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Loxias | Loxias 26 | Doctoriales VI

Un examen de conscience dans Colline et Le Chercheur d’or

L’examen de conscience, dans la voie des approches psychanalytiques, est une manière de faire le point sur l’existence. En fait, sa perception étant plus accessible que l’inconscient, elle y est théoriquement régie par la mémoire, laquelle permet de porter à la surface les émotions ayant eu à un moment donné à animer notre quotidien. C’est ainsi que l’aspect se rapportant à un examen de conscience entend présenter l’état de la personnalité qui se donne à voir dans les différentes œuvres. Dans Colline de Giono et Le Chercheur d’or de Le Clézio, la conscience des personnages dévoile une instabilité. Dans Colline un déchaînement de malheurs s’abat sur la société des Bastides. Dans Le Chercheur d’or il est plutôt question d’une perte de repère chez Alexis à la suite de la faillite et de la disparition paternelles. Mais tout au long de son périple ses vues se métamorphoseront en une tout autre conception du monde rattachée désormais aux beautés cachées de la nature. S’augure une fin heureuse marquée d’enseignements dans Le Chercheur d’or, comme dans Colline où tout finira par s’arranger dès que les habitants des Bastides auront compris le tort qu’ils faisaient à la nature. Du reste, les deux romans qui s’offrent à l’étude présentent les contours d’une société qui trouve son origine dans la vie réelle. Nous assistons dans Colline de Giono et dans Le Chercheur d’or de Le Clézio à une prise de conscience par l’acte d’écrire. Si les romanciers s’expriment c’est pour dire le réel qui les entoure. Les analyses des romanciers sur la complexité de la personnalité et ses contradictions montrent le trouble de l’existence.

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Loxias | 52. | I.

« Alexander von Humboldt : un précurseur de l’écopoétique ? »

L’analyse de la littérature par la place qu’y occupe la Nature ou l’étude du rôle de la littérature dans la conception et la préservation des espaces naturels ne sont pas choses nouvelles. Elles dictaient déjà l’écriture des histoires du « sentiment » de la nature qui ont fleuri en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce « sentiment de la nature » préside aussi à la composition du Kosmos d’Alexander von Humboldt qui, dès 1845, inscrivait au sein d’une description physique du monde l’histoire des effets de la Nature sur l’art et, corrélativement, l’histoire de la littérature descriptive. Il peut être tentant de faire du naturaliste allemand l’un des précurseurs des études contemporaines d’écocritique. Cela suppose de mesurer alors les enjeux scientifiques et politiques de la définition, par Humboldt, de ce fameux « sentiment de la nature » et de l’analyse de ses manifestations, pour éviter autant que possible l’illusion rétrospective et pouvoir, en retour, mettre en évidence les présupposés de la nouvelle école critique. La recherche d’un modèle historique ne laisse indemnes ni la source décrétée, ni l’avenir des textes qui pourraient s’inscrire dans sa lignée. Ainsi, l’hypothèse suivant laquelle Alexander von Humboldt serait non seulement l’un des inventeurs de l’écologie scientifique mais aussi l’un des précurseurs de l’écocritique conduit à observer, à l’œuvre, l’élaboration de plusieurs voies critiques possibles, touchant autant à l’histoire littéraire qu’au renouvellement des principes poétiques.

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Rien de nouveau sous le soleil ? Camus et Le Clézio

À travers l’étude du roman L’Étranger d’Albert Camus et la nouvelle « Le jeu d’Anne » de Jean-Marie Gustave Le Clézio, l’objectif du présent article est de montrer comment la personnification de la nature, et avant tout du soleil, permet de tracer des liens intertextuels entre ces textes et la mythologie gréco-romaine tout en dégageant, grâce à une approche éco-critique, une inquiétude sur le rapport entre l’être humain et la nature qui l’entoure. Through analysis of the novel The Stranger by Albert Camus and the short story « Anne’s Game » by Jean-Marie Gustave Le Clézio, the aim of the present article is to show how the personification of nature, specifically the sun, helps tracing intertextual links between these texts and Greek and Roman mythology, while at the same time unveiling, thanks to an eco-critical approach, a certain uneasiness about the relationship between man and the nature surrounding him.

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