Paul Léon
Chercheur associé au CTEL
Articles de l'auteur
Loxias | Loxias 11 | Littérature française
India song : du « texte » aux films
Trois œuvres au programme de l’agrégation de lettres, cette année, pour le seul XXe siècle (Le Ravissement de Lol V. Stein, Le Vice-consul et India Song de Marguerite Duras), c’est beaucoup, sauf à considérer que ces trois textes sont en quelque sorte organiquement liés, et d’une certaine façon indissociables. Une autre difficulté concerne la nature génériquement mal établie du troisième dans la chronologie, India Song, affecté de la mention problématique « texte, théâtre, film ». Car la question, bien entendu, n’est pas de s’étonner qu’un texte « moderne » puisse échapper à une assignation générique précise, mais de cerner l’intention qui préside à la mise en regard de ces trois termes et, par là, les limites mêmes du programme.
Loxias | Loxias 14 | Travaux et publications
Ecrire l’identité, écrire la mémoire. Autour du roman de Colette Guedj, « Le Journal de Myriam Bloch »
Ouvrage collectif autour du roman de Colette Guedj, Le journal de Myriam Bloch, JC Lattès, 2004
Loxias | Loxias 19 | Programme d'agrégation
Du Roi Cophetua à Rendez-vous à Bray : André Delvaux lecteur de Julien Gracq
Julien Gracq dit envisager « la transposition d’un roman à l’écran » comme un outil (un scalpel), au service de la critique littéraire. Il se trouve que nombre de cinéastes se sont intéressés à ses œuvres. C’est le cas d’André Delvaux qui, une année seulement après la parution du recueil de nouvelles La Presqu’île, adapte Le Roi Cophetua sous le titre de Rendez-vous à Bray. Ce qui est montré ici, c’est que le film de Delvaux fonctionne comme une véritable enquête sur le sens, enquête quasi policière, qui cherche à établir les tenants et aboutissants de l’histoire étrange qui nous est racontée, qu’il en est, à tous les sens du terme, une interprétation. Mais le film vaut aussi comme œuvre en soi : l’introduction de la dimension musicale séduisit en son temps Julien Gracq.
Loxias | Loxias 23 | Autour du programme d'agrégation 2009
Sous le Soleil de Satan : Notes sur une adaptation
« Parce qu’il (Bernanos) parle de l’intérieur de la théologie, les lecteurs, surtout les plus jeunes, se sentent désarçonnés » fait remarquer l’écrivain Michel del Castillo à propos de Sous le soleil de Satan. Les « notes » ci-dessous font le pari que l’adaptation cinématographique inspirée de Maurice Pialat, est l’une des voies possibles d’entrée dans ce roman difficile, dans la mesure où tout récit filmique est naturellement contraint d’élaguer, et d’aller, dans le meilleur des cas, à l’essentiel.
Loxias | Loxias 27 | I.
Images idiotes de Rimbaud
Il s’agit ici, à titre « récréatif » et sous forme de lettre à une jeune lectrice, de feuilleter l’album rimbaldien. De nous arrêter sur quelques unes des images (littéraires, picturales, photographiques, cinématographiques) que le « mythe de Rimbaud » a suscitées en abondance. À l’origine de toutes sans doute, cette « mandorle » – le mot est de Pierre Michon – qu’est le fameux « portrait ovale » d’Étienne Carjat, lequel a sans doute puissamment aidé à la séduction que n’a cessé d’exercer, sur les lecteurs et sur les artistes, le génie adolescent.
Loxias | Loxias 41 | I.
Editorial
“Rendons à Barthes ce qui lui appartient. Barthes n’a certes pas inventé l’écriture fragmentaire, mais c’est lui qui, praticien de la chose depuis ses commencements, a popularisé au milieu des années soixante-dix le terme de « fragment », à travers deux ouvrages, Roland Barthes par Roland Barthes (1975) et ce « best seller » inattendu que fut Fragments d’un discours amoureux (1977). Sans compter qu’il « lançait » de surcroît la mode du fragment alphabétique. Sans doute anticipait-il d’intuition le règne du « copier-coller » qui, moins d’une décennie plus tard, via l’avènement de l’ordinateur et du « traitement de texte », allait s’installer, tous domaines confondus, au cœur des pratiques de l...”
Fragments rebutés de Roland Barthes
Nous pouvons à présent nous appuyer sur les précieuses publications des notes de cours de Roland Barthes concernant les quatre années au collège de France, ainsi que sur celles de deux des séminaires tenus à l’Ecole pratique des hautes études dans les années antérieures. Le lexique de l’auteur (séminaire 1973-1974) et Le discours amoureux (séminaire 1974-1976), nous intéresseront ici, en ce qu’ils préfigurent respectivement la publication du Roland Barthes par Roland Barthes (1975) et des Fragments d’un discours amoureux (1977), deux livres emblématiques de l’écriture fragmentaire. Ces ouvrages contiennent chacun en annexe l’ensemble des fragments initialement écrits en vue de la publication, mais recalés in extremis à la veille de la remise à l’éditeur, soit pas moins de cent entrées rebutées pour le Roland Barthes par Roland Barthes et vingt figures pour les Fragments d’un discours amoureux. Il s’agirait dès lors de comprendre la raison de ces mises au rebut, et de compléter ainsi, comme en creux, le portrait-robot d’un idéal du fragment barthésien que nous aurons préalablement esquissé. Today we can draw from Roland Barthes’ invaluable course notes spanning his four years’ teaching at the Collège de France as well as from his two seminars previously held at L’École pratique des hautes études. The author’s lexicon (1973-1974 seminar) and Le discours amoureux (1974-1976 seminar) will be of particular interest as they respectively prepare his two following publications Roland Barthes par Roland Barthes (1975) and Fragments d’un discours amoureux (1977), which both exemplify fragmentary writing. Each notebook indexes the complete fragments which were originally written for publication, but were then omitted in extremis when submitted to his publisher. One hundred entries at least from Roland Barthes par Roland Barthes and no less than twenty figures from Fragments d’un discours amoureux were excluded. The purpose of this article is to try to understand why these items were discarded in order to retrieve —hollowed between the lines—the real picture of an ideal Barthesian fragment—which will have been sketched out.
Loxias | 47. | I.
Le Guépard : Visconti lecteur de Lampedusa
Un cinéaste comme Visconti peut-il choisir de mettre en œuvre l’adaptation d’une œuvre littéraire, aussi esthétiquement exigeante en l’occurrence que Le Guépard, sans qu’au-delà des rationalisations de toutes sortes, n’intervienne une certaine identification à Lampedusa ? Comment lit-il et transpose-t-il le roman en 1963 ?
Loxias | 49. | I.
Charlot entre Brahms et Wagner
Concernant la question du son au cinéma, rien n’est plus stimulant que d’observer, pièces en main, les modalités de la circulation des sons, des musiques en particulier, entre l’espace diégétique et l’espace non diégétique. Le présent numéro de Loxias consacré à la figure de Charlot, est ici l’occasion d’interroger, de ce point de vue, le traitement de la musique dans Le Dictateur.
Loxias | 63. | Agrégation de Lettres
Mémoires d’une jeune fille rangée : « le cas de Gandillac »
S’agissant de la version proposée par Simone de Beauvoir dans les Mémoires d’une jeune fille rangée de sa fameuse année « normalienne » (1928-1929), il n’est pas sans intérêt de la mettre en confrontation avec la consignation, en quelque sorte « en direct », des faits, dans son journal intime, publié en 2008 sous le titre Cahiers de jeunesse, 1926-1930. Nous avons choisi pour ce faire, à titre de symptôme de l’écart qui sépare les deux versions, le traitement de la figure de Maurice de Gandillac (Clairaut dans les Mémoires), qui avec quelques autres, fit à cette époque et en ce lieu, partie de cette cour de brillants normaliens qui la prirent sous leur aile l’année de l’agrégation. Le chapitre « l’Ecole » du Siècle traversé, l’autobiographie de Maurice de Gandillac, également publiée en 2008, propose à son tour une autre version des faits…