Camus (Albert) dans Loxias


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Loxias | Loxias 13 | I.

L’apport du narratif au théâtre : la fonction mortifère du récit dans Le Malentendu d’Albert Camus

Le Malentendu, créé en 1944, est une pièce de langage mais d’un langage qui échoue. Si l’on recherche les raisons de cet échec, on trouve notamment le récit qui occupe une place prépondérante dans la pièce. Notre objectif sera le suivant : analyser les différents récits du Malentendu, afin d’en dégager leur fonction et leur sens profond. Alors que Camus souhaite renouveler la tragédie antique, quelle évolution dramaturgique propose la pièce ? En étudiant les critères de fonctionnement du récit, nous dégagerons les points suivants : d’une part, les récits ont une fonction morbide et mortifère, en condamnant les personnages. Signes d’une évolution théâtrale, les récits sont d’autre part fermés, adressés à la personne même qui produit ce récit : tout l’intérêt de la pièce réside d’ailleurs dans cette absence de communication et de destinataire, dans cette parole qui ne s’échange pas. Enfin, le récit de la mort de Jan ne répond pas tout à fait aux critères esthétiques traditionnels : il s’agit moins de respecter les convenances que de montrer réellement sur scène ce qui tue, c’est-à-dire le langage lui-même. Entre tradition et modernité, le récit dans Le Malentendu se révèle une machine à tuer.

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Loxias | Loxias 42 | Doctoriales X

La quête du père absent chez Paul Auster et Albert Camus

Paul Auster et Albert Camus sont deux écrivains contemporains appartenant à deux contextes socioculturels différents. Cela dit, ils nous ont laissé deux romans dont l’écriture est propice à une étude comparatiste. En effet, Le Premier homme d’Albert Camus et L’Invention de la solitude de Paul Auster partagent la même problématique qui est la quête du père absent. Cette quête, dont l’origine est l’angoisse du présent se heurte, dans ces deux récits, à de nombreuses difficultés. La reconstitution de la figure paternelle, essentiellement caractérisée par l’anonymat et le mystère, s’avère pénible et parfois même désespérante. Outre cela, les deux romanciers ne disposent que de peu d’informations quant à leurs pères ce qui complique leur tâche. Conséquemment, le sujet du récit impose la forme de celui-ci : la figure parentale dont ils n’ont que des souvenirs fugaces et des idées floues ne peut être appréhendée qu’au moyen d’une écriture de fragmentation et de dépersonnalisation. Les deux auteurs ont, en fait, opté pour un style impersonnel dans le but d’accéder à la vérité dans toute son authenticité. L’écriture mime donc l’objet de la quête d’autant plus qu’elle bouleverse les schémas de l’autobiographie classique habituellement reconnue par la linéarité. Il s’agit donc d’étudier deux récits dont la structure est éclatée voire labyrinthique qui acquiert par là une dimension heuristique.

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Loxias | 51 | I.

Et en librairie... Inspirations méditerranéennes

“Atlande, 2015, « Clefs Concours », Littérature comparée 284 p., ISBN : 978-2-35030-342-0 « L’intitulé de la nouvelle question de littérature comparée au programme de l’agrégation de lettres modernes 2016 met d’emblée en lumière l’intérêt épistémologique qui résulte du croisement d’une approche thématique et d’une perspective générique : “inspirations méditerranéennes” : aspects de l’essai au XXe siècle. […] La mesure de l’essai contre la démesure du système, le consentement au relatif contre l’absolu du dogmatisme, le choix du fragmentaire contre l’ambition totalisante de la somme, le plaisir de la flânerie contre la marche forcée du traité, telles sont quelques-unes des po...”

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Sous le signe du taureau : variations sur le Minotaure dans « Le Minotaure ou la halte d’Oran » d’Albert Camus, « Le labyrinthe au bord de la mer » de Zbigniew Herbert et L’ombre infinie de César de Lawrence Durrell

La mythologie du taureau constitue l’un des nombreux motifs que partagent les trois œuvres réunies sous l’intitulé « Inspirations méditerranéennes : aspects de l’essai » par la nouvelle question de littérature comparée à l’agrégation de Lettres modernes 2016. Il permet donc de confronter précisément les poétiques mises en œuvre par les trois écrivains autant que l’imaginaire personnel qui les nourrit. Si la mythologie grecque apparaît d’emblée comme une composante essentielle de l’inspiration méditerranéenne, elle révèle aussi certaines affinités avec l’écriture de l’essai qui peut trouver en elle un instrument privilégié pour « se plonge[r] profondément dans la chose », formule par laquelle Adorno caractérise la démarche de l’essayiste. En l’occurrence, le Minotaure permet d’interroger avec acuité la porosité de la frontière entre humanité et animalité.

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Loxias | 52. | I.

Rien de nouveau sous le soleil ? Camus et Le Clézio

À travers l’étude du roman L’Étranger d’Albert Camus et la nouvelle « Le jeu d’Anne » de Jean-Marie Gustave Le Clézio, l’objectif du présent article est de montrer comment la personnification de la nature, et avant tout du soleil, permet de tracer des liens intertextuels entre ces textes et la mythologie gréco-romaine tout en dégageant, grâce à une approche éco-critique, une inquiétude sur le rapport entre l’être humain et la nature qui l’entoure. Through analysis of the novel The Stranger by Albert Camus and the short story « Anne’s Game » by Jean-Marie Gustave Le Clézio, the aim of the present article is to show how the personification of nature, specifically the sun, helps tracing intertextual links between these texts and Greek and Roman mythology, while at the same time unveiling, thanks to an eco-critical approach, a certain uneasiness about the relationship between man and the nature surrounding him.

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Loxias | 54 | I.

Albert Camus et la poétique de Némésis

Après les cycles de l’absurde et la révolte, ayant Sisyphe et Prométhée comme mythes centraux, Albert Camus avait le projet d’écrire un cycle sur l’amour autour du mythe de Némésis. Dans ce contexte, l’amitié avec René Char se fait lieu fécond pour la redécouverte d’une poésie nourrie par un amour fraternel, des affinités philosophiques communes et par les paysages de la Provence, ce que l’on trouve surtout dans La Postérité du soleil, dans quelques notes des Carnets, dans l’essai « L’exil d’Hélène » et dans le chapitre « La pensée de midi », de L’Homme révolté. Par la lecture de ces textes, cet article a donc pour finalité de présenter la manière dont se construit une « Poétique de Némésis » dans la maturité de Camus. After the cycles of the absurd and of the revolt, with Sisyphus and Prometheus as central myths, Albert Camus planned to write a cycle about love, around the myth of Nemesis. In this context, his friendship with René Char became a fecund place for the rediscovery of a poetry nurtured by fraternal love, philosophical affinities and Provence’s landscape. We can see its results in works like The posterity of the sun, his last Notebooks, the essay “Helen’s exile” and in the last chapter of The Rebel. Through an analysis of these writings, this article aims to present the construction of a “Nemesis’ Poetics” in Camus’ maturity.

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