langage dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 2 (janv. 2004) | Quêtes initiatiques

« L'allure ou les modalités de l'échange dans le Conte du Graal »

Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes présente une dichotomie. Les aventures respectives de Perceval et Gauvain traduisent en effet des représentations oedipiennes opposées. Chacune de ces deux positions peut être déchiffrée à travers le traitement romanesque de l’échange, dans ses trois modalités : linguistique, matériel et matrimonial.

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Loxias | Loxias 13 | I.

L’apport du narratif au théâtre : la fonction mortifère du récit dans Le Malentendu d’Albert Camus

Le Malentendu, créé en 1944, est une pièce de langage mais d’un langage qui échoue. Si l’on recherche les raisons de cet échec, on trouve notamment le récit qui occupe une place prépondérante dans la pièce. Notre objectif sera le suivant : analyser les différents récits du Malentendu, afin d’en dégager leur fonction et leur sens profond. Alors que Camus souhaite renouveler la tragédie antique, quelle évolution dramaturgique propose la pièce ? En étudiant les critères de fonctionnement du récit, nous dégagerons les points suivants : d’une part, les récits ont une fonction morbide et mortifère, en condamnant les personnages. Signes d’une évolution théâtrale, les récits sont d’autre part fermés, adressés à la personne même qui produit ce récit : tout l’intérêt de la pièce réside d’ailleurs dans cette absence de communication et de destinataire, dans cette parole qui ne s’échange pas. Enfin, le récit de la mort de Jan ne répond pas tout à fait aux critères esthétiques traditionnels : il s’agit moins de respecter les convenances que de montrer réellement sur scène ce qui tue, c’est-à-dire le langage lui-même. Entre tradition et modernité, le récit dans Le Malentendu se révèle une machine à tuer.

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Loxias | Loxias 21 | Frédéric Jacques Temple, l'aventure de vivre

À l’écoute avec Frédéric Jacques Temple

Les poèmes de Frédéric Jacques Temple requièrent une oreille attentive, car étant à l’écoute du monde, ils demandent en retour une fine écoute, afin que les paysages sonores qu’ils enregistrent soient dûment perçus, sur le plan acousmatique comme sur le plan acoustique. Une telle écoute est indissociable de l’exercice intense et continu de la mémoire, conçue comme une réserve de sons. Face à l’Histoire, qui engloutit tout dans son bruit et sa fureur, le poème de l’écoute valorise la légende, bonne conductrice d’acousmates, dans l’endophasie créatrice. Le poète, et à la suite son lecteur, est un « chasseur infini » de silences, qu’il emmagasine afin de les moudre et d’en faire la matière vive du poème. Homme des « petites perceptions », il accueille aussi le cri, modèle ses vers sur le rythme obstiné du train ou sur le lent cheminement des caravanes, élit les animaux pour totems sonores, se donne pour maître de musique l’oiseau, et sa tête est emplie des œuvres de bien des compositeurs. Ses poèmes traduisent au bout du compte une écoute exceptionnelle des langues en général, et du langage du poème en particulier, marqué souvent par le balbutiement des origines et « la rumination des siècles », qu’il nous demande d’écouter.

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Loxias | Loxias 33 | I.

Nathalie Sarraute et le silence (dramatisé) de la réception littéraire

Notre centre d’intérêt vise la pièce Le silence qui privilégie le langage. Le drame apparaît lorsqu’un personnage refuse de communiquer avec les autres qui dépensent une gamme variée de stratégies pour le provoquer au dialogue. Il y a plusieurs formes de silence que les dialogues énoncent ou réalisent telles quelles et que nous analyserons en détail. Nous ferons une lecture de cette pièce comme art poétique du Nouveau Roman. Cette pièce pourrait être interprétée comme une interrogation sur le comportement (verbal) d’un auteur lorsqu’un lecteur/critique littéraire refuse de lui communiquer son opinion sur l’œuvre littéraire. Le processus littéraire semble être dans sa phase ultime, celle de la réception littéraire. Le silence est, en dernière ligne, le symbole de l’Artiste qui craint la valeur de son œuvre et seulement le public peut la lui confirmer. Our center of interest is the play Le silence that grants language a privileged position. The drama begins with a character’s refusal to communicate with the others who deploy a whole range of strategies in order to engage him into conversation. There are different forms of silence evoked or actually created through the dialogues and we shall analyze them in detail. We shall interpret the text as a Sarrautian art of poetry of the Nouveau Roman literary movement. The literary process seems to be in its ultimate phase, that of literary reception. The said play could therefore be interpreted as an interrogation regarding the (verbal) behavior of an author when a reader / literary critic refuse to share their opinion on his literary work. Ultimately, the silence is a symbol of the Artist who doubts the value of his work until confirmed by the public.

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Loxias | 49. | I.

Charlot ou le langage en jeu

Du hasard qui présida peut-être à la naissance du cinéma muet, Chaplin a fait l’outil d’une pensée critique sur la langue. L’insolence de Charlot et l’ironie du cinéaste dégonflent les discours de la bonne conscience puritaine ou laïque, et déconstruisent le mythe, parole fondatrice nationale, nationaliste. La langue, cette institution, est suspecte. Cette opération critique est le versant négatif de l’invention de Chaplin, le langage sans frontière de Charlot, dans lequel choses et êtres deviennent images en mouvement, monde en jeu.

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