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Articles


Loxias | Loxias 10 | I.

L’œuvre offerte : esthétique de la transposition et littérature comparée (traduction, réécriture, illustration)

La transposition permet de passer d’un contexte, d’un domaine ou d’un niveau à un autre. Nous voudrions donner ici quelques points de repère pour évaluer le champ de la transposition aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui constituent une période de transition : ce n’est que progressivement que la propriété intellectuelle et, partant, l’autorité et l’autonomie de l’œuvre littéraire se sont imposées. Nous nous interrogerons sur le statut de l’œuvre d’art elle-même ; elle s’épanouit, au-delà de l’esthétique de la « réception », dans l’approche proprement « comparatiste » de l’art . Deux exemples centraux pour l’époque qui nous intéresse peuvent permettre de prendre la mesure du phénomène : L’Astrée d’Honoré d’Urfé (1607-1610, 1619, quatrième partie et suite de Balthazar Baro, 1632-1633) et Clarissa de Samuel Richardson (1747-1748).

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Loxias | Loxias 22 | Doctoriales V

Une création continue : expérience de la poésie dans l’œuvre de Jacques Garelli

Dans l'œuvre poétique et critique de Jacques Garelli, la poésie excède son statut de genre littéraire pour constituer une véritable expérience dont les contours demeurent toutefois difficiles à cerner. Ils débordent en effet les deux moments fondamentaux de cette expérience que sont l'écriture et la lecture. Les mouvements de déploiement temporel et spatial engendrés – à travers l'image poétique – pendant l’acte d'écriture sont reconstitués ensuite pendant l’acte de lecture. D'ailleurs, l'écriture est elle-même nourrie par une quantité de lectures précédentes formant désormais l'horizon d'expérience de l'écrivain, au même titre que le monde et ses perceptions. Extrêmement liée à son intérêt pour la phénoménologie, l’œuvre de ce poète-philosophe révèle le chiasme existant entre l'écriture et la lecture, deux moments qui fondent  la chair de la poésie. In the poetic and critic work of Jacques Garelli, poetry exceeds its state of genre, since it has got the characteristics of a real experience, whose contours are however difficult to draw. Indeed, they step over the two main moments of this experience, which are writing and reading. The movements of temporalization and spatialization engendered – through the poetic image – by the act of writing are reconstructed afterwards by the act of reading. Moreover, writing is already generated by different, previous readings, as they compose the writer’s horizon together with perceptions and memories. Garelli’s theory of poetry is strictly linked to his interest in phenomenology (as a philosopher), and his work shows the chiasm existing between writing and reading, two moments which found the flesh (fr. “chair”) of poetry.

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Loxias | Loxias 24 | Pour une archéologie de la théorisation des effets littéraires des rapports de domination

La représentation de l'Occident dans L’Orientalisme d'Edward Said : théorie ou discours idéologique ?

L’Orientalisme d’Edward Said développe l’idée selon laquelle un savoir et un imaginaire sur l’Orient issus d’une position de puissance de l’Occident se sont construits discursivement et pendant des siècles et se sont institutionnalisés Ils traduisent une vision manichéenne qui oppose l’Occident, référence de toutes les valeurs, à un Orient, qui se distingue par sa déliquescence. Il s’agira de dévoiler l’enjeu de la réflexion de Said, de sa démarche intellectuelle, pour en dégager le caractère idéologique. En figeant l’orientalisme dans une atemporalité, en restreignant le champ de sa recherche au seul au monde arabe et en annihilant la dimension individuelle de la pensée des orientalistes, Said évacue le mouvement de la pensée occidentale et orientale et lui substitue des images pérennes : l’Occident offrant les images d’une force surdimensionné, protéiforme et l’Orient les images de la perte, de la ruine et du vide. L’usage que fait Said du comparatisme, qui sectionne les textes pour en dégager les éléments utiles à la démonstration, est conforme aux méthodes dont il déplore l’usage chez les orientalistes. En affirmant que l’Occident a créé l’Orient, Said castre, à son tour, le monde arabe, le fige dans l’image à laquelle il voulait le faire échapper. Il prive ainsi l’Oriental de sa propre pensée, de son histoire, de sa culture, de sa diversité ethnique et confessionnelle et le représente comme victime d’une histoire qui lui échappe.

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Loxias | 59. | I.

Le Japon sous l’objectif de Nicolas Bouvier

À partir de 1955, Nicolas Bouvier effectue de multiples séjours au Japon. C’est à Tôkyô que Bouvier devient, par nécessité, photographe. Avant la plume, c’est donc l’objectif photographique qui va donner à voir les rencontres de Bouvier avec le Japon. Cette étude vise à la fois à analyser ces rencontres et les rapports entre la photographie et l’écriture dans l’œuvre japonaise de Bouvier.

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Loxias | 62. | I.

Barberousse et La Reine blonde, la mise en abyme dans La Goutte d’or de Michel Tournier

Sixième roman de Michel Tournier, La Goutte d’or est l’un des romans les plus controversés de cet écrivain prolifique, controverse qui l’a accompagné dès sa parution en décembre 1985. Les échos divergents que sa publication suscite dans la presse française de l’époque permettent de rendre compte du caractère exceptionnel et de la nature complexe de ce roman, ainsi que de la place particulière qu’il occupe dans la production romanesque tourniérienne. Rappelant par son intrigue la fameuse saga des Nuits orientales, le roman étonne également par sa structure en abyme. Axée sur la figure du jeune berger Idriss qui quitte sa patrie et se rend en France dans l’espoir de trouver sa photo prise par une jeune touriste de passage, l’intrigue principale se trouve encadrée par deux contes, le conte de Barberousse et celui de La Reine blonde, qui se font écho l’un à l’autre tout en faisant écho à l’histoire centrale, formant ainsi et en dépit de leur indépendance narrative apparente une sorte de diptyque avec cette dernière.

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