 18 | Doctoriales

Le deuil de la réalité : l’écriture théâtrale selon Pier Paolo Pasolini

L’esthétique théâtrale pasolinienne est traversée par un paradoxe fondamental : le théâtre de Pasolini se définit comme « Théâtre de la Parole » alors que la parole y est disqualifiée du fait de son inauthenticité au regard du langage de l’action physique et du corps, et par conséquent, de son impuissance à être « vraie ». L’auteur italien, de fait, forge le mythe d’un théâtre identique à la réalité, une Idée du théâtre comme langage silencieux et non symbolique du monde sensible. Mais cet archétype permet à l’auteur de dégager en négatif la spécificité de l’écriture dramatique (contemporaine) et de la parole théâtrale : le théâtre s’écrit dans le manque de corps et d’action, dans le renoncement à la vérité des corps. C’est dans ce mouvement disjonctif que réside sa puissance esthétique et politique, à savoir la reconfiguration sensible du rapport du discours verbal au monde des choses, la reformulation de l’agencement, consubstantiel au théâtre, des paroles et des corps.

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Loxias | Loxias 22 | Doctoriales V

L’éthique au-delà du politique. Étude comparative des relations de voyage en URSS de Panaït Istrati et d’André Gide

Panaït Istrati (1884-1935), écrivain roumain d’expression française au parcours atypique, et André Gide (1869-1951), l’un des plus célèbres auteurs de sa génération, avaient tous deux adhéré à l’idéal incarné par la révolution bolchévique de 1917 et fondé un grand espoir sur l’avènement du communisme en Russie. Profondément déçus par la réalité soviétique qu’ils découvrirent à l’occasion de leur voyage en U.R.S.S., ils décidèrent l’un et l’autre de faire connaître au monde, à sept ans d’intervalle, le véritable visage du pays des soviets qu’une propagande efficace magnifiait alors aux yeux de l’Occident. Privilégiant les valeurs morales face aux principes idéologiques, Istrati, dans un pamphlet intitulé Vers l’autre flamme paru en 1929, et Gide, dans son essai Retour de l’U.R.S.S. complété par Retouches à mon « Retour de l’U.R.S.S. » publiés respectivement en 1936 et1937, prenaient fermement le parti de l’éthique contre le politique, plaçant le dévoilement de la vérité au centre de leur démarche. Ce choix et cette attitude si différents de celui d’un grand nombre d’intellectuels de l’entre-deux-guerres, invite dès lors à s’interroger sur cette surprenante rencontre réunissant, dans une commune appréhension des idées et des événements de leur temps, deux esprits par ailleurs si dissemblables.

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