paratexte dans Loxias


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Le paratexte face au texte dans Les SSurs Vatard de Joris-Karl Huysmans

Le paratexte ayant trait aux Sœurs Vatard (essentiellement de nature épitextuelle, mais aussi présence d’un court péritexte) s’étend de la génèse du roman à son accueil par le public, c’est-à-dire de décembre 1876 à octobre 1879. Ces différentes données paratextuelles mettent au jour une piste de lecture d’ordre naturaliste confirmée par nombreux éléments textuels. Pourtant, les indices paratextuels s’avèrent insuffisants à rendre compte avec exhaustivité des Sœurs Vatard au point de remettre en question l’exclusivité de la piste naturaliste qu’ils soumettent. L’émergence de cette tension, parfois synonyme de contradiction entre piste paratextuelle et contenu textuel, est à nos yeux révélatrice de la poétique huysmansienne fondée sur le dédoublement d’une crise romanesque : tout d’abord remise en cause des conventions génériques traditionnelles, elle s’étend rapidement à la « formule » zolienne, c’est-à-dire au naturalisme positiviste. Calculée ou non, cette divergence entre paratexte et texte impose une relecture des Sœurs Vatard annonciatrice des bouleversements génériques à venir.  

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Jack Kerouac : Hors textes

Au travers de la notion de paratexte qu'exprime Gérard Genette, il est important de comprendre l'Idée d'origine d'une œuvre. Ce concept d'origine participe de ce lien indiscutable qu'il y a entre l'homme et son œuvre. Cette « humanité » est très souvent oubliée dans la lecture et l'étude de texte. Or, il est indéniable qu'un individu, quel qu'il soit, lorsqu'il entreprend un projet d'écriture (littéraire ou philosophique), ne peut se départir de lui-même, de sa propre vie, de ce qui le constitue, de sa propre expérience. Ce qui entoure l'œuvre de Jack Kerouac, au sein même de la notion de paratexte (et plus précisément dans l'épitexte), c'est tout d'abord le rattachement systématique de l'écrivain au mouvement, à la fois connu et méconnu, de la Beat Generation.

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L'étude du paratexte biblique aux XIIe-XIIIe siècles

Le texte biblique contient de nombreux passages qui peuvent être qualifiés, à la suite de G. Genette, de paratexte auctorial. Le but de cet article est d’étudier dans quelle mesure les commentateurs médiévaux de la Bible ont tenu compte de la spécificité de ces passages. La première partie est destinée à montrer que, dans le cadre d’une approche herméneutique nouvelle, les exégètes du XIIIe siècle ont relevé la nature particulière de ces passages à la fois partie intégrante du texte biblique et distincts de l’œuvre. La deuxième partie montre comment ils ont analysé les fonctions de ce paratexte, ordonnées autour de deux grands ensembles : l’éloge de l’œuvre et la mise en place d’un guide d’interprétation. Enfin la troisième partie se demande dans quelle mesure ils ont intégré ces analyses au commentaire du texte.

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Entre « le vice de fabrication » et la tentation d'avouer : les paratextes cioraniens ou le repli sur soi

Notre étude envisage la paratextualité comme un élément fondamental de la poétique cioranienne construite autour d’une dualité constante entre un véritable exercice d’admiration et un inconvénient manifeste, voire une dénégation à l’égard de son œuvre. Après une première partie dans laquelle nous identifierons les principaux types de paratextes dans les écrits de Cioran, nous allons mettre en évidence, dans la deuxième partie, la valeur fortement créatrice de certains paratextes (titres, sous-titres et épigraphes) qui fonctionnent au niveau de l’écriture en tant que matériaux en germination. Nous insisterons à ce niveau sur le rapport entre la paratextualité et l’intertextualité réunies sous le signe du faire littéraire. La troisième partie concerne le statut des paratextes en tant qu'opérateurs d’identité : identité de l’œuvre et de l’écrivain à la fois. Our study considers the paratextuality as a fundamental element of Cioran's poetics built around a constant duality between a true exercise of admiration and a manifest inconvenience, even a denial towards his work. After a first part in which we will identify the main types of paratexts in the writings of Cioran, we will highlight, in the second part, the strongly creative value of some paratexts (titles, subtitles and epigraphs) which function on the level of the writing as materials in germination. We will insist at this level on the relationship between the paratextuality and the intertextuality joined together under the sign of the literary making. The third part relates to the status of the paratexts as operators of identity: identity of the work and of the writer at the same time.

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Loxias | Loxias 41 | I.

Vers une poétique des épaves. Fragments, notes et appunti dans Ali aux yeux bleus, La Divine Mimesis et Pétrole de Pier Paolo Pasolini

L’œuvre de l’écrivain et cinéaste italien Pier Paolo Pasolini (1922-1975) est souvent hanté par la problématique de la fragmentation et de l’inachèvement de la création littéraire. Dans les textes Alì dagli occhi azzurri (Ali aux yeux bleus, 1965), La Divina Mimesis (La Divine Mimesis, 1975) et Petrolio (Pétrole, publication posthume, 1992), il expérimente les potentialités et les limites d’une écriture discontinue et provisoire. Le choix de cette forme s’ancre dans son expérience concrète du travail artistique : c’est à travers la reprise et le remaniement des scories du processus de création que Pasolini arrive à construire ce que l’on pourrait appeler une « poétique des épaves », où l’œuvre se soustrait à l’impératif de l’achèvement pour laisser proliférer librement l’écriture. Pier Paolo Pasolini’s literary work constitutes an exploration of the fragmented and unfinished nature of literary production. In his texts Alì dagli occhi azzurri (1965), La Divina Mimesis (1975) and Petrolio (1992) Pasolini investigates the capabilities and limitations of writing that is discontinuous and transient. Ali dagli occhi azzurri and La Divina Mimesis see the author re-engage with and rework discarded drafts so as to create a “poetry of ruins” (poétique des épaves) that privileges the writing process over the final product. Petrolio, a posthumous novel, is rendered incomplete not only by Pasolini’s death but also by the author’s intent: conceived from the outset to be fragmented and incoherent, this work has an itinerant structure where the creative process becomes the formal model for Pasolini’s work. L’incompiutezza e la frammentazione dell’opera sono nodi centrali nella letteratura di Pier Paolo Pasolini. Nella raccolta Alì dagli occhi azzurri (1964) e nella Divina Mimesis (1975), lo scrittore, attraverso la selezione e la rielaborazione di frammenti di progetti letterari naufragati, sembra approdare a quella che si potrebbe definire una “ poetica dei relitti ”.Quest’ultima trova la sua più interessante realizzazione in Petrolio, un ammasso di appunti, pubblicato postumo nel 1992. Benché interrotto dalla morte di Pasolini nel 1975, questo romanzo si vuole programmaticamente provvisorio, discontinuo e caotico. I frammenti di cui si compone, gli appunti, ne sono il principale dispositivo formale. Petrolio si presenta come una struttura itinerante nella quale le dinamiche del processo di creazione prendono il sopravvento sulle logiche dell’opera compiuta.

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