Loxias | Loxias 16 Mythologie de la chauve-souris dans la littérature et dans l’art |  Travaux et publications 

Alice De Georges-Métral  : 

Les Illusions de l’écriture ou la crise de la représentation dans l’œuvre romanesque de Jules Barbey D’Aurevilly

Résumé

Aux yeux de Jules Barbey d’Aurevilly, le XIXe siècle, issu de la Révolution qui a affaibli la notion de sacré, est une période où s’effondre le socle onto-théologique de la signification. Le siècle oscille entre fourvoiement et vacuité. Ces deux interprétations de l’Histoire offrent à l’écriture romanesque deux configurations : le renversement des attentes du lecteur et la mise en relief d’une absence. Elles se retrouvent au niveau de l’inscription des valeurs morales dans les récits qui escamotent le système axiologique ou minent toute idéologie. Ce sont ensuite les identités génériques et les structures narratologiques que chaque diégèse s’emploie à déconstruire. Les descriptions à leur tour abusent les sens en donnant à voir un tableau qui s’inverse ou s’efface à chaque nouvelle touche de pinceau. Enfin, présents au cœur de la syntaxe et des figures de style, les jeux de déconstruction et d’escamotage remontent à la source même de la production romanesque pour que, de manière irrévocable, l’écriture se fasse illusion.

Plan

Texte intégral

1Honoré Champion, Collection 'Romantisme et modernités'

22007

3374 pages

4Aux yeux de Jules Barbey d’Aurevilly, le XIXe siècle, issu de la Révolution qui a affaibli la notion de sacré, est une période où s’effondre le socle onto-théologique de la signification. Le siècle oscille entre fourvoiement et vacuité. Ces deux interprétations de l’Histoire offrent à l’écriture romanesque deux configurations : le renversement des attentes du lecteur et la mise en relief d’une absence. Elles se retrouvent au niveau de l’inscription des valeurs morales dans les récits qui escamotent le système axiologique ou minent toute idéologie. Ce sont ensuite les identités génériques et les structures narratologiques que chaque diégèse s’emploie à déconstruire. Les descriptions à leur tour abusent les sens en donnant à voir un tableau qui s’inverse ou s’efface à chaque nouvelle touche de pinceau. Enfin, présents au cœur de la syntaxe et des figures de style, les jeux de déconstruction et d’escamotage remontent à la source même de la production romanesque pour que, de manière irrévocable, l’écriture se fasse illusion.

5Introduction générale : Les paradoxes de la mimesis    

6Introduction

71.1 – Une naissance paradoxale

81.2 – À rebours de l’Histoire

91.2.1 – De la Réforme à la Révolution

101.2.2 – Le XIXe siècle, une Histoire en crise

111.2.3 – Un homme à contre-courant

122.1 – La crise romanesque

132.2 – Les chouans ou les scories de l’Histoire

142.3 – L’exclusion du génie  

15Conclusion : Les menaces de l’aporie

16Introduction

171.1 – Entre morale sociale et catholicisme originel : le renversement du manichéisme dans UneVieille Maîtresse   

181.1.1 – Une écriture de la surprise et du renversement

191.1.2 – Pour une redéfinition de l’union consacrée

201.1.2.1 – Des liens indéfectibles

211.1.2.2 – « L’infidélité de la fidélité »

221.1.3 – L’étiolement du manichéisme

231.1.3.1 – Le double visage de Vellini

241.1.3.2 – Hermangarde ou la duplicité de l’ange  

251.1.3.2.1 – Un être de mystère

261.1.3.2.2 – Déesse de l’Orgueil et du Caprice

271.1.3.2.3 – Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre  

281.1.3.2.3 – Dernière mystification de l’ange

291.1.3.3 – L’illusion rationaliste

301.1.3.4 – Quand les contraires se rejoignent

311.2 – Le Cachet d’onyx, inscription oblique de l’éthique

322.1 – Léa

332.2 – Une Histoire sans nom ou un référent innommable

342.2.1 – L’histoire et l’Histoire

352.2.2 – Le topos originel

362.2.3 – Une origine sans nom

372.2.4 – Un enfant sans nom

38Conclusion

39Introduction : De L’Amour impossible au roman impossible

401.1 – Paratextualité

411.1.1 – Les titres, sous-titres et intertitres

421.1.2 – Les épigraphes

431.2 – Fonction des personnages

441.2.1 – Être

451.2.2 – Faire

461.2.3 – Dire

47Conclusion : Une Page d’histoire, un roman non écrit

482.1 – Les mystifications du récit 

492.1.1 – Une Vieille Maîtresse ou Vellini l’illusionniste

502.1.2 – Le Cachet d’onyx, pierre semi-précieuse ou nouvelle semi-sérieuse

512.2 – Récits lacunaires

522.2.1 – La structure des nouvelles

532.2.2 – La structure du roman L’Ensorcelée

542.3 – Quand l’emboîtement des récits confine au vertige

552.3.1 – L’inaccessible mystère derrière Le Rideau cramoisi

562.3.2 – Le Dessous de cartes indéfiniment retournées d’une partie de whist

572.3.3 – Le plus bel amour de Don Juan

58Conclusion

59Introduction

60Introduction : Pour une poétique du portrait

611.1 – Inscription du personnage dans son milieu

621.2 – Noms de personnages : le nom

631.3 – Les modèles de référence

641.3.1 – Les modèles extratextuels

651.3.2 – Les modèles intratextuels

661.4 – Antagonisme interne des personnages

671.4.1 – Des portraits en antithèses

681.4.2 – Personnages oxymoriques

691.4.3 – Négativité

701.5 – Physiognomonie muette

711.5.1 – Visages à livre fermé

721.5.2 – Représentation du vide

73Conclusion : Vanité des Vanités

742.1 –  Le spectateur ou sujet focal

752.1.1 – Le cadre et la fenêtre

762.1.2 – Les différents points de vue

772.1.2.1 – Point de vue du personnage et omniscience

782.1.2.2 – Point de vue du personnage et leurre

792.1.2.3 – Point de vue du narrateur et subjectivité du  personnage

802.1.2.4 – Point de vue du narrateur et ironie

812.2 – Tableaux

822.2.1 – Les paysages, laboratoires de l’écriture

832.2.2 – Structure concentrique du tableau et évanescence de l’objet

842.2.2.1 – L’église de Valognes

852.2.2.2 – Vellini à l’église

862.2.2.3 – Le château de Touffedelys

872.2.2.4 – L’œil vide de la lune

882.2.2.5 – Peinture spectrale

89Conclusion

90Introduction

911.1 – Métaphores et comparaisons dont le leurre est fonctionnel

921.2 – L’hypertrophie du comparant

931.3 – Incompatibilité du comparant et du comparé

94Introduction

952.1 – Le retardement du prédicat ou la phrase en escalier

962.2 – La dislocation du thème et du prédicat ou la phrase à tiroirs

972.2.1 – La part des syntagmes en position d’incidentes

982.2.2 – Les parenthèses

992.3 – La transgression du principe de pertinence ou les hyperbates

100Conclusion

101Bibliographie

102Index des principaux noms cités

103Critiques

104Auteurs, ou critiques contemporains de Barbey d’Aurevilly

105Personnages

106Table des matières

Pour citer cet article

Alice De Georges-Métral, « Les Illusions de l’écriture ou la crise de la représentation dans l’œuvre romanesque de Jules Barbey D’Aurevilly », paru dans Loxias, Loxias 16, mis en ligne le 12 avril 2007, URL : http://revel.unice.fr/loxias/index.html/lodel/docannexe/file/7601/lodel/index.html?id=1618.


Auteurs

Alice De Georges-Métral

Agrégée, docteur, Maître de Conférences en Littérature française à l’IUFM de Nice