Frédéric Aribit


Docteur ès-Lettres, Frédéric Aribit a soutenu fin 2006 une thèse sur la question de la confrontation entre André Breton et Georges Bataille au Centre de Recherches Poétiques et d’Histoire Littéraire de l’Université de Pau. Après un travail sur Annie Le Brun, également entrepris sous la direction de Jean-Yves Pouilloux, il continue à interroger le surréalisme dans ses dimensions historiques, philosophiques, politiques et esthétiques, ainsi que les formes de sa survivance contemporaine. Chargé de cours puis professeur ATER à l’Université de Pau, il enseigne actuellement à l’EABJM (Paris). Il a publié plusieurs articles sur Georges Bataille, André Breton et Annie Le Brun, à l’étranger (Roumanie, Grèce) et en France.

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André Breton et Georges Bataille : Querelles matérialistes et incidences picturales en 1929

En 1929, Georges Bataille et André Breton se livrent, à coups d’articles interposés, un duel violent qui annonce le pamphlet imminent du Cadavre. Pour comprendre les enjeux de la polémique, il importe de revenir sur le « matérialisme agressif » que Bataille élabore dans sa revue Documents, contre les conceptions philosophiques défendues alors par Breton. Cette opposition affecte certes le champ littéraire en ce qu’elle conduit à comparer la « ressemblance informe » de l’un avec l’analogie surréaliste défendue par l’autre. Mais c’est sur le plan pictural que la querelle va prendre une tournure particulièrement saillante, le premier s’évertuant à attirer de son côté des peintres « dévoyés » du côté du second. Arrive alors au même moment à Paris un personnage truculent, Salvador Dalí, son tableau Le Jeu lugubre sous le bras. Sur fond de dispute philosophique et de précellence opportuniste, l’accueil réservé à ce tableau par Breton et par Bataille va cristalliser les enjeux du débat en présence, et indéniablement marquer l’histoire de la réception critique de la peinture surréaliste.

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