dialogisme dans Loxias


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Loxias | Loxias 4 (mars 2004) | Identité générique: le dialogue

Dialogue et didactique dans les périodiques de Marivaux : la place du journaliste

Dans ses trois périodiques d’observations morales, Marivaux refuse, en Moderne, le discours d’autorité et les contraintes des formes traditionnelles, en semblant manifester une propension au dialogue. Sous trois physionomies différentes, le journaliste, voire ses doubles, participe à des échanges informatifs souvent marqués par un déséquilibre énonciatif. Tantôt il y défend ses choix en esquivant l’affrontement véritable et en ôtant la parole à l’adversaire, par l’ironie antiphrastique ou le discours narrativisé; tantôt il s’efface pour laisser un personnage insolite délivrer un message qui rompt avec le conformisme. Ailleurs, de fréquents glissements montrent une tension constante entre l’ouverture à l’autre et la reprise de parole, ce qui rend, semble-t-il, variables la place du journaliste et le statut épistémologique du dialogue. En fait, ce journaliste-Protée se glisse dans tous les rôles. Par la prolifération des voix, il crée une apparente pluralité énonciative, gage d’échanges libres et authentiques, et diversifie, avec un talent de romancier, une science comportementale rénovée.

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Loxias | Loxias 15 | I. | 2.

Du vice à la vertu : analyse sémantique et énonciative de l’impertinence dans Le Malade imaginaire.

Les termes « impertinent » et « impertinence » reviennent fréquemment sous la plume de Molière dans Le Malade imaginaire, et superposent les deux isotopies, classique et moderne, de l’absence de raison et de l’insolence. La double énonciation théâtrale en général, et les emboîtements énonciatifs vecteurs de dialogisme en particulier, permettent d’analyser les mécanismes de conversion de l’impertinence, qui passe de vice à vertu, et que Molière revendique dans la célèbre mise en abyme de l’acte III scène 3.

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Loxias | Loxias 19 | Programme d'agrégation

Commentaire composé du chapitre II, 28 de Don Quichotte

Ce chapitre (tome 2, de la page 243 à la page 248 en collection « folio » Gallimard) présente une discussion, ou dispute, ou explication, entre Sancho Pança et son maître. De ce point de vue, il est à rapprocher de beaucoup d’autres chapitres du roman. Chevalier et écuyer devisent tout en cheminant lentement, le tempo « andante » favorisant l’échange de paroles. C’est un des nombreux passages aussi où le couple s’apprête à passer la nuit à la belle étoile, dans un petit bois. Ce qui se passe pendant la nuit est conté ici en une phrase seulement. Sancho Pança est moulu et gémissant parce qu’il a été roué de coups. Mais la différence, ici, avec les autres épisodes de ce type, c’est que Don Quichotte n’a pas partagé l’infortune de son valet, ce qui est un cas assez rare dans le roman. Sancho vient de faire l’expérience que son chevalier ne s’est pas comporté comme un chevalier, et Quichotte aura fort à faire, dans la discussion, pour rétablir dans son autorité l’idéal et l’immuable du code contre l’expérience sensible (et douloureuse) de l’écuyer ; dialogue ou affrontement du code et de l’expérience. La confiance de Sancho en Quichotte semble ébranlée.  Pourtant les deux protagonistes ne se quittent pas, pas plus ici qu’ailleurs. Ce qui les unit d’une façon plus indéfectible que le lien d’argent ou le service féodal, c’est le désir, toujours renouvelé, du dialogue. 

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