Loxias | 69. Génération Beauvoir | I. Génération Beauvoir 

Ahlam Nouiouar  : 

Les enjeux et les caractéristiques de l’autobiographie féminine au XXe siècle

Résumé

Quelle est la valeur du choix de l’écriture autobiographique dans le parcours littéraire des trois écrivains : Simone de Beauvoir, Nathalie Sarraute et Marguerite Yourcenar ? L’étude des enjeux et des caractéristiques de l’autobiographie féminine au XXe siècle permet de mettre en valeur les ambivalences de l’écriture de soi en tenant compte de l’impact des composantes psychologiques, historiques et sociales dans la détermination de l’écriture autobiographique de la « génération Beauvoir ».

Abstract

What is the choice value in the autobiographical writing within the literary journey of the three writers: Simone de Beauvoir, Nathalie Sarraute, Marguerite Yourcenar? Studying the issues and the characteristics of women’s autobiography in the 20th century allows us to highlight the ambivalence of the self-writing while taking into consideration the impact of the psychological, historical and social factors in the determination of the autobiographical writing of the “Beauvoir’s generation”

Index

Mots-clés : autobiographie féminine , Beauvoir (Simone de), Sarraute (Nathalie), Yourcenar (Marguerite)

Keywords : Beauvoir (Simone de) , Sarraute (Nathalie), women’s autobiography, Yourcenar (Marguerite)

Géographique : France

Chronologique : XXe siècle

Plan

Texte intégral

Les autobiographies féminines sont inséparables de leur contexte historique et social. Elles permettent de suivre l’évolution du statut de la femme dans la société occidentale du XXe siècle. Le choix de notre corpus est très significatif : le récit Mémoires d’une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir, agrégée de philosophie, a largement influencé le mouvement de libération de la femme. L’élection de Marguerite Yourcenar à l’académie Française, la première femme à y entrer en 1981, met fin à une période où le mérite littéraire des femmes faisait l’objet de soupçons. Nathalie Sarraute est pionnière du renouvellement du roman et de l’autobiographie. Enfance constitue un récit personnel original par la notion de tropisme et la théâtralisation de la voix narrative. Le destin individuel de ces auteures est inséparable de la condition féminine de ce siècle. Leur écriture de soi concrétise le refus d’un silence très ancien sur cette condition et la détermination de ces femmes à révéler leur vie en livrant leur imaginaire.

Une reconnaissance tardive de la contribution féminine au genre autobiographique

L’intérêt croissant porté aux autobiographies féminines durant les dernières décennies a contribué à la réévaluation de ces écrits et à la remise en question de la suprématie du modèle masculin. Cet intérêt ne signifie point l’absence de productions féminines liées au genre auparavant : au contraire, ces récits de vie ont toujours existé mais ce n’est que depuis peu que la valeur littéraire de ces textes a commencé à être reconnue, à l’instar des récits autobiographiques de Madame d’Épinay1 écrits au XVIIIe siècle. Par ailleurs, souvent les femmes écrivaient sous un pseudonyme, comme George Sand dont le vrai nom est Aurore Dupin, ou pour le compte d’un homme à l’exemple de Colette ou encore anonymement à l’instar de Madame de Lafayette.

Les études sur l’histoire de la littérature ont longtemps sous-estimé les productions féminines, ces dernières étant considérées par Jean Larnac comme « étrangères aux chefs-d’œuvre du génie masculin2 ». Dans la même perspective Gustave Lanson estimait que l’écriture de Christine de Pisan, écrivaine de la fin de la période médiévale est » un insupportable bas-bleu dont l’infatigable facilité n’avait d’égal que son universelle médiocrité3 ». Pourtant, Christine de Pisan, née aux alentours de 1365, est considérée par les études actuelles comme la représentante féminine pionnière du genre autobiographique, ses idées sur la condition féminine devançant de loin son époque. Elle fut surnommée par ses contemporains « la femme à la plume d’or ». Ses œuvres furent traduites en anglais sur les ordres d’Henri VII. Daniel Poirion la cite parmi les cinq écrivains réellement innovateurs de la période qui va de 1300 à 14804. Cette dévaluation des écrits de femmes par la critique littéraire (essentiellement masculine) a empêché pendant des siècles l’appréciation de la valeur esthétique de ces écrits. Simone de Beauvoir dénonce dans Le Deuxième Sexe les mythes et l’arrogance de la critique masculine et refuse les idées toutes faites sur la féminité qui influencent le statut de la femme écrivain.

La reconnaissance de la contribution féminine au genre autobiographique est donc relativement tardive : en effet c’est juste après les années 1970 que l’on a commencé à prendre au sérieux les autobiographies féminines en inscrivant ces textes dans l’histoire littéraire. Ces écrits sont désormais « acceptés » par la critique. Il est même devenu impossible de parler du genre au XXe sans évoquer la contribution significative d’Annie Ernaux pour qui l’écriture est née de la honte, ou celle de Nathalie Sarraute, de Simone de Beauvoir ou de Marguerite Duras. Ces écrivaines et bien d’autres constituent aujourd’hui les précurseurs du renouvellement du genre. En 1981, Marguerite Yourcenar est la première femme à siéger à l’Académie française. Cette reconnaissance officielle, quoique tardive, de l’absence d’une différence de sexe en mérite littéraire est l’annonce d’une nouvelle ère où la critique et l’histoire littéraires se libèrent de leurs préjugés subjectifs sur la littérature féminine en général et sur l’autobiographie en particulier. Dès lors la considération liée à la distinction de sexe semble perdre du terrain. Il faut souligner aussi que l’autobiographie comme production littéraire a toujours été un sujet très débattu par la critique littéraire :

En France, c’est seulement depuis les années 1970 que l’autobiographie a été intégrée au « canon » littéraire de l’école à côté du roman, du théâtre, de la poésie […] Elle a connu la même promotion que le roman policier, la science fiction, le fantastique, la bande dessinée. Tout ce qu’on appelle encore aujourd’hui « paralittérature »5.

Aujourd’hui le genre est en plein renouvellement grâce à l’apport considérable des sciences humaines comme la psychanalyse, la sociologie et l’ethnologie. L’autobiographie s’oriente vers la remise en cause de sa forme, de sa définition et de ses caractéristiques littéraires. Le choix fréquent des écrivains, en quête d’une reconnaissance et d’une valorisation de leurs écrits, de cette forme d’écriture qui continue de soulever des questions critiques d’envergure semble paradoxal. Pourtant les autobiographies féminines sont nombreuses au XXe siècle : Colette (La maison de Claudine), Simone de Beauvoir (Mémoires d’une jeune fille rangée), Violette Leduc (La Bâtarde), Marguerite Duras (L’Amant), Annie Ernaux (Les armoires vides)… Les rayons des librairies révèlent le nombre croissant des femmes qui optent pour cette écriture. Elles choisissent de partager leurs expériences, de dévoiler leur vie et de se connaître en se faisant connaître. Les enjeux sont de taille et les procédés d’écriture sont aussi riches que les approches et les itinéraires empruntés par ces écrivains à la recherche de la vérité de soi.

L’autobiographie féminine en tant que corpus spécifique

Pourquoi parler d’autobiographie féminine et non pas de l’autobiographie en général ? Qu’ajoute la distinction de sexe dans une telle écriture ? Est-il même légitime de parler d’autobiographie féminine en tant que corpus spécifique ? Il y a bien des auteurs qui s’opposent à cette distinction. Toute idée de différence entre hommes et femmes renvoie au débat traditionnel sur l’égalité des sexes et au discours féministe en vogue pendant les années 1970. Pourtant on peut considérer que l’identité féminine de l’auteure influence sa relation par rapport au genre autobiographique au niveau du contenu thématique et du processus de production. Ainsi parler de l’autobiographie féminine c’est rendre compte d’une effervescence particulière dans le creuset autobiographique. Simone de Beauvoir, Nathalie Sarraute et Marguerite Yourcenar sont toutes trois nées dans la première décennie du XXe siècle ; leurs expériences permettent de dégager quelques traits significatifs du développement de la condition féminine durant ce siècle, d’étudier la relation de ces auteurs avec le genre autobiographique et de souligner la diversité des procédés d’écriture investis dans cette production littéraire.

L’œuvre autobiographique de Simone de Beauvoir occupe une place considérable dans la littérature du XXe siècle, philosophe existentialiste, femme de lettres et intellectuelle engagée, Simone milite contre les mécanismes de la soumission de la femme et de son aliénation. Son projet autobiographique6 commence par les Mémoires d’une jeune fille rangée paru en 1958 où elle raconte son enfance et son adolescence de 1908 à 1929. L’auteur y dévoile son désir d’émancipation et les principaux facteurs influençant sa vocation intellectuelle. Cette vocation s’annonce dès son jeune âge dans le don d’apprendre, l’amour des livres, l’esprit de contestation des préjugés sociaux et cléricaux et la décision d’écrire soi-même un jour :

Malgré leur conformisme, les livres élargissaient mon horizon ; en outre, je m’enchantais en néophyte de la sorcellerie qui transmute les signes imprimés en récit ; le désir me vint d’inverser cette magie. Assise devant une petite table, je décalquai sur le papier des phrases qui serpentaient dans ma tête : la feuille blanche se couvrait de taches violettes qui racontaient une histoire. Autour de moi le silence de l’antichambre devenait solennel ; il me semblait que j’officiais7.

L’écriture autobiographique chez Nathalie Sarraute est étroitement liée aux tropismes8 : ces mouvements intérieurs suscités par les souvenirs qui prennent forme à travers l’écriture. Plus qu’une « histoire de mots » à la manière de Sartre, Enfance est une stylisation de soi par l’invention d’une technique d’écriture où les mots jaillissent et prennent forme à travers le questionnement critique imposé par l’auteur. L’originalité de cette autobiographie réside avant tout dans la mise en forme d’un imaginaire de la parole absolument inédit. En introduisant le dialogue intérieur, Sarraute offre une vision spontanée du conflit entre les souvenirs et leur appel, le passé et le présent, la pensée et les mots. La double voix lui permet d’expliciter la méfiance et le soupçon mais aussi de mettre en garde contre les pièges du genre, le » donné d’avance », le « tout cuit » :

– Alors, tu vas vraiment faire ça ? « Évoquer tes souvenirs d’enfance » … Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux « évoquer tes souvenirs »… il n’y a pas à tortiller, c’est bien ça. Oui, je n’y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi…9

Chez Marguerite Yourcenar le dédoublement prend un autre aspect à travers la distance signalée dès l’incipit entre le « je narré » et le » je narrant ». En adoptant des démarches propres à l’historien dans Souvenirs pieux, Marguerite Yourcenar rassemble avec curiosité des bribes de souvenirs et des informations diverses sur son enfance (familiales, administratives, documentaires…). Sans prétendre dire la vérité ni oser nier la part de la fiction, écrire pour Yourcenar c’est défier le temps et donner forme à l’informe :

Ces bribes de faits crus connus sont cependant entre cet enfant et moi la seule passerelle viable ; ils sont aussi la seule bouée qui nous soutient tous deux sur la mer du temps. C’est avec curiosité que je me mets ici à les rejointoyer pour voir ce que va donner leur assemblage : l’image d’une personne et de quelques autres, d’un milieu, d’un site ou, ça et là, une échappée momentanée sur ce qui est sans nom et sans forme10.

L’originalité du récit de Marguerite Yourcenar ne réside pas seulement dans l’usage de la troisième personne, l’auteur s’interroge sur ses ancêtres, décline sa généalogie, en remontant jusqu’à 1366. Il s’agit de la reconstruction historique de son roman familial à partir de traces écrites ou d’événements connus. Son but annoncé dès l’épigraphe de son autobiographie : « Quel était votre visage avant que votre père et votre mère se fussent rencontrés ?11 ». De l’histoire de son accouchement en passant par l’histoire de ses parents précisément sa mère, et en se penchant sur l’histoire de ses ancêtres, Yourcenar finit par inscrire le tout dans la grande Histoire comme si elle cherchait à doter son livre d’une dimension universelle.

Les enjeux et les caractéristiques de l’autobiographie féminine au XXe siècle

Après une quarantaine d’années d’étude sur l’autobiographie féminine, il n’est toujours guère possible de cerner clairement les enjeux et les caractéristiques de ces écrits car le corpus des textes est vaste et différencié. La réalité de ces textes montre en fait une variété importante de stratégies d’écriture dépendant du contexte historique et culturel de leur production tout autant que de projets d’écriture individuels. Les femmes thématisent souvent la catégorie du genre comme un élément important de la construction de l’identité. Aborder l’autobiographie féminine comme un corpus spécifique est une approche légitime et fructueuse dès qu’on accepte de la considérer comme une interaction entre la sensibilité de l’auteur et un genre fluctuant et problématique. Le corpus adopté permet d’étudier le contexte historique et social de l’autobiographie féminine, l’identité en rapport avec l’altérité de même que la révolte : aspect saillant de l’écriture féminine de ce siècle.

D’autre part l’analyse de l’autobiographie féminine dans ses rapports avec les conventions classiques essentiellement masculines du genre permet de dégager quelques traits caractéristiques de cette écriture, ces traits sont très significatifs dans certaines autobiographies féminines et perdent leur pertinence dans d’autres. Cependant, en se référant à de nombreuses études sur l’autobiographie féminine dont la plupart sont anglo-saxonnes (Sidonie Smith, Julia Watson, Susan Stanford, Patricia Meyer Spacks, Suzanne Wilson, Mary Mason), on peut noter que les autobiographies féminines présentent des différences formelles et substantielles par rapport à une tradition masculine supposée homogène et hégémonique. En effet, si les autobiographies masculines tendent à privilégier une vision monumentale du moi posé comme étant extraordinairement unique (à la Rousseau) ou fondamentalement exemplaire (à l’exemple d’Henry Adams), les autobiographies féminines quant à elles, plutôt discontinues et fragmentaires, abordent la sphère de la vie privée. Le sentiment d’aliénation qui découle de la représentation culturelle des femmes mène celles-ci à de nouvelles formes d’écriture qui leur permettent d’être conscientes d’elles-mêmes.

La composante historique et socioculturelle

Si l’autobiographie féminine est une production ancienne, ce n’est qu’après la deuxième guerre mondiale qu’elle a connu un véritable essor, ce qui nous amène à nous interroger sur les facteurs qui ont influencé le développement de cette forme d’écriture particulièrement dans la société occidentale moderne. D’autre part du moment où l’on admet l’existence de rapports entre l’histoire de l’autobiographie et l’histoire en général, on peut noter inversement l’apport et la contribution de ces histoires de vie inséparables du mouvement de contestation de ce siècle. Les œuvres du corpus sont toutes parues dans le contexte de l’après-seconde guerre mondiale. Certes le conflit de 1914-1918 avait déjà ébranlé les espoirs de la bourgeoisie positiviste du XIXe siècle et sa foi dans le progrès de l’humanité. Mais celui de 1939-1945 avec les exactions du régime hitlérien a contribué à l’anéantissement de l’idéalisation de l’homme et les dernières traces de l’humanisme. La littérature ne peut échapper à de tels changements. Les autobiographies féminines du XXe revêtent un intérêt majeur pour les générations à venir car elles sont l’expression d’une époque qui se veut libératrice. L’évolution des mentalités et de la vie des intellectuels ne peut être comprise sans elles. On lira davantage ces ouvrages pour l’apport historique et sociologique qu’il nous donne que pour leurs stratégies d’écriture. Le développement de la philosophie existentialiste et le mouvement de libération de la femme ont indéniablement favorisé le changement du statut et de l’image de la femme dans la société. En 1944, les Françaises ont obtenu le droit de vote et ont progressivement acquis l’égalité dans de nombreux domaines. La deuxième guerre mondiale entraîne de profondes modifications dans l’ensemble du réseau des relations sociales et du système des valeurs.

Simone de Beauvoir, issue de la bourgeoisie catholique désargentée, appartient à la première génération de femmes françaises accédant régulièrement à l’enseignement supérieur. Elle refuse dans ses Mémoires d’une jeune fille rangée l’acharnement de la société à « faire devenir femmes » les femmes par la contrainte du « devenir subi », et insiste sur leur pouvoir de refuser cette donnée culturelle et de choisir un devenir lié à la liberté d’agir. Beauvoir refuse aussi le conformisme social et l’instruction superficielle des filles pour les rendre soumises et dociles. Jacques Lecarme et Éliane Lecarme-Tabone soulignent la dimension sociologique des Mémoires d’une jeune fille rangée :

Simone de Beauvoir inscrit son cas particulier dans une perspective sociologique. Dans Mémoires d’une jeune fille rangée, récit d’une histoire personnelle et analyse du fonctionnement d’une classe (la bourgeoisie catholique) se combinent et s’éclairent réciproquement. Ses expériences personnelles, de plus, renvoient à l’ensemble de la condition féminine12.

De la philosophie existentielle, au structuralisme ou à la psychanalyse (Freud, Lacan), Sarraute n’est pas en marge des représentations de son époque, elle met en valeur une enfant subissant les contradictions du discours normatif et moralisateur des adultes, mais son intervention est différente, elle opère par et à travers les mots, son autobiographie nous permet d’appréhender le rapport des mots au réel, le jeu des représentations et l’écho des signifiants : « La voix narratrice n’exprime donc pas une opinion politique sur la Russie, mais l’inclusion par l’auteur de divers discours venant de ces deux pôles politiques l’associe aux grands mouvements historiques du début du siècle13 ».

Très attentive aux transformations apportées par ce siècle, la narratrice des Souvenirs pieux met en question les valeurs familiales et religieuses qu’on lui a transmises et qui ont marqué son enfance : « Cet enfant du sexe féminin, déjà pris dans les coordonnées de l’ère chrétienne de l’Europe du XXe siècle14 ». La visée historique se doublera chez elle d’une ambition de dénoncer l’hypocrisie sociale, le « pieux mensonge » comme celui de la famille d’Octave à propos de la mort de Rémo, ne supportant pas qu’il soit mort en état de péché mortel. Yourcenar conteste la machine infernale de la guerre et l’exploitation des animaux dans les recherches scientifiques. Elle est traversée par « le contraste entre la vie divine par nature, et ce que l’homme, ou la société, qui n’est que l’homme au pluriel en ont fait15 ».

Les autobiographies féminines écrites vers la moitié du XXe siècle ouvrent souvent un procès, celui de la bourgeoisie et de ses conventions : elles en récusent l’hypocrisie, le pouvoir de la religion et le conservatisme social ; la figure de la mère occupe une place importante dans cette écriture de transgression.

Le refus de l’identification à la figure de la mère

À l’inverse de la mère idolâtrée, source de tendresse et de sécurité dans de nombreuses autobiographies masculines, on trouve souvent dans les autobiographies féminines le désir de se différencier de l’image de la figure maternelle qui succède à une phase d’attachement de l’enfant à sa mère. La différence dans le processus d’individualisation entre homme et femme s’explique par la nature de la relation qui s’établit entre la mère et ses enfants avant le stade œdipien, stade que Freud considérait comme formateur de l’individu. La mère dans l’autobiographie féminine du XXe siècle incarne souvent l’hypocrisie sociale, défend les principes ecclésiastiques et les conventions de la bourgeoisie. Elle promet sa fille à la pérennité d’une condition féminine héritée en veillant à l’éduquer selon les mêmes normes de l’éducation qu’elle a reçues et à produire des stéréotypes prédéfinis par des codes sociaux.

Le récit d’Enfance s’inscrit contre cette injonction culturelle et traduit un certain nombre de refus. Le récit liminaire du fauteuil déchiré, montre la rébellion de l’enfant qui se dresse contre la volonté de la gouvernante, les interdictions répétées « Nein, das tust du nicht16 » engendrent davantage la révolte de l’enfant et l’encouragent à enfoncer la pointe des ciseaux de toutes ses forces dans le dossier. Les scènes de transgression dans Enfance sont multiples et trouvent leur signification dans la psychologie de l’enfant qui cherche à expérimenter sa liberté et à affirmer sa personnalité en mesurant les limites des conventions sociales. La mère est le personnage central dans Enfance, Pauline Chatounovsky y apparaît égoïste, légère, insouciante. Elle quitte le foyer conjugal pour retrouver son amant, puis elle abandonne sa fille qui souffre discrètement de son absence. Les attributions négatives pour la mère sont multiples : » maman est avare », « maman a la peau d’un singe », « la poupée du coiffeur est plus belle que maman ». Pourtant les paroles de cette mère sont sacrées pour sa fille : « Jamais aucune parole si puissamment lancée qu’elle fût, n’a eu en tombant en moi la force de certaine des siennes17. » L’absence douloureuse de la mère plonge Natacha dans une espèce de névrose et de rumination obsessionnelle des paroles de sa maman. Nathalie Sarraute fait sa décision et choisit entre son père et sa mère, la France et la Russie. C’est à Paris qu’elle veut rester avec son père. Elle entre à l’école communale de la rue d’Alésia qui lui offre une éducation motivante et sécurisante, l’aidant énormément à résister aux troubles de sa vie familiale. Nathalie partage néanmoins avec sa maman la motivation pour l’écriture. La mère écrit des contes pour les enfants, mais son goût est différent de celui de sa fille, elles n’apprécient pas les mêmes écrivains et leur manière d’écrire est très différente.

Le rejet de la mère prend des aspects différents chez Yourcenar. La narratrice refuse de la désigner par « maman » et se contente de dire « Fernande », « Madame de C » ou encore « cette mère ». Cette distance est probablement due à la mort de la mère de l’enfant lors de son accouchement, et que pour la narratrice, il faut vivre l’affection maternelle pour utiliser le mot « maman », ce mot n’est pas donné mais vécu. Cependant, la mère est fort présente dans l’autobiographie de Yourcenar, sa description et son histoire familiale occupent les deux tiers du récit. La narratrice refuse l’empiétement de cette mère, qu’elle n’a jamais connue, sur sa vie et sa liberté :

Elle fit à son mari la recommandation suivante en présence de Mademoiselle Jeanne et de la Fräulein :
– Si la petite a jamais envie de se faire religieuse, qu’on ne l’empêche pas. [ …]
Dès cet âge de sept ou huit ans, il me semblait que cette mère dont je ne savais presque rien, dont mon père ne m’a jamais montré l’image […] empiétait indument sur ma vie et ma liberté à moi […]. De quoi se mêlaient tous ces gens-là ? J’avais l’imperceptible recul du chien qui détourne le cou quand on lui présente un collier18.

Simone de Beauvoir n’est pas en marge de ce discours de contestation du pouvoir maternel, très tôt ses crises convulsives de colère se heurtent au souci de la mère quant au respect des convenances. L’amour et l’affection de l’enfant se tournent vers le père qui favorise son devenir intellectuel et lui insuffle l’admiration qu’elle portera toute sa vie aux grands auteurs :

Son éducation, son milieu l’avaient convaincue que pour une femme la maternité est le plus beau des rôles : elle ne pouvait le jouer que si je tenais le mien, mais je refusais aussi farouchement qu’à cinq ans d’entrer dans les comédies des adultes […] je lui en voulais de me maintenir dans la dépendance et d’affirmer sur moi des droits. En outre, j’étais jalouse de la place qu’elle occupait dans le cœur de mon père car ma passion pour lui n’avait fait que grandir19.

L’importance de la figure de la mère dans ces autobiographies est tout à fait normale puisqu’il s’agit du récit d’enfance. Sa mort (dans le récit de Yourcenar) ou la séparation précoce avec elle à cause du divorce (chez Sarraute) n’ôtent rien à cette importance. Le rapport à la mère est aussi omniprésent et emblématique dans nombre d’autobiographies féminines à l’instar de L’Amant de Marguerite Duras et La Maison de Claudine de Colette. On peut lire dans le rejet de la figure maternelle l’annonce d’une génération de femmes qui se veut différente et qui refuse d’assurer la continuité des valeurs inculquées par la mère.

La révolte dans les autobiographies féminines ne se limite pas au refus des valeurs sociales et au rejet de la mère, il y a aussi le rejet de la religion, du sacré et de la piété. Le récit de l’enfance traduit une tendance précoce à se libérer de tout ce qui fait pression en dépit d’une éducation religieuse, l’existence de Dieu est rapidement remise en question. Beauvoir et Yourcenar sont élevées dans la piété, l’initiation au Christ et l’obéissance aux règles de l’Église. Nathalie Sarraute est d’origine juive, son rapport à la religion est bien différent. Beauvoir fait ses études primaires et secondaires dans un établissement catholique où elle reçoit une éducation extrêmement pieuse. Au début l’enfant obéissait au jeune aumônier du cours Désir pour trouver la paix de l’esprit : elle était une fille modèle et docile. Cependant sa ferveur religieuse ne tarde pas à dévier de la foi catholique traditionnelle et les leçons morales des demoiselles du cours Désir deviennent pour elle obsolètes. En arrivant à l’athéisme, Beauvoir se sentit soulagée, jugeant qu’elle était « trop extrémiste pour vivre sous l’œil de Dieu20 ». Elle finit par nier son existence :

Sa perfection excluait sa réalité. C’est pourquoi j’éprouvais si peu de surprise quand je constatais son absence dans mon cœur et au ciel. Je ne le niais pas afin de me débarrasser d’un gêneur : au contraire, je m’aperçus qu’il n’intervenait plus dans ma vie et j’en conclus qu’il avait cessé d’exister pour moi21.

Nathalie Sarraute est issue d’une famille d’intellectuels juifs émigrés de Russie, elle signale volontiers son origine juive tout en précisant systématiquement l’absence de tout sentiment d’appartenance religieuse. La belle-mère de Sarraute était russe orthodoxe et ne comprenait pas les juifs tandis que le père appartenait aux milieux révolutionnaires nombreux à l’époque qui condamnaient le judaïsme et le sionisme à cause de leur caractère bourgeois et nationaliste.

La quête de soi et l’altérité

Dans leurs autobiographies, les femmes s’auto-définissent par rapport à un réseau relationnel significatif pour elles. La quête de soi ne se réduit pas à une plongée dans les profondeurs de la mémoire. C’est une quête de reconnaissance et de différenciation. Les femmes écrivent souvent contre une injonction culturelle qui s’oppose à leur écriture. Elles s’émancipent hors des cadres qui figent leur existence et leur rôle selon des stéréotypes prédéfinis par l’héritage socioculturel. Moins préoccupée par l’histoire chronologique, moins dominée par l’instinct du chroniqueur de la vie publique, l’autobiographie féminine a tendance à définir « l’essentiel d’une vie » selon des critères qui témoignent du caractère problématique de l’identité féminine intimement liée à la reconnaissance » d’un autre moi » selon l’expression de Mary Mason. L’autobiographie féminine offre à la place d’une vision monumentale du sujet masculin ou de son double négatif de sujet rejeté, l’image d’un processus dynamique par lequel l’identité évolue et se définit par le biais de l’altérité. Ce genre de littérature permet aux femmes de représenter leur expérience de l’altérité en la valorisant.

D’autre part, on peut souligner également l’importance de la notion de communauté et de solidarité féminine dans l’auto-représentation de la femme. En effet, le sentiment d’une conscience collective avec d’autres femmes permet de dépasser son aliénation du discours dominant et de développer une autre manière de se voir. La création d’images nouvelles plus authentiques se fait sur un autre plan à travers la fusion de l’identité individuelle avec l’identité collective du groupe. Le récit d’enfance apparaît comme le signe d’émergence d’une écriture de l’individualisme qui tente de saisir la singularité d’un destin et le caractère unique de la vie racontée. George Gusdorf souligne que l’autobiographie représente la conséquence sur le plan littéraire de l’essor de l’individualisme en tant qu’idéologie dans la culture occidentale. Pour ce critique, l’autobiographie est une variante de la biographie qui permet de rendre compte, en plus des événements importants d’une existence, des sentiments, des pensées et des prises de position qui accompagnent ces événements. Cependant la théorie de Gusdorf est basée sur des modèles autobiographiques exemplaires essentiellement masculins et véhiculent un « préjugé critique » sur les textes autobiographiques des femmes qui ne peuvent prétendre aux dimensions publiques d’une vie exemplaire valant la peine d’être lue.

Simone de Beauvoir manifeste très tôt le désir de se sentir appréciée et justifiée par les autres, durant son enfance c’est une enfant modèle, plus tard, elle cherche sa voie paradoxalement entre justification par autrui et autonomie de soi. Beauvoir commence en 1925 des études de lettres et de philosophie à la Sorbonne et deviendra la plus jeune agrégée de France en 1929. Ses mémoires explicitent ses mutations intellectuelles et se présentent comme un récit de conversion, elles sont l’expression même de ce conflit entre autojustification et reconnaissance par autrui. Nathalie Sarraute retrace le trajet de la construction de sa personnalité depuis sa soumission aux regards des adultes jusqu’à l’indépendance gagnée au prix d’« ablations » douloureuses mais salutaires. L’enfant est à la merci des paroles des adultes et réagit parfois violemment à leur pression. Elle observe les mécanismes des maximes reçues par son entourage et refuse de se laisser enfermer dans une vision tragique du monde, comme la phrase de la bonne : » quel malheur quand même de ne pas avoir une mère22 ». Elle essaye de s’affranchir des jugements arbitraires des adultes et de s’affirmer à travers ses études, Sarraute réussit alors à devenir une excellente élève digne des compliments de ses maîtresses.

L’importance de l’altérité dans la construction de l’identité est cruciale dans Souvenirs pieux, l’auteur se fixe comme objectif de son entreprise autobiographique et sa démarche historique la recherche de quelques ressemblances ou différences entre elle et sa famille, ses grands parents, ses oncles, ses tantes et ses cousins. En remontant le temps, elle cherche à donner une signification à son existence Marguerite défend l’esprit libéral et le positivisme de son oncle Remo qu’elle estime considérablement alors que son goût pour la littérature, elle l’a hérité de son oncle Octave :

Avec Octave, plus flou, les rapports sont moins faciles à définir […]. La création littéraire est un torrent qui emporte tout, dans ce flot, nos caractéristiques personnelles sont tout au plus des sédiments. La vanité ou la pudeur de l’écrivain compte peu en présence de ce grand phénomène naturel dont il est le théâtre. Néanmoins, comparée à son exhibitionnisme maladif de notre époque, la réserve, maladive aussi d’Octave a pour moi du charme23.

Marguerite finit par conclure que l’étude de sa famille ne lui a pas appris grand-chose et que « les similitudes que çà et là je crois découvrir s’effilochent dès que je m’efforce de les préciser24 ». Ce sont des ressemblances telles qu’il y en a entre tous les gens. Cependant l’enquête ardente de Yourcenar ne peut être aussi gratuite. De son récit se dégage une quête d’appartenance et de non appartenance inséparable d’une quête majeure de positionnement sur l’échiquier familial et social. L’aspect saillant de Souvenirs pieux montre que l’identité se délimite par l’altérité. Si ce récit a soulevé, au début de notre étude, la question : pourquoi Yourcenar parle des autres dans son autobiographie au lieu de parler d’elle-même, comme convenu à l’incipit de ce récit ? On peut dire que Yourcenar ne parle pas d’elle-même car elle n’a pas de moi à révéler. En effet, l’auteur était tout au long de son autobiographie à la recherche de son identité, cette recherche à travers sa lignée maternelle se poursuivra dans les deux autres volumes du cycle Le Labyrinthe du monde, mais cette fois à travers sa lignée paternelle. La remise en cause, par la littérature moderne, de la dimension référentielle de l’autobiographie au cours du XXe siècle, se révèle favorable aux femmes, du fait qu’elle abolit la linéarité du récit et l’homogénéité de la construction identitaire du « je » parlant. Elle permet à des auteurs majeurs comme Nathalie Sarraute, Marguerite Yourcenar, Annie Ernaux, d’introduire des innovations formelles et thématiques dans le genre autobiographique.

Conclusion

Les autobiographies étudiées ont permis de dégager quelques traits caractéristiques de ces récits par rapport à la tradition masculine du genre, à savoir : le refus de l’identification à la mère, le rejet de la religion et l’importance de l’altérité dans la quête identitaire. Il faut noter aussi que le fragmentaire et le discontinu ne relèvent plus exclusivement de l’autobiographie féminine mais se trouvent tant dans l’autobiographie masculine que féminine. Alors que chronologie, linéarité, unité et cohérence peuvent se retrouver dans certains écrits autobiographiques de femmes soucieuses de se plier aux conventions masculines du genre afin d’être reconnues par le discours critique dominant.

La richesse et la diversité des écrits autobiographiques des femmes au XXe siècle nous conduisent à parler d’autobiographie(s) féminine(s) au pluriel ou plus judicieusement de l’autobiographie en général car nous ne voyons pas dans ces écrits une écriture liée à l’identité sexuelle de l’auteur. D’autant plus que leur diversité scripturale entraîne indéniablement des difficultés à les classer génériquement. On ne peut parler de synthèses unifiantes concernant l’écriture des femmes pour ne pas courir le risque de les enfermer dans « un carcan » réducteur dont d’ailleurs plusieurs écrivains se méfiaient à l’instar d’Annie Ernaux. Il faut surtout reconnaître la dimension universelle de leur écriture.

Notes de bas de page numériques

1 Voir Odette David, L’autobiographie de convenance de Madame d’Épinay : écrivain-philosophe des Lumières : subversion idéologique et formelle de l’écriture de soi, Paris, L’Harmattan, 2008.

2 Jean Larnac, Histoire de la littérature féminine en France, Paris, Éditions Kra, 1929, p. 5.

3 Gustave Lanson, Histoire de littérature française, Paris, (12e édition), Hachette, 1912, p. 167.

4 Daniel Poirion, Le Moyen Age II, 1300-1480, Collection Littérature française, Éditions Arthaud, 1971.

5 Philippe Lejeune, Chroniques pour l’autobiographie, Paris, Le Seuil, coll. La couleur De La vie, 1998, p. 18.

6 L’œuvre autobiographique de Beauvoir comprend aussi : La Force de l’âge (I et II) en 1960, La Force des choses (I et II) en 1963 et Tout compte fait en 1972.

7 Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, Paris, Gallimard, 1958, « Folio », 2017, p. 70.

8 Tropismes est le premier livre de Nathalie Sarraute paru chez Denoël en 1939.

9 Nathalie Sarraute, Enfance, Paris, Gallimard, 1983, p. 7.

10 Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, Paris, Gallimard, 1974, p. 12.

11 Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, p. 7.

12 Jacques Lecarme et Éliane Lecarme-Tabone, l’autobiographie, Collection U, Armand Colin, 1997, p. 11.

13 Murielle Lucie Clément, Autour des écrivains franco-russes, L’Harmattan, 2008, p. 32.

14 Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, p. 11.

15 Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, p. 211.

16 Nathalie Sarraute, Enfance, p. 12.

17 Nathalie Sarraute, Enfance, p. 28.

18 Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, p. 43-44.

19 Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, p. 147-148.

20 Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, p. 151.

21 Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, p. 191.

22 Nathalie Sarraute, Enfance, p. 109.

23 Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, p. 214.

24 Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, p. 128.

Bibliographie

Corpus

BEAUVOIR Simone de, Mémoires d’une jeune fille rangée, Paris, Gallimard, 1958, « Folio », 2017.

SARRAUTE Nathalie, Enfance, Paris, Gallimard, 1983, « Folio ».

YOURCENAR Marguerite, Souvenirs pieux, Paris, Gallimard, 1974.

Autres textes

CALVET Jean, L’Image de l’enfant dans la littérature des origines jusqu’à nos jours, Paris, Lanore, 1930.

DAVID Odette, L’Autobiographie de convenance de Madame d’Épinay : écrivain-philosophe des Lumières : subversion idéologique et formelle de l’écriture de soi, Paris, L’Harmattan, 2008

DIDIER Béatrice, L’Écriture-femme, Paris, PUF, 1981.

GUSDORF Georges, L’au-to-bio-graphie, Paris, Odile Jacob, 1991.

GUSDORF Georges, Conditions and Limits of Autobiography, New Jersey, Editions Princeton UP James Olney, 1980.

LANSON Gustave, Histoire de littérature française, Paris, Hachette, 12e édition, 1912.

LARNAC Jean, Histoire de la littérature féminine en France, Paris, Éditions Kra, 1929.

LECARME Jacques et LECARME-TABONE, L’autobiographie, Paris, Armand Colin, Collection U, 1997.

LEJEUNE Philippe, Le Moi des demoiselles, enquête sur le journal de jeunes filles, Paris, Le Seuil, 1993.

CLEMENT Murielle Lucie, Autour des écrivains franco-russes, Paris, L’Harmattan, 2008.

POIRION Daniel, Le Moyen Âge II, 1300-1480, Paris, Éditions Arthaud, coll. Littérature française, 1971.

TREKKER Anne-Marie, Des femmes “s’”écrivent. Enjeux d’une identité narrative, Paris, L’Harmattan, 2009.

ZANONE Damien, L’Autobiographie, Paris, Ellipses, « Thèmes et Études », 1996.

Pour citer cet article

Ahlam Nouiouar, « Les enjeux et les caractéristiques de l’autobiographie féminine au XXe siècle », paru dans Loxias, 69., mis en ligne le 14 juin 2020, URL : http://revel.unice.fr/loxias/index.html/lodel/docannexe/file/7601/%20http:/www.sudouest.fr/2016/01/10/index.html?id=9437.

Auteurs

Ahlam Nouiouar

Auteure d’albums jeunesse et chercheuse marocaine, docteure de l’université de Bourgogne, Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (sujet de la thèse : Identité et diversité culturelles dans quelques collections de littérature de jeunesse au Maroc). Auteure de travaux sur la littérature de jeunesse et la littérature féminine au XXe siècle.