Orient dans Loxias


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Loxias | Loxias 24 | Pour une archéologie de la théorisation des effets littéraires des rapports de domination

La représentation de l'Occident dans L’Orientalisme d'Edward Said : théorie ou discours idéologique ?

L’Orientalisme d’Edward Said développe l’idée selon laquelle un savoir et un imaginaire sur l’Orient issus d’une position de puissance de l’Occident se sont construits discursivement et pendant des siècles et se sont institutionnalisés Ils traduisent une vision manichéenne qui oppose l’Occident, référence de toutes les valeurs, à un Orient, qui se distingue par sa déliquescence. Il s’agira de dévoiler l’enjeu de la réflexion de Said, de sa démarche intellectuelle, pour en dégager le caractère idéologique. En figeant l’orientalisme dans une atemporalité, en restreignant le champ de sa recherche au seul au monde arabe et en annihilant la dimension individuelle de la pensée des orientalistes, Said évacue le mouvement de la pensée occidentale et orientale et lui substitue des images pérennes : l’Occident offrant les images d’une force surdimensionné, protéiforme et l’Orient les images de la perte, de la ruine et du vide. L’usage que fait Said du comparatisme, qui sectionne les textes pour en dégager les éléments utiles à la démonstration, est conforme aux méthodes dont il déplore l’usage chez les orientalistes. En affirmant que l’Occident a créé l’Orient, Said castre, à son tour, le monde arabe, le fige dans l’image à laquelle il voulait le faire échapper. Il prive ainsi l’Oriental de sa propre pensée, de son histoire, de sa culture, de sa diversité ethnique et confessionnelle et le représente comme victime d’une histoire qui lui échappe.

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Loxias | Loxias 42 | Doctoriales X

Idylle, altérité et religion. Floire et Blanchefleur ou l’histoire d’une croisade pacifique

Le Conte de Floire et Blanchefleur, rimé, au milieu du XIIe siècle, met en scène un amour juvénile entre le fils d’un roi païen et une captive chrétienne. Deux grandes lignes thématiques structurent l’œuvre : l’idylle et la soumission de l’Orient. Dans Le Conte, le clerc romancier remplace le climat antagoniste des croisades par une conquête pacifique qui se réalise par la force de l’amour. L’assimilation de l’Orient sarrasin aux idéaux occidentaux, la conversion finale, à la fois individuelle et collective, ainsi que le mariage des enfants scellent à jamais la soumission religieuse et politique de l’Orient tout en marquant la réduction de l’Autre oriental à une figure du Même. The romance of Floire et Blanchefleur, a French idyllic poem of the Twelfth Century, recounts the childhood love of Floire, a heathen prince, for Blanchefleur, a Christian slave-girl. Two main themes structuring the romance are: the courtly love relation and the submissiveness of the Orient. The poet has replaced the antagonistic atmosphere and tension of the Crusades and forced conversion with a peaceful conquest which is achieved by the power of love. The assimilation of the Saracens to western and occidental culture, the final conversion ; both individual and collective, as well as the marriage between the two children sealing forever the religious and political yielding of the Orient, as a whole marking the diminution of the Other as a figure of the Same.

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